L'Association canadienne du cancer colorectal et la Coalition Priorité Cancer au Québec accueillent avec un optimisme prudent l'annonce du ministère de la Santé et des Services sociaux quant à l'investissement pour l'accès aux coloscopies et la création du Programme québécois de dépistage du cancer colorectal English
MONTRÉAL, le 7 déc. 2016 /CNW Telbec/ - L'Association canadienne du cancer colorectal (ACCC) et la Coalition Priorité Cancer au Québec (CPCQ) félicitent le Dr Gaétan Barrette, ministre de la Santé du Québec, pour l'investissement annoncé de 4,7 millions de dollars qui permettra de réaliser plus de 25 000 coloscopies supplémentaires à Montréal en 2017, ainsi que pour l'investissement initial de 10 millions de dollars afin de préparer le lancement du Programme québécois de dépistage du cancer colorectal (PQDCCR).
« Nous sommes raisonnablement optimistes que cet investissement jouera un rôle important pour favoriser l'accès aux coloscopies. Toutefois, considérant les temps d'attente actuels, l'utilisation accrue du test immunochimique de RSOS (TIRSOS) faisant augmenter le besoin en coloscopies, ainsi que les potentielles fermetures de cliniques privées spécialisées en endoscopie dans la région de Montréal, nous croyons que beaucoup plus serait nécessaire pour assurer aux patients l'accès rapide aux coloscopies. Malgré tout, il s'agit d'un premier pas dans la bonne direction, et l'investissement de 10 millions de dollars favorisant la mise en œuvre du Programme québécois de dépistage du cancer colorectal (PQDCCR) au printemps 2018 augure bien », a déclaré Me Barry D. Stein, président de l'ACCC.
Étant donné que l'investissement supplémentaire équivaut à environ 188 $ par coloscopie, il faudra être vigilant afin d'assurer que les fonds sont employés de façon appropriée par les centres hospitaliers concernés et qu'on puisse ainsi atteindre l'objectif de 25 000 coloscopies supplémentaires en 2017. Le financement est destiné à l'ouverture de six salles d'endoscopie et à la réouverture des salles du Centre universitaire de santé McGill (site Glen), de l'Hôpital général de Montréal, de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, de l'Hôpital Fleury, de l'Hôpital Jean-Talon, de l'Hôpital de LaSalle et de l'Hôpital Honoré-Mercier pour ajouter 13 959 coloscopies, et soutiendra la prolongation des heures d'activités jusqu'à 19 h dans huit salles d'endoscopie existantes, soit à l'Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, à l'Hôpital de Verdun, à l'Hôpital de la Cité-de-la-Santé et à l'Hôpital Charles-Le Moyne, pour y réaliser 11 424 coloscopies supplémentaires, atteignant ainsi le total de 25 000 coloscopies prévu.
Dans ces centres de la région de Montréal (incluant Laval et la Rive-Sud), les fonds permettront de réduire les longues périodes d'attente, qui atteignent parfois plus d'un an. Il s'agit d'un des facteurs critiques ayant ralenti la mise en œuvre du PQDCCR dans la région de Montréal. On notera toutefois l'absence de fonds destinés aux autres hôpitaux de la région, où les délais sont aussi importants. Il est difficile d'évaluer comment cette répartition des fonds affectera le choix des patients qui souhaitent aller à l'hôpital ou consulter le médecin de leur choix plutôt que de se rendre dans un des centres ayant reçu du financement.
Par ailleurs, le nouveau règlement visant l'abolition des frais accessoires entrera en vigueur en janvier 2017, ce qui pourrait entraîner la fermeture de 11 cliniques privées spécialisées en endoscopie dans la région de Montréal, qui réalisent de 15 000 à 18 000 coloscopies par année. « Malgré le nouvel investissement, de telles fermetures provoqueraient une augmentation des délais alors que ces coloscopies seront absorbées par le système public, » a déclaré Dr. Gaetano Morelli, gastroentérologue représentant les Cliniques d'endoscopie du Québec, l'association qui représente les cliniques d'endoscopie hors de l'hôpital.
