Le Barreau du Haut-Canada gravement préoccupé par le harcèlement de l'avocate des droits de la personne Nimalka Fernando English
TORONTO, le 28 févr. 2014 /CNW/ - Le Barreau du Haut-Canada est gravement préoccupé par le harcèlement de l'avocate des droits de la personne Nimalka Fernando au Sri Lanka.
Des sources fiables rapportent que durant un programme radio du 4 novembre 2013 sur les courants actuels au Sri Lanka, Me Nimalka Fernando a fait l'objet de menaces de mort et de commentaires désobligeants par des auditeurs. Le programme radio était diffusé sur la chaine d'État (SLBC) et produit par le président de la SLBC, M. Hudson Samarasinghe. Le sous-titre du programme était « Lapider les pécheresses ».
Les déclarations que Me Nimalka Fernando avait faites sur la chaine de télévision la veille ont été diffusées à la radio. L'entrevue à la télévision portait sur un débat public suscité par son appel à l abolition des lois sur l'avortement au Sri Lanka, la promotion de relations sexuelles sans risque et une stratégie plus protectrice de la santé reproductive. Elle a aussi déclaré qu'elle s'opposait à l'utilisation du mot « prostitution ».
Les auditeurs du programme radio de la SLBC ont eu la possibilité d'appeler pour donner leur opinion. Ils disaient entre autres :
- « Nous ne pouvons pas permettre à des personnes comme Nimalka Fernando de vivre dans cette société ».
- « Si nous leur faisons quelque chose, le gouvernement sera blâmé par les défenseurs des droits de la personne. Nous devrions leur causer un accident ».
- « Dans l'armée, on a ce qui s'appelle le nettoyage...Nous devrions l'amener au nettoyeur ».
Me Nimalka Fernando était décrite comme une femme divorcée âgée de 59 ans, qui a servi trente organisations différentes et qui « colporte des histoires depuis 1989 ». Elle a aussi été qualifiée de « prostituée ». La plupart des auditeurs était des hommes et au moins trois ont dit avoir servi au sein des forces armées. Selon les rapports, M. Samarasinghe n'a pas mis fin à ces appels et semblait même les encourager.
Me Nimalka Fernando a porté plainte auprès de la commission des droits de la personne du Sri Lanka et de l'inspecteur général de la police. Les rapports indiquent que ce n'est pas la première fois qu'elle fait face à du harcèlement à cause de son travail en droits de la personne. En mars 2012, Me Nimalka Fernando, avec trois autres défenseurs des droits de la personne, avait été accusée d'être une traitresse et de travailler contre les intérêts du pays pour obtenir des « dollars ». De plus, le ministre des Relations publiques avait menacé d'arracher les membres de Me Nimalka Fernando et de trois autres défenseurs des droits de la personne.
Me Nimalka Fernando est présidente du Mouvement international contre toute forme de discrimination et de racisme (IMADR) et une éminente militante des droits de la personne. Elle fait partie de plusieurs organisations de défense des droits de la personne. Elle a aussi activement participé et contribué au travail sur les droits de la personne aux Nations Unies, y compris en participant aux réunions des comités sur les traités (comités d'experts indépendants pour surveiller la mise en œuvre des traités) et aux séances du Conseil des droits de l'homme depuis trois décennies.
Le Barreau est très préoccupé par les situations où les avocats qui travaillent pour la protection et le respect des droits de la personne sont eux-mêmes ciblés parce qu'ils exercent leur liberté et leur droit en vertu de la loi internationale. L'article 16 des Principes de base de l'ONU relatifs au rôle du barreau prévoit que « les pouvoirs publics veillent à ce que les avocats puissent s'acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue; puissent voyager et consulter leurs clients librement, dans le pays comme à l'étranger; et ne fassent pas l'objet, ni ne soient menacés de poursuites ou de sanctions économiques ou autres pour toutes mesures prises conformément à leurs obligations et normes professionnelles reconnues et à leur déontologie. »
Par conséquent, le Barreau du Haut-Canada exhorte les autorités du Sri Lanka :
a) | à ordonner une enquête rigoureuse et transparente sur la plainte faite par Me Nimalka Fernando; |
b) | à garantir en toutes circonstances l'intégrité physique et psychologique de Me Nimalka Fernando; |
c) | à mettre fin aux actes de harcèlement et d'intimidation contre Me Nimalka Fernando et les autres défenseurs des droits de la personne au Sri Lanka; |
d) | à faire en sorte que tous les avocats puissent exercer leurs activités pacifiques et légitimes sans craindre la violence physique ou d'autres violations des droits de la personne; |
e) | à assurer en toutes circonstances le respect des libertés et droits fondamentaux de la personne conformément aux normes internationales en matière de droits de la personne et aux instruments internationaux. |
Le Barreau du Haut-Canada est l'organisme régissant plus de 46 200 avocats et quelque 6 000 parajuristes dans la province de l'Ontario au Canada. Le trésorier en est le chef. Le mandat du Barreau est de réglementer la profession juridique dans l'intérêt du public en maintenant l'indépendance, l'intégrité et l'honneur de la profession juridique pour faire progresser la cause de la justice et la primauté du droit.
Le Barreau presse la communauté juridique d'intervenir pour aider les membres de la profession juridique au Sri Lanka dans leurs efforts pour défendre le respect des droits de la personne et promouvoir la primauté du droit.
SOURCE : Barreau du Haut-Canada
Source : Geneviève Proulx, 416 947-5202, [email protected]
Barreau du Haut-Canada
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130, rue Queen Ouest
Toronto (Ontario) M5H 2N6
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