Lauréats du prix Judith-Jasmin 2012
SAINT-SAUVEUR, QC, le 17 nov. 2012 /CNW Telbec/ - La Fédération professionnelle des journalistes du Québec a remis le 17 novembre dans le cadre de son congrès annuel les prestigieux prix Judith-Jasmin qui récompensent les meilleures oeuvres journalistiques de l'année au Québec.
Grand prix Judith-Jasmin
Le Grand prix Judith-Jasmin est attribué à Josée Dupuis et Pier Gagné pour leur reportage «Le côté noir de l'or blanc» diffusé à l'émission Enquête de Radio-Canada.
Pour le jury, ce reportage ancré dans l'actualité immédiate avec le projet de relance d'une mine d'amiante au Québec, puise sa profondeur dans un remarquable travail de recherche qui couvre 75 ans de l'histoire mouvementée de l'amiante au Québec. Cette enquête révèle que l'industrie de l'amiante savait au moins depuis les années 30 que son produit pouvait causer, entre autres, le cancer. Elle en aborde tous les aspects - politique, scientifique, industriel, social et humain - en recourant abondamment aux archives, témoignages et reconstitutions bien reliés dans un montage de grande qualité.
"Le côté noir de l'or blanc" constitue un reportage d'envergure internationale, qui aurait intérêt à être vu dans plusieurs régions du monde.
Le jury du Grand prix était formé d'anciens présidents de la FPJQ.
Catégorie Enquête
Dans la catégorie Enquête, le prix Judith-Jasmin est attribué à Marie-Maude Denis et Sonia Desmarais pour leur reportage «Anguille sous roche» diffusé à l'émission Enquête de Radio-Canada.
Le jury souligne la contribution des auteurs à la mise à jour d'informations d'un grand intérêt public sur le financement occulte des partis politiques. Pour la première fois, des documents prouvent ce lien trouble entre entreprises et partis politiques. Les enquêtes de cette nature exigent des choix difficiles qu'impose le nécessaire équilibre entre la recherche de la vérité et le respect des droits de chacun.
Le jury était formé d'Ingrid Peritz, journaliste au Globe and Mail, Sylvain Poisson, Directeur, Affaires divisionnaires à TC Media et Florian Sauvageau, enseignant en journalisme à la retraite.
Catégorie Grand reportage
Dans la catégorie Grand reportage, le prix Judith-Jasmin est attribué à Pasquale Turbide et Catherine Varga pour leur reportage «Ils étaient Six», diffusé à Radio-Canada.
Pour le jury, ce reportage sur ces enfants écorchés de la vie qui s'agrippent et qui ont peur de l'abandon est touchant et profondément humain.
Ce reportage force à la réflexion, tant dans la société que chez les intervenants sociaux, quant à la façon d'intervenir auprès de ces enfants en détresse. De plus, le reportage a eu un impact sur le système, puisqu'il expose des méthodes qui vont à contre-courant du mode d'intervention habituel à l'égard de ces jeunes. On remarque aussi que dans son deuxième volet, le reportage a permis de faire fermer une ressource qui violait les règles les plus élémentaires dans le réseau des services sociaux.
La démarche journalistique est rigoureuse, la recherche impeccable, et les deux cotés de la médaille sont représentés de façon parfaitement objective.
Le jury était formé de Lia Lévesque, journaliste à La Presse canadienne, Robert Goyette, vice-président et rédacteur en chef à Sélection du Reader's Digest et Stéphane Giroux, journaliste à CTV.
Catégorie Opinion
Dans la catégorie Opinion, le prix Judith-Jasmin est remis à Marie-Andrée Chouinard pour l'éditorial collectif «Abus de pouvoir» publié dans Le Devoir et cosigné par Jean-Robert Sansfaçon, Josée Boileau, Bernard Descôteaux et Serge Truffaut.
Pour le jury, «Abus de pouvoir» est un texte bien écrit, courageux et extrêmement pertinent. Il colle de près à l'actualité et illustre à merveille le rôle d'un média en société, gardien des abus et capable de critiquer et de faire entendre une voix au-dessus de la mêlée. Le jury félicite l'initiative de l'équipe éditoriale du Devoir pour son sens de responsabilité journalistique.
Le jury était formé de Steve Proulx, journaliste à 37e Avenue, Geneviève Rossier, directrice éditoriale à Coup de Pouce et Andrée Ducharme, journaliste - reporter à TVA.
