Le MNBAQ célèbre la relève en photographie et contribue à la faire rayonner
QUÉBEC, le 23 nov. 2021 /CNW Telbec/ - La Succession Lynne Cohen, en collaboration avec le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) et sa Fondation, est fière de décerner le prix Lynne-Cohen à Laurence Hervieux Gosselin.
Remis tous les deux ans, ce prix vise à soutenir la pratique d'artistes professionnels québécois de la relève en arts visuels, qui accorde une place centrale à la photographie dans leur pratique. La lauréate 2021 recevra une bourse de 10 000 $ et son travail sera mis en lumière grâce à un portrait vidéo produit et réalisé par le MNBAQ, qui sera diffusé sur toutes ses plateformes.
« Je vois Laurence Hervieux-Gosselin comme une véritable créatrice d'images. Ses photos, toujours visuellement saisissantes et composées de multiples niveaux, sont agréablement stimulantes et valent la peine d'être vues et revues. Son approche distinctive permet de trouver des sujets et de mettre en lumière ce qu'ils cachent. », de partager avec enthousiasme Andrew Lugg, de la Succession Lynne Cohen.
« Sans être photographe documentaire, elle exploite plutôt ce que Walker Evans a appelé le style documentaire. Même les photographies de sa plus récente série, Silver Has No Shine For Magpies, qui explorent l'univers de la mafia québécoise et les mythes qui l'entourent, transcendent le thème et se suffisent à elles-mêmes. J'admire aussi son utilisation de la couleur qu'elle maîtrise exceptionnellement bien et différemment de la plupart des photographes. Bien que ses photos soient très différentes de celles de Lynne Cohen, je considère qu'elle emprunte un chemin semblable. Elle aurait été impressionnée par le talent de Laurence Hervieux-Gosselin et par sa contribution à l'art d'aujourd'hui. D'autres excellentes œuvres sont à prévoir, ce que le prix Lynne-Cohen vise justement à encourager. », de rajouter M. Lugg.
Le jury du prix Lynne-Cohen 2021
L'étude des candidatures a été faite sur la base de propositions soumises par un jury réuni par Eve-Lyne Beaudry, conservatrice de l'art contemporain (1900-2000) au MNBAQ, et composé d'Emeren Garcia, historienne de l'art et anciennement responsable des expositions itinérantes au Musée d'art contemporain de Montréal, de Nuria Carton de Grammont, Ph.D., directrice et conservatrice de la Galerie d'art contemporain SBC, de Maxime Coulombe, sociologue, historien de l'art et professeur titulaire en histoire et théories des arts actuels à l'Université Laval, et de Charles Guilbert, artiste, critique d'art et professeur au Cégep du Vieux Montréal.
Les membres du jury ont été impressionnés par le talent de Laurence Hervieux-Gosselin. « Dire pourquoi l'œuvre photographique de Laurence Hervieux-Gosselin est hautement méritoire demeure un défi, justement parce qu'il se passe dans ses images quelque chose qui est de l'ordre de la sensation, du mystère, du non-dit. N'est-ce pas ce à quoi aspire un artiste : dépasser le langage? », de dire Charles Guilbert, l'un des jurés.
Laurence Hervieux-Gosselin, ou brouiller les frontières du réel et de la fiction
Par son approche narrative de la photographie, Laurence Hervieux-Gosselin tend à faire réfléchir à l'influence du storytelling sur notre perception du monde. À travers des séries photographiques, elle tisse des liens entre des histoires disparates, examine des mythes modernes, des récits populaires ou encore sa propre histoire qu'elle refaçonne en récits complexes ouvrant sur l'imaginaire. Elle cherche à interroger nos instincts narratifs, comme notre propension à emprunter inconsciemment des conventions narratives à des histoires familières, afin de donner un certain sens à la vie, pour inviter de nouvelles interprétations du réel.
Une atmosphère mystérieuse se dégage des paysages, des intérieurs et des portraits de Laurence Hervieux-Gosselin, qui composent ses séries d'images principalement photographiées sur pellicule 120. Certaines de ses œuvres sont issues d'enquêtes et de découvertes sur le terrain alors que d'autres sont le fruit de mises en scène. Enfin, la limite entre les deux est intentionnellement brouillée pour révéler un monde parallèle à la fois étrange et familier.
Parmi les séries remarquables créées par l'artiste, il faut mentionner Cité de Marie, qui superpose des notions diverses - la religion, le capitalisme et le besoin de sécurité - révélant tout le pouvoir narratif d'une photographie et sa capacité à créer du suspense. Dans La vie intense, l'artiste insiste sur les sources lumineuses, souvent d'origine électrique, explorant du même souffle des questions proches de celles qu'aborde le philosophe Tristan Garcia, pour qui l'intensité comme impératif est le piège de l'homme contemporain. La lumière comme origine de la fiction est aussi au cœur de la série Double feature, où s'alternent les images d'un cinéma aux couleurs vives et les images quasi psychédéliques de champignons photographiés de nuit dans des éclairages colorés. Enfin, Silver Has No Shine For Magpies poursuit également une réflexion sur le pouvoir du cinéma, notamment sur la mythification des mafieux par Hollywood, où l'humour ramène, de façon tordue, à cette violence qui colonise nos imaginaires.
Laurence Hervieux-Gosselin, en bref
Née en 1991, Laurence Hervieux-Gosselin est une artiste et une photographe basée à Montréal. Elle a étudié en scénarisation et en communication à l'Université du Québec à Montréal et elle détient un baccalauréat en photographie de l'Université Concordia ainsi qu'une maîtrise en Art Photography du College of Visual and Performing Arts de Syracuse University, de New York. En 2018, dans le cadre de ses études de maîtrise, elle a fait une résidence à Berlin au Fahrbereitschaft de la Haubrok Foundation.