Selon la publication Statistiques canadiennes sur le cancer, plus de 6700 Québécois recevront cette année un diagnostic de cancer colorectal, et près de 2550 en mourront. L'ACCC travaille à promouvoir le dépistage du cancer colorectal au Québec depuis 2007, alors que le premier ministre Philippe Couillard était ministre de la Santé et avait mandaté l'Institut national de santé publique (INSPQ) pour déterminer la faisabilité d'un programme de dépistage du cancer colorectal. Il avait par la suite promis la mise en place d'un programme à l'échelle provinciale. Le PQDCCR a d'abord été annoncé en 2010, mais a depuis été reporté pour diverses raisons.
« On estime qu'une fois en place, le programme de dépistage permettrait de sauver au moins 15 % des 2550 Québécois qui meurent de cette maladie chaque année, et chaque jour où le programme est reporté est une occasion manquée de sauver des vies. Nous ne pouvons attendre plus longtemps », a déclaré Me Stein.
Le Rapport de 2016 sur le rendement du système de lutte contre le cancer, publié par le Partenariat canadien contre le cancer, soulignait qu'en 2012, le Québec avait le taux de participation le plus bas au Canada en ce qui a trait au dépistage du cancer colorectal au moyen du test de recherche de sang occulte dans les selles (RSOS); seulement 14,5 % du groupe cible, hommes et femmes entre 50 et 74 ans, avait subi ce test.
Depuis ce temps, le Québec a mis en place un système de dépistage opportuniste à l'aide d'un test plus simple et plus précis, le test immunochimique de RSOS (TIRSOS). L'adoption de ce test et les campagnes médiatiques de l'ACCC en faveur du dépistage du cancer colorectal peuvent avoir entraîné une hausse des taux de dépistage, mais ceux-ci restent très bas à l'échelle provinciale.
Un TIRSOS positif révèle une possibilité de cancer et doit donc être suivi d'une coloscopie qui permettra de poser le diagnostic officiel. Il est donc essentiel que les coloscopies puissent être effectuées dans un délai rapide suivant le TIRSOS, puisque dans l'attente d'un diagnostic potentiel de cancer, les patients subissent une période de stress extrême.
« Avec l'emploi accru du TIRSOS et les résultats positifs à ce test, nous nous attendons à voir une augmentation de la demande de coloscopies. Nous avons été témoins de cette situation dans toutes les provinces où des programmes de dépistage ont été mis en place, et il est donc primordial d'augmenter la capacité du réseau pour répondre à cette demande additionnelle », a ajouté le président de l'ACCC.
L'ACCC et la CPCQ accueillent favorablement ces importants investissements, qui répondent aux axes 2 et 3 du Plan d'action 2016-2017 de la Direction générale de cancérologie (DGC), et implorent le ministre de continuer à faire tout le nécessaire pour assurer l'accès rapide aux coloscopies et le déploiement efficace du PQDCCR. « Il s'agit d'une excellente nouvelle, considérant que cet argent est un investissement en prévention et non une dépense au niveau curatif. Les bénéfices découlant de cette action se répercuteront tant sur le plan économique que sur la qualité de vie », a souligné Serge Dion, vice-président du CPCQ et président du comité de patients de l'organisme. Le Dr Gerald Batist, oncologue, directeur du Centre de recherches appliquées au cancer de McGill et conseiller médical du CPCQ a également ajouté : « C'est fantastique que le ministre et la DGC tiennent leur promesse, qui a le réel pouvoir d'améliorer les soins offerts à la population, voire de sauver des vies. »
Dans l'attente du lancement du PQDCCR en partenariat avec le MSSS, l'ACCC et la CPCQ continueront de sensibiliser à la prévention du cancer par la promotion de saines habitudes de vie et le dépistage du cancer colorectal. « Il s'agit d'une occasion pour le MSSS, la DGC, l'ACCC et la CPCQ de collaborer tous ensemble, et ainsi de contribuer à changer les choses », a finalement ajouté Me Stein.
À propos de l'ACCC
Créée en 1998, l'ACCC est la principale organisation à but non lucratif visant à sensibiliser et à lutter contre le cancer colorectal au Canada, ainsi qu'à soutenir les personnes touchées par cette maladie et à défendre leurs intérêts.
