Lauréats du prix Judith-Jasmin 2014
SAINT-SAUVEUR, QC, le 15 nov. 2014 /CNW Telbec/ - La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a dévoilé aujourd'hui à Saint-Sauveur les lauréats du prestigieux prix Judith-Jasmin. Ce prix, remis lors de son congrès annuel, honore les meilleures oeuvres journalistiques de l'année au Québec, tous médias confondus.
Les gagnants sont:
Grand prix
Le jury décerne cette année le Grand prix Judith-Jasmin à Noémi Mercier et Alec Castonguay pour leur remarquable enquête «Crimes sexuels : le cancer qui ronge l'armée canadienne» publiée dans L'actualité.
Le jury a estimé qu'il s'agissait d'une enquête «bien documentée, percutante, sur une "culture" inacceptable au sein des Forces canadiennes, mais encore trop tolérée. Un reportage audacieux à un moment où l'on souhaiterait que l'armée canadienne soit exemplaire, ce qui n'est pas le cas. Beau travail de persuasion : il y a certainement eu beaucoup d'obstacles à surmonter pour lever l'omerta autour de ce sujet. Le résultat est efficace et bien rendu. Il a aussi eu d'importantes répercussions, autant au sein de l'armée que du gouvernement canadien.»
Le jury était formé d'anciens présidents et présidentes de la FPJQ.
Catégorie Enquête
Dans la catégorie Enquête, le prix Judith-Jasmin est attribué à Anne Panasuk, Yves Steiner, Chantal Cauchy et Emmanuel Marchand pour le reportage «Zorro des ponts», présenté à l'émission Enquête de Radio-Canada.
Dès le départ, les membres du jury ont été très impressionnés à la vue du document qui ouvre ce reportage. «De mémoire de journaliste, nous n'avions jamais vu de formulaire d'ouverture de compte de banque suisse : cet élément inédit rend ce reportage exceptionnel. Le travail de ces journalistes devrait être la bougie d'allumage d'une nouvelle commission d'enquête, cette fois sur la corruption dans les agences fédérales.»
Le jury était formé de Normand Lester, chroniqueur au 98,5 FM, Crystelle Crépeau, rédactrice en chef de Châtelaine et Jean-Hugues Roy, professeur en journalisme à l'École des médias de l'UQAM.
Catégorie Grand reportage
Dans la catégorie Grand reportage, le prix Judith-Jasmin est attribué à Danny Lemieux, André Bernard, Chantal Théorêt et Pier Gagné pour leur reportage intitulé «La tragédie de Lac-Mégantic» diffusé à Radio-Canada.
Le jury a été séduit par la profondeur de ce grand reportage sur la tragédie de Lac-Mégantic : «Allant au-delà du drame humain, le journaliste soulève et trouve réponse à moult questions qui s'imposent au lendemain de la catastrophe ferroviaire. S'appuyant sur de solides faits scientifiques, M. Lemieux traduit en termes clairs et accessibles les informations utiles pour comprendre les circonstances qui ont mené à l'accident, mais aussi ses conséquences environnementales et le douloureux processus d'identification des victimes.»
Le jury était formé de Dominique Forget, journaliste indépendante, Éric Aussant, directeur régional de l'information-Montérégie Ouest chez TC Media et Phil Authier, journaliste à The Gazette.
Catégorie Nouvelles - médias nationaux
Dans la catégorie Nouvelles - médias nationaux, le prix Judith-Jasmin est attribué à Gabrielle Duchaine pour son reportage «Le dossier noir des ambassades» publié dans La Presse.
Le jury a d'abord noté le caractère inédit de la nouvelle : «Elle a mis la main sur un document confidentiel démontrant les sévices dont sont victimes plusieurs travailleurs domestiques des ambassades étrangères à Ottawa. La façon dont elle a traité ce sujet démontre sa grande force journalistique et sa capacité à rendre accessible une série d'éléments qui suscitent inévitablement des réactions chez le lecteur. Sa plume et ses explications sont d'une grande richesse. Si un tel dossier est passé sous le radar au Québec, il a eu l'effet d'une bombe à Ottawa et a forcé le gouvernement canadien à intervenir. Le jury félicite Gabrielle Duchaine d'avoir su résister aux pressions de l'équipe du ministre des Affaires étrangères, John Baird, qui a voulu lui mettre des bâtons dans les roues avant la publication de l'article.»
Le jury était formé de Catherine Dubé, reporter à L'actualité, Bertrand Marotte, journaliste au Globe and Mail et Henri-Paul Raymond, journaliste indépendant.
Catégorie Nouvelles - médias locaux et régionaux
Dans la catégorie Nouvelles - médias locaux et régionaux, le prix Judith-Jasmin est attribué à Daniel Leblanc pour le reportage «Désastre d'urbanisme à Aylmer» publié dans Le Droit.
Pour le jury, il s'agit d'un reportage était «clair, concis et bien ficelé, qui a mis en lumière les incongruités d'une décision municipale. Une histoire très locale, qui a suscité un fort intérêt médiatique. Au-delà de l'abondante couverture locale, le reportage a eu des impacts concrets : de fil en aiguille, l'affaire a mené au déclenchement d'une enquête administrative, à la suspension de trois fonctionnaires et à une réforme du service d'urbanisme à la Ville de Gatineau.»
