L'Association pulmonaire du Québec appelle le gouvernement du Québec à protéger nos enfants de la fumée secondaire en voiture
MONTRÉAL, le 24 mai 2013 /CNW Telbec/ - La problématique de la fumée secondaire dans une voiture en présence d'enfants a récemment refait surface dans les médias. Dans ce contexte, l'Association pulmonaire du Québec (APQ) rappelle que le Québec est la seule province canadienne à ne pas s'être dotée d'une loi sur le tabagisme dans un véhicule automobile en présence de mineurs. La fumée secondaire étant reconnue comme irritante, cancérigène et particulièrement néfaste pour les enfants, l'APQ demande au Gouvernement du Québec qu'il légifère en la matière.
Une exposition massive et dangereuse
La fumée de cigarette contient environ 7000 substances chimiques dont 69 sont officiellement reconnues comme cancérigènes. Certaines de ces particules hautement toxiques sont bien connues, comme l'acétone (dissolvant), l'ammoniac (détergent), le méthanol (carburant pour fusée), le butane (combustible), le toluène (solvant industriel), le DDT (puissant insecticide) ou encore l'arsenic (poison violent). La concentration de ces substances est plus élevée dans la fumée secondaire que dans la fumée inhalée par les fumeurs, puisque ceux-ci l'inspirent à travers un filtre. Aussi, le fait d'être dans un espace clos comme l'habitacle d'une automobile augmente de manière vertigineuse la concentration de ces substances dans l'air respiré. L'ouverture des fenêtres ou l'activation du système d'aération de la voiture n'ont qu'un effet marginal sur les niveaux de concentration.
Les particules fines
Les particules fines de la fumée du tabac sont particulièrement nocives pour la santé humaine. Vu leur taille microscopique, elles pénètrent très profondément dans le système respiratoire et peuvent provoquer de la toux, de l'inflammation et de l'irritation des bronches. Elles peuvent aussi contribuer au déclenchement de crises chez les personnes asthmatiques. À long terme, elles augmentent les chances de développer des maladies cardiovasculaires ou un cancer du poumon. Comme le système respiratoire et immunitaire des enfants n'est pas complètement développé, que leur métabolisme est plus élevé, et donc qu'ils respirent plus rapidement que les adultes, ils sont particulièrement vulnérables à l'inhalation de ces particules fines.
Selon une récente expérience réalisée avec un chercheur de l'Université de Toronto et des spécialistes de santé pulmonaire et de médecine préventive, le taux de particules fines dans l'habitacle d'une voiture peut facilement atteindre une concentration 85 fois plus élevée que la valeur maximale acceptable selon l'indice de la qualité de l'air (IQA), et ce, même avec la fenêtre de la voiture ouverte à moitié. Dans ces conditions, l'exposition moyenne correspond à 12 fois la valeur maximale acceptable, qui est de 35 microgrammes par mètre cube (µg/m3). Il s'agit donc là d'une qualité de l'air extrêmement mauvaise et néfaste pour la santé.
Renforcer la loi
Malgré les demandes répétées des organismes de lutte au tabagisme, le Gouvernement du Québec n'a toujours pas agi pour renforcer la loi et protéger les enfants de la fumée secondaire, à l'instar des neuf (9) autres provinces canadiennes. L'Association pulmonaire du Québec rappelle que, selon une enquête effectuée en 2009, 78% des Québécois appuient l'interdiction de fumer en présence de mineurs dans une automobile. D'autres sondages effectués depuis montrent un appui encore plus important. « Vu le soutien massif du public québécois et les mesures concrètes réalisées dans les autres provinces, il devient primordial que le Québec agisse pour protéger les plus vulnérables, c'est-à-dire nos enfants, de la fumée secondaire du tabac », soutient Dominique Massie, directrice générale de l'Association pulmonaire du Québec. « À long terme, nous en serons tous gagnants. »
SOURCE : Association pulmonaire du Québec
Mathieu Leroux
Association pulmonaire du Québec
514 649-0740
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