OTTAWA, le 26 juill. 2017 /CNW/ - Les territoires obtiennent généralement des résultats inférieurs à la moyenne canadienne en ce qui concerne plusieurs mesures de l'équité et de la cohésion sociale, mais ils s'en tirent mieux que le reste du pays sur certains aspects, selon le rapport du Conference Board du Canada, intitulé Les performances du Canada : bilan social des territoires. Les scores obtenus par les territoires sont inférieurs à la moyenne canadienne pour ce qui est des indicateurs de la pauvreté, des taux de criminalité et de la répartition des revenus. Toutefois, les territoires s'en sortent relativement bien quant à la satisfaction de vivre et, pour la plupart d'entre eux, les écarts salariaux entre Autochtones et non-Autochtones ayant achevé des études postsecondaires.
« Lorsqu'on évalue les résultats des territoires, on doit prendre en compte le contexte qui contribue à expliquer pourquoi leur performance moyenne est différente de celle des provinces, voire même inférieure dans de nombreux cas. L'isolement géographique, le faible niveau de scolarité, les disparités en termes de disponibilité des services sociaux et les lacunes en matière d'infrastructures sont tous des facteurs qui ont d'importantes incidences sur plusieurs indicateurs sociaux de notre rapport. La faiblesse du bilan social des territoires par rapport à la moyenne canadienne est attribuable à ces facteurs, entre autres », déclare Adam Fiser, chercheur principal au Conference Board du Canada.
« Pour améliorer le bilan social des territoires, il faut s'efforcer d'accroître les niveaux de scolarité et l'accès aux soins de santé, notamment les services de santé mentale, tout en investissant dans des stratégies de réduction de la pauvreté. »
Faits saillants
- L'isolement géographique, les faibles niveaux de scolarité, les disparités en termes de disponibilité des services sociaux et les lacunes en matière d'infrastructures permettent d'expliquer la performance sociale inférieure des territoires.
- L'adoption de mesures stratégiques visant à accroître le niveau de scolarité et l'accès aux soins de santé, ainsi que l'investissement dans des stratégies de réduction de la pauvreté pourraient contribuer à améliorer la performance sociale des territoires.
- Les indicateurs propres à la culture de la cohésion sociale - telles que l'accès à des réseaux informels de soutien émotionnel, social et matériel - sont cruciaux pour comprendre la cohésion sociale dans les territoires et surtout dans les communautés autochtones éloignées du Nord.
Yukon
Le Yukon est le territoire le plus performant du bilan social Les performances du Canada. Ses résultats à plusieurs mesures dépassent la moyenne canadienne. En 2016, le taux de chômage du Yukon était l'un des plus bas au pays, s'établissant à 5,6 % - le taux national en 2016 étant de 7,0 %. Cependant, le taux de chômage des Autochtones et des non-Autochtones est très différent au Yukon. En 2011, ce taux était en effet de 17,3 % chez les Autochtones possédant un diplôme d'études secondaires, comparativement à 7,4 % pour leurs homologues non autochtones. Par rapport à la moyenne canadienne de 8 %, le Yukon a une faible proportion de familles se situant sous le seuil de la mesure de faible revenu : seulement 4 % des familles en couple sont considérées comme étant à faible revenu. Cela pourrait s'expliquer en partie par le fort taux d'emploi du Yukon et le nombre relativement élevé de personnes employées dans l'administration publique. L'écart salarial entre les sexes, qui est de 8 % au Yukon, est beaucoup plus faible que la moyenne nationale de 19 %, tandis que sa proportion de jeunes qui ne sont ni au travail ni aux études est comparable à la moyenne nationale. La note du territoire est aussi égale à la moyenne canadienne en ce qui concerne la satisfaction de vivre.
Toutefois, l'écart salarial selon l'origine ethnique entre Autochtones et non-Autochtones possédant un diplôme d'études secondaires est important au Yukon, comme dans la plupart des régions canadiennes. Au Yukon, les Autochtones de sexe masculin gagnent 38,7 % de moins que les non-Autochtones de sexe masculin, comparativement à 19,2 % dans tout le Canada. L'enseignement supérieur contribue cependant à harmoniser les salaires. Les Autochtones de sexe masculin détenant un diplôme universitaire y gagnaient en effet 24,6 % de plus que leurs homologues non autochtones en 2011.
La criminalité préoccupe les personnes vivant dans les territoires, et le Yukon ne fait pas exception. Le taux d'homicide moyen sur trois ans au Yukon, qui est de 3,6 décès pour 100 000 personnes, est élevé. Il est comparable à celui du Manitoba, qui affiche le taux moyen le plus haut parmi les provinces. Il faut mentionner cependant que le présent rapport se penche sur les taux et non sur le nombre réel d'incidents. Ainsi, malgré un nombre relativement faible d'homicides perpétrés, le taux d'homicide d'un territoire faiblement peuplé peut être plus élevé. Dans le cas du Yukon, l'actuel taux d'homicide est en partie attribuable au taux élevé enregistré en 2014, alors qu'aucun homicide n'avait été recensé en 2013. Le taux de cambriolage du Yukon est environ 1,5 fois supérieur à la moyenne canadienne, mais le nombre réel de cambriolages recensés variait de 212 à 300 durant la période allant de 2013 à 2015.