Pour connaître des données à jour sur le cancer colorectal, visitez le http://www.colorectal-cancer.ca. Voir notre plus récente campagne de sensibilisation au dépistage au www.fessesendanger.ca. Participez au défi Décembarbe Canada, au www.decembeardcanada.com.
À propos de la Coalition Priorité Cancer au Québec
La Coalition Priorité Cancer au Québec a été fondée en 2001 dans le but de soutenir et de défendre les personnes touchées par le cancer (patients, survivants, proches aidants et leurs familles), ainsi que de leur donner une voix forte. Elle vise à appuyer les organismes communautaires et les professionnels de la santé œuvrant dans ce milieu et à renforcer l'organisation de la lutte contre le cancer. La Coalition supporte la réalisation de la mission de ses membres communautaires, de ses bénévoles et des associations de patients. Considérant toutes les organisations et tous les individus membres, la Coalition représente près de 2 millions de personnes.
Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS); Association canadienne du cancer colorectal (ACCC); Association des Laryngectomisés de Montréal; Association des radio-oncologues du Québec (AROQ); Association des retraitées et retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec (AREQ); Association du cancer de l'Est du Québec (ACEQ); Association féminine d'éducation et d'action sociale (AFEAS); Association pulmonaire du Québec (APQ); Association québécoise de soins palliatifs; Association québécoise des ergothérapeutes en pratique privée (AQEPP); Association québécoise des registraires en oncologie (AQRO); Association québécoise du lymphœdème (AQL); Cancer de la thyroïde Canada (CTC); Cancer de l'ovaire Canada (COC); Cancer Testiculaire Canada; CanSupport des Cèdres; Centre d'action bénévole de Bellechasse - Lévis - Lotbinière (Espoir Cancer); Centre de bénévolat SARPAD; Centre de recherche sur les biotechnologies marines (CRBM); Chaire en prévention et traitement du cancer de l'UQAM; Chaire de recherche Environnement-Cancer Guzzo de l'Université de Montréal; Confédération des syndicats nationaux (CSN); Conseil pour la protection des malades (CPM); Consortium de recherche en oncologie clinique du Québec (Q-CROC); Fédération des cliniques privées de physiothérapie du Québec (FCPPQ); Fédération des comités des usagers et résidents du Québec (FCURQ); Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ); Fondation de l'Hôpital Marie-Clarac; Fondation des étoiles; Fondation Rêver la vie; Fondation Sur la pointe des pieds; Innovation Exactis; Institut de l'anémie - Recherche et éducation (IARE); La Fondation canadienne des tumeurs cérébrales; La Fondation Sauve ta peau; La Maison Aube-Lumière; La Maison Mathieu-Froment-Savoie - Centre de soins palliatifs de l'Outaouais; Le Réseau aidant (LRA); L'espoir, c'est la vie; Lymphome Canada; Mains de l'Espoir de Charlevoix; Myélome Canada; NOVA Montréal; Ordre des acupuncteurs du Québec (OAQ); Organisme gaspésien pour les personnes atteintes de cancer (OGPAC); Ovaire espoir; Palli-Aide; PROCURE : Halte au cancer de la prostate; Regroupement des Aidants Naturels du Comté de l'Assomption (RANCA); Regroupement des aidants naturels du Québec (RANQ); Regroupement des omnipraticiens pour une médecine engagée (ROME); Regroupement en soins de santé personnalisés au Québec (RSSPQ); Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU); Regroupement québécois des maladies orphelines (RQMO); Réseau canadien du cancer du sein (RCCS); Réseau des professionnels pour les proches aidants (RRPA); Sensibilisation VPH/HPV Awareness; SERCAN - Services pour personnes atteintes de cancer; Société de la LMC (leucémie myéloïde chronique); Société de leucémie et de lymphome du Canada (SLLC); Société de soins palliatifs à domicile du Grand Montréal
Voir aussi: www.coalitioncancer.com
SOURCE Coalition Priorité Cancer au Québec
ou une demande d'entrevue, veuillez communiquer avec : Jessica Hachey, Communications Manager, [email protected], Tél. : 514 875-7745, poste 225
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