L'Association canadienne de sensibilisation à l'infertilité réagit aux comptes rendus incomplets sur le Programme québécois de procréation assistée English
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Association canadienne de sensibilisation à l'infertilité27 juin, 2012, 13:18 ET
MONTRÉAL, le 27 juin 2012 /CNW Telbec/ - En réponse officielle à la couverture médiatique récente du Programme québécois de procréation assistée, l'Association canadienne de sensibilisation à l'infertilité (ACSI) déclare que des enjeux importants du programme ont été omis. Le 18 juin dernier, le quotidien La Presse a publié un article annonçant un dépassement de coûts pour le Programme québécois de procréation assistée, grâce auquel les traitements de fertilité sont remboursés et balisés au Québec depuis le 5 août 2010. Lorsque les hôpitaux mettent en place de nouveaux centres de fertilité, il ne faut pas s'étonner qu'ils réclament des fonds supplémentaires. L'ACSI estime que le sujet des économies considérables réalisées grâce à la politique de transfert d'un embryon unique associée au programme devrait être traité également.
La pédiatre Annie Janvier, néonatalogiste et éthicienne clinique à l'Unité des soins intensifs néonataux à l'Hôpital Sainte-Justine, à Montréal, et professeure agrégée au Département de pédiatrie de l'Université de Montréal, partage les préoccupations de l'ACSI.
« Il est clair que les coûts financiers et émotifs liés à la fécondation in vitro ont diminué, dit la Dre Janvier. Avant le programme, 30% des grossesses issues de la FIV étaient des grossesses multiples (jumeaux et triplés), car plus d'un embryon était transféré. Les grossesses multiples coûtent cher, puisque tous les risques liés à la grossesse (diabète, hypertension, césarienne, transfusion) sont augmentés. En outre, 90% des triplés et 60% des jumeaux naissent prématurément et ont besoin de soins intensifs néonataux, très coûteux. Avant l'implantation du programme, environ 20% des bébés issus de la FIV étaient prématurés et admis aux soins intensifs néonataux. Les prématurés ont des risques augmentés de séquelles à long terme, dont les coûts financiers (et émotifs) subsistent tout au long de la vie de l'enfant.
« Depuis la mise en place de notre programme, qui est en fait un programme de santé publique, seulement 7% des naissances issues de la FIV sont multiples. Cela réduit les complications pour les mères et les bébés, et moins de bébés nés de la FIV sont hospitalisés aux unités de soins intensifs. De plus, avant le programme, le gouvernement québécois remboursait de nombreuses interventions, notamment des chirurgies aux trompes de Fallope, moins efficaces que la FIV et davantage sujettes aux complications. Ces chirurgies, qui étaient fréquentes, sont devenues rares.
«Il faut aussi considérer l'apport d'un enfant en santé à l'économie globale du Québec, où le vieillissement de la population inquiète de nombreux économistes et politiciens. La génération des enfants qui naissent en ce moment est primordiale pour assurer la prospérité économique du pays dans le futur.
« Le public a besoin qu'on lui présente un tableau complet de la situation afin de pouvoir se former une opinion éclairée sur le Programme de procréation assistée. Un élément important qui est parfois passé sous silence dans le débat actuel est le fait que transférer un seul embryon réduit les complications de la FIV au minimum pour les mères et les enfants. Baliser la FIV sans la rembourser amènerait les couples à aller obtenir la FIV ailleurs, puis à venir accoucher au Québec de leurs jumeaux et triplés, ce qui serait très onéreux pour notre système de santé. Le Québec peut être fier d'investir dans la prévention pour maximiser la naissance d'enfants en santé. »
L'ACSI souhaite que les médias prennent soin à l'avenir de brosser un portrait équilibré du nouveau Programme de procréation assistée, et elle se met à leur disposition pour répondre à toute question de leur part.
Beverly Hanck, directrice générale
Association canadienne de sensibilisation à l'infertilité
2160 avenue Nightingale
Montréal, Québec H9S 1E4
Tél. : 514-484-2891 Sans frais : 800-263-2929
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