Territoires du Nord-Ouest
Les Territoires du Nord-Ouest se situent en général tout juste sous la moyenne canadienne ou à un niveau équivalent pour la plupart des indicateurs sociaux. L'écart entre les sexes, le taux de chômage, la part des jeunes sans emploi, ainsi que les taux d'homicide, de cambriolage et de suicide sont cependant supérieurs à la moyenne nationale.
L'écart salarial entre les sexes de 23 % dans les T.N-O est supérieur à la moyenne nationale de 19 %, alors que les écarts dans les deux autres territoires sont nettement inférieurs. Le taux de chômage des T.N-O. était de 7,4 % en 2016 et près d'un quart des jeunes des T.N-O. (23,8 %) n'étaient ni aux études ni au travail. Le taux moyen d'homicide des T.N-O. est de 7,6 décès par 100 000 habitants (entre 2 et 5 décès), soit un taux cinq fois plus élevé que la moyenne canadienne. Dans les T.N-O., quelque 1 207 vols ont été commis en moyenne pour 100 000 habitants, un nombre environ 2,8 fois supérieur à la moyenne canadienne. Ces taux élevés de criminalité sont cependant dus en partie à la faible population du territoire.
La participation aux activités traditionnelles - une mesure importante de la cohésion sociale dans les groupes autochtones - est élevée dans tous les territoires. Dans les T.N-O., 57 % des jeunes Autochtones (âgés de 15 à 24 ans) participent à des activités traditionnelles, comparativement à 37,9 % au Canada.
En ce qui concerne les revenus moyens, 42 % des résidents des T.N-O. se situent dans les deux premiers déciles canadiens de revenu. À première vue, le revenu moyen dans les T.N-O. semble plus élevé que la moyenne nationale, mais cela ne tient pas compte du coût de la vie et des biens, qui peut être sensiblement plus élevé dans le Nord canadien. Les disparités de revenus entre Autochtones et non-Autochtones sont également préoccupantes. Environ 24 % des Autochtones des T.N-O. se situent dans des catégories à faible revenu, contre 16 % de la population totale des T.N-O. Toutefois, les Autochtones de sexe masculin ou féminin possédant un diplôme universitaire gagnent plus que leurs homologues non autochtones.
Bien que dans les T.N-O., le pourcentage de familles biparentales considérées comme étant à faible revenu est identique à la moyenne canadienne (8 %), la proportion de familles monoparentales à faible revenu y est plus élevée, soit 41 % comparativement à 32 % dans tout le Canada.
Nunavut
Le Nunavut se situe sous la moyenne canadienne en ce qui concerne la plupart des mesures utilisées pour évaluer son bilan social. Le taux de chômage, la prévalence des familles à faible revenu, le pourcentage de jeunes qui ne sont ni au travail ni aux études, ainsi que les taux de cambriolage, d'homicide et de suicide y sont nettement plus élevés que la moyenne nationale. Cela dit, l'écart salarial entre les sexes au Nunavut n'est que de 2 %, alors qu'il est en moyenne de 19 % au Canada.
Les nombreux Autochtones du Nunavut doivent relever des défis particuliers d'ordre historique, culturel et socioéconomique - dont les répercussions des pensionnats indiens - qui contribuent au présent bilan social.
Même si le Nunavut a des taux de chômage, de criminalité et de pauvreté relativement élevés par rapport à la moyenne canadienne, les résultats autodéclarés en matière de satisfaction de vivre y sont excellents. Aux dires des Nunavutois eux-mêmes, les liens familiaux et autres liens de parenté sont étroits, tandis que le niveau de participation aux activités traditionnelles est élevé, ce qui peut contribuer à la bonne performance du territoire à cet indicateur. Les indicateurs propres à la culture de la cohésion sociale, comme les activités traditionnelles, sont essentiels pour comprendre la cohésion sociale sur le territoire. Tout comme dans les T.N.-O., le niveau de participation aux activités traditionnelles de la population est très élevé dans tous les groupes d'âge au Nunavut.
Les performances du Canada est un programme de recherche continu du Conference Board du Canada qui vise à aider les dirigeants à prendre connaissance des forces et des faiblesses relatives du Canada en matière de performance socioéconomique. Six catégories de performance sont évaluées : l'économie, l'éducation et les compétences, l'innovation, l'environnement, la santé et enfin, la société.
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SOURCE Le Conference Board du Canada
Natasha Jamieson, Relations avec les médias, Le Conference Board du Canada, Tél. : 613-526-3090, poste 307, Courriel : [email protected]; Juline Ranger, directrice, Communications, Le Conference Board du Canada, Tél. : 613-526-3090, poste 431, Courriel : [email protected].
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