Depuis 2014, elle a présenté quatre expositions en solo ou en duo et a participé à plus d'une vingtaine d'expositions collectives. En 2014, elle est finaliste du Ideastap Photographic Award avec Magnum Photos ainsi qu'en 2018, où elle est finaliste du Scotiabank New Generation Photography Award. Récemment, son travail a été exposé au China Millenium Monument (Beijing, 2018), à Uqbar (Berlin, 2018), à l'Aviary Gallery (Boston, 2019) et à La Castiglione (Montréal, 2020).
Un portrait vidéo de Laurence Hervieux-Gosselin
Pour faire découvrir Laurence Hervieux-Gosselin au grand public, le MNBAQ a réalisé une capsule vidéo dans l'atelier de l'artiste à Montréal. Diffusé sur les réseaux sociaux du Musée, à l'occasion de l'annonce de son prix, ce reportage, consacré à la lauréate de la troisième édition du prix Lynne-Cohen, met en lumière sa démarche artistique et présente une sélection d'œuvres illustrant son parcours des dernières années.
Pour visionner : https://youtu.be/0VhvVJufSAI
Lynne Cohen, aussi impressionnante qu'inspirante
Lynne Cohen est sans conteste l'une des photographes contemporaines les plus respectées sur la scène canadienne, et dont la renommée s'étend jusqu'aux États-Unis et en Europe. Cohen est née en 1944, à Racine (Wisconsin). Après une année d'étude à la prestigieuse Slade School of Fine Art de la University College London, elle réussit, en 1967, un baccalauréat en sciences de la University of Wisconsin et obtient, en 1969, une maîtrise en arts visuels à l'Eastern Michigan University. En 1973, elle s'établit au Canada, où elle habitera jusqu'à son décès en 2014. Elle vit et travaille d'abord à Ottawa pour une période de 30 ans, engagée comme professeure à l'Université d'Ottawa, tout en maintenant une pratique artistique assidue. Elle déménage à Montréal en 2003.
Tout au long de sa foisonnante carrière, Lynne Cohen se consacre à la photographie d'espaces intérieurs, qu'elle capte tels qu'ils se présentent, sans intervention ni mise en scène. La singularité de son travail réside dans le choix de ces espaces généralement dépourvus de présence humaine et habituellement soustraits aux regards. Salles de classe, laboratoires scientifiques, établissements thermaux, installations militaires, autant d'environnements complexes et difficiles d'accès, qu'elle rend visibles pour prendre la mesure de leur étrangeté.
Lynne Cohen a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives dans le monde entier. D'importantes rétrospectives ont d'ailleurs analysé son parcours artistique dans le détail, notons celle qu'a organisée le Musée des beaux-arts du Canada en 2001, qui a circulé au pays et en France; ainsi que celle récemment produite par la Fundación MAPFRE à Madrid, en 2014, présentée à la Sala Vimcorsa, à Cordoue, et à la Sala Rekalde, à Bilbao. Son œuvre fait partie de près de 50 collections publiques, dont celles du Musée des beaux-arts du Canada, de l'Australian Art Gallery, de la Bibliothèque nationale de France, de l'Art Institute of Chicago, du Metropolitan Museum à New York, de l'Art Gallery of Ontario et du Musée national des beaux-arts du Québec. Elle a reçu plusieurs distinctions au cours de sa prolifique carrière, parmi lesquelles : le prix du Gouverneur général du Canada, la plus haute reconnaissance accordée pour l'excellence en arts visuels et en arts médiatiques, et le premier Scotiabank Photography Award, soulignant son apport exceptionnel, tant pour l'avancement que pour le rayonnement de sa discipline.
À propos de…
Le MNBAQ
Situé au cœur du parc des Champs-de-Bataille, l'un des parcs urbains les plus prestigieux au monde, le Musée national des beaux-arts du Québec est un complexe muséal unique alliant l'art, l'architecture et la nature. La vaste collection du Musée, qui compte plus de 42 000 œuvres réalisées depuis le 17e siècle, est mise en valeur dans quatre pavillons distincts. Peintures, sculptures, dessins, photographies, estampes sont présentés dans les différentes expositions du pavillon d'art historique, alors que les œuvres des artistes phares Jean Paul Lemieux, Alfred Pellan, Fernand Leduc et Jean-Paul Riopelle brillent dans le pavillon d'art moderne. Le quatrième pavillon, inauguré en juin 2016, met en lumière la collection d'art contemporain du Québec après 1960 incluant l'art inuit, les arts décoratifs et le design. La pyramide de verre reliant l'ensemble des pavillons propose notamment un espace de découvertes pour les enfants.
La Fondation du MNBAQ
La mission de la Fondation du Musée national des beaux-arts du Québec est de soutenir et de promouvoir le mandat du Musée en favorisant le développement des collections, le financement des expositions et l'accessibilité aux programmes éducatifs. La Fondation du MNBAQ a piloté la Grande campagne de financement dédiée en majeure partie à la construction du pavillon Pierre Lassonde. Depuis 2016, elle vise à pérenniser son soutien au Musée à travers ses activités de développement philanthropique.
fmnbaq.org
SOURCE Musée national des beaux-arts du Québec
Musée national des beaux-arts du Québec, 418 643-2150 ou 1 866 220-2150 /mnbaq.org
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