Le BST réclame des systèmes d'enregistrement des données de vol légers à bord des petits aéronefs commerciaux English
GATINEAU, QC, le 14 mai 2013 /CNW/ - Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) incite les exploitants de petits aéronefs au Canada à munir leurs flottes d'aéronefs d'enregistreurs de bord légers pour surveiller les données de vol, et fait pression sur Transports Canada pour que l'organisme collabore avec le secteur afin de concrétiser cette mesure. Cette recommandation du BST fait partie d'un rapport d'enquête (A11W0048) publié aujourd'hui dans lequel les enquêteurs n'ont pu déterminer de façon définitive pourquoi un de Havilland DHC-3 Otter a perdu le contrôle et s'est désintégré en vol au Yukon, en mars 2011.
« Il s'agit d'un accident de plus mettant en cause un petit exploitant commercial, a dit Wendy Tadros, présidente du BST. Au cours des 10 dernières années au Canada, ces exploitants ont été en cause dans 91 % des accidents d'avions commerciaux et dans l'ensemble, ces accidents représentent 93 % des accidents mortels dans le secteur de l'aviation commerciale. Nous devons trouver de nouvelles façons de réduire ces statistiques. »
« Depuis des décennies, les enregistrements de données de vol jouent un rôle crucial pour accroître la sécurité chez les exploitants plus grands, poursuit Wendy Tadros. Nous estimons que la surveillance des données de vol doit aussi être un outil important pour les transporteurs plus petits au Canada - outil qui les aiderait à gérer la sécurité de leurs activités. »
L'avion à turbine DHC-3 Otter, exploité par Black Sheep Aviation and Cattle Co. Ltd, effectuait un vol de 94 milles depuis Mayo à destination de la piste d'atterrissage de Rackla, au Yukon. Environ 19 minutes après le départ, on a capté une alerte de la radiobalise de repérage d'urgence, et un hélicoptère de sauvetage a été dépêché à la région. Quelques heures plus tard, on a retrouvé l'épave sur le flanc d'une colline à 38 nm au nord-est de Mayo. L'aéronef s'est désintégré en vol et le pilote, qui était seul à bord, a subi des blessures mortelles.
« Sans aucune information enregistrée, nous n'avons pu déterminer pourquoi l'aéronef s'est désintégré en vol, ajoute Wendy Tadros. Les données récupérées de systèmes d'enregistrement des données de vol légers aideraient certainement le BST à faire enquête après un accident, mais plus encore, elles fourniraient aux transporteurs plus petits au Canada de l'information qui les aiderait à prévenir les accidents. Selon nous, tout le monde y gagnerait, et nous demandons à Transports Canada d'agir maintenant pour mettre les choses en branle. »
Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements maritimes, de pipelines, ferroviaires et aéronautiques. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.
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SYSTÈMES D'ENREGISTREUR DE BORD LÉGER
Enregistreurs de