Le jury était formé de Sylvie Fournier, journaliste à Radio-Canada, Isabelle Hachey, journaliste à La Presse, et Mathias Marchal, journaliste au Journal Métro.
Catégorie Opinion
Dans la catégorie Opinion, le prix Judith-Jasmin est attribué à Josée Blanchette pour sa chronique «Les aiguilles et le Folfox» publiée dans Le Devoir.
Le jury souligne que la journaliste «valse avec habileté entre opinions, informations et témoignage. Avec comme point de départ ses propres traitements de chimiothérapie, la chroniqueuse aborde l'épineuse question du coût de ces traitements et s'interroge sur leurs bénéfices. Elle remet en question les conditions d'exercice du libre choix par les patients atteints d'un cancer et elle invite au débat. Le jury a retenu ce texte autant pour sa plume, son style et ses opinions que pour cette invitation.»
Le jury était formé de Stéphane Alarie, adjoint au directeur de l'information au Journal de Montréal, Lisa-Marie Gervais, journaliste-reporter au Devoir et Pierre Tousignant, journaliste à Radio-Canada Estrie.
Catégorie Journalisme de service
Dans la catégorie Journalisme de service, le prix Judith-Jasmin est attribué à Stéphan Dussault et Kathryne Lamontagne pour leur reportage «Payer pour du mauvais poisson» publié dans Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec.
Le jury a apprécié «la qualité et la quantité extraordinaire de travail abattu par l'équipe de journalistes. Ce dossier a mis en lumière un problème important, méconnu et qui touche tout le monde. Plus qu'un simple test en laboratoire, les journalistes ont multiplié les démarches pour exposer la fraude tout au long de la chaîne d'approvisionnement, jusque dans nos assiettes. Ils nous ont également fait la démonstration du laxisme des autorités qui doivent nous protéger. Le jury a apprécié la rigueur et l'équité du traitement journaliste : chaque restaurateur ou fournisseur a bénéficié d'un droit de réplique. Bref, du journalisme de qualité sushi!»
Le jury était formé de Patrick Bellerose, journaliste au Huffington Post Québec, Michel David, chroniqueur politique au Devoir et Marie-Maude Denis, journaliste à Radio-Canada.
Catégorie Entrevue ou portrait
Dans la catégorie Entrevue ou portrait, le prix Judith-Jasmin est attribué à David Gutnick pour son portrait «Figures in Flight» présenté à CBC Radio One. Il s'agit du portrait de Susan Slotnick et de son groupe iconoclaste de danseurs criminels.
Le jury a particulièrement apprécié «l'audace du sujet, l'initiative du journaliste de s'intéresser à quelque chose d'aussi obscur et sa capacité à faire parler ces brutes sanguinaires (certains sont meurtriers) de trucs aussi sensibles que l'émotion procurée par un pas de deux.»
«Ce journaliste a réussi à relever le défi de bien scénariser un portrait à plusieurs voix, tout en maintenant une belle unité. Bien que radiophonique, son portrait était très imagé. De plus, le sujet des fondements moraux des systèmes carcéraux nous apparaissait d'une pertinence à la fois universelle et très parlante pour les Québécois. David Gutnick a réussi à trouver en milieu carcéral une approche qui mérite d'être connue, et courageuse, vu l'impopularité des criminels.»
Le jury était formé d'Éric Grenier, journaliste indépendant, de Rachelle McDuff, directrice de l'information au Journal Métro et de Jean-Benoît Nadeau, journaliste indépendant.
Prix Hommage
Le prix Judith-Jasmin Hommage, qui honore l'ensemble d'une carrière journalistique remarquable, est décerné cette année à Florian Sauvageau, journaliste, avocat, professeur émérite en journalisme à l'Université Laval et fondateur du Centre d'études sur les médias.
L'exceptionnelle contribution de Florian Sauvageau au journalisme touche autant les entreprises de presse du Québec que le milieu universitaire.
M. Sauvageau a été journaliste pour plusieurs médias au cours de son illustre carrière, dont Radio-Canada et Le Soleil, où il a été directeur de l'information.
En 1968, il a participé à la création du premier programme d'enseignement du journalisme au Québec, à l'Université Laval. En 1996, il y a fondé le programme d'études supérieures en journalisme international, en collaboration avec l'École supérieure de journalisme de Lille, en France. Il a créé le Centre d'études sur les médias en 1992.
Auteur de plusieurs livres, sa contribution à la formation des futurs journalistes et aux réflexions entourant le métier est très vaste.
Un membre de la FPJQ, Frédérick Lavoie, journaliste international indépendant qui a effectué la maîtrise en journalisme international mise sur pied par Florian Sauvageau, s'est dit «fasciné par sa capacité constante à renouveler ses grilles d'analyse selon les changements dans le paysage médiatique. Il demeure une grande inspiration, souvent dans l'ombre, pour plusieurs journalistes qui l'ont côtoyé.»
Le prix Hommage est choisi par les anciens présidents et présidentes de la FPJQ.
SOURCE : FEDERATION PROFESSIONNELLE DES JOURNALISTES DU QUEBEC
Caroline Locher, FPJQ, 514 522-6142 ou [email protected]
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