Catégorie Nouvelles - Médias nationaux
Dans la catégorie Nouvelles - Médias nationaux, le prix Judith-Jasmin est attribué à Anne Panasuk et Luc Tremblay pour leur reportage «Plan Nord: le Sud empoche» diffusé à Radio-Canada.
Pour le jury ce reportage montre, grâce à un remarquable travail de terrain auprès des Innus, comment des entreprises du Sud de la province s'approprient des ristournes d'Hydro-Québec et du ministère des Transports du Québec, notamment, destinées à des entreprises de la région du Plan Nord.
Le jury salue cette enquête qui concerne l'un des plus importants projets de développement au Québec dans une région trop peu souvent couverte par les médias. Sans le travail de ces journalistes, on n'aurait probablement rien su de ces pratiques discutables, qu'aurait par ailleurs avalisé Hydro-Québec.
Le jury était formé de Nancy Beaulieu, journaliste à La Voix de l'Est, Sue Montgomery, journaliste à The Gazette et Philippe Bonneville, reporter à Cogeco Nouvelles.
Dans la catégorie Nouvelles - médias locaux et régionaux
Dans la catégorie Nouvelles - médias locaux et régionaux, le prix Judith-Jasmin est attribué à Maude Montembeault de Radio-Canada Mauricie pour son reportage «Départs en série».
Pour le jury, la journaliste a réussi à exposer les déboires d'un organisme fonctionnant à même des deniers publics contre vents et marées et cela malgré la difficulté de pratiquer le journalisme dans une municipalité de petite taille. La journaliste a obtenu des témoignages variés pour mener à bien son enquête sur un sujet sensible dans une région minée par un taux de chômage élevé et dont la relance dépend beaucoup d'organismes subventionnaires.
Le jury était formé de Vincent Larouche, journaliste à La Presse, Jean-François Codère, journaliste blogueur au journal Les Affaires et Louis Gagné, pupitreur au Devoir.
Catégorie Journalisme de service
Dans la catégorie Journalisme de service, le prix Judith-Jasmin est attribué à Stéphanie Grammond pour son reportage «La face cachée du divorce» publié par La Presse.
Pour le jury, la journaliste Stéphanie Grammond s'est démarquée par la rigueur de son enquête sur les impacts économiques et fiscaux méconnus du divorce au Québec.
À l'heure où un mariage sur deux se termine par un divorce au Québec, ce sujet économique est de première importance pour éclairer les décisions des femmes et des hommes qui vivent cette situation.
Les nombreux avis d'experts, les exemples concrets et les témoignages de citoyens ont permis de donner une couleur et un visage humain à un sujet qui aurait pu s'avérer très aride. L'angle de traitement du sujet et la capacité à vulgariser des situations complexes ajoutent à la valeur du reportage. La qualité de l'écriture, et la précision des informations en font à n'en pas douter un exemple parfait de journalisme de service, susceptible d'aider le citoyen à faire de meilleurs choix.
Le jury était formé de Françoise Genest, journaliste pigiste, Martin Francoeur, journaliste au Nouvelliste et Isabelle Paré, journaliste au Devoir.
Catégorie Entrevue et portrait
Dans la catégorie Entrevue et portrait, le prix Judith-Jasmin est attribué à Noémi Mercier pour son portrait «L'étoffe d'un premier ministre» publié dans L'actualité.
La journaliste Noémi Mercier a passé des dizaines d'heures avec Pauline Marois avant le déclenchement du dernier scrutin. Pour le jury, elle expose avec justesse les motivations, comme les doutes, de celle qui deviendra première ministre quelques mois plus tard. La chef péquiste se livre sans pudeur, tandis que plusieurs intervenants apportent un éclairage inédit. Un travail brillant, aussi minutieux que révélateur, porté par une plume remarquable.
Le jury était formé de Lise Bergeron, journaliste, responsable du contenu alimentation à Protégez-vous, Stéphan Dussault, Journaliste au Journal de Montréal et Jean-Philippe Cipriani, journaliste à Télé-Québec.
SOURCE : FEDERATION PROFESSIONNELLE DES JOURNALISTES DU QUEBEC
Claude Robillard, FPJQ, 514 522-6142 Cell 514 757-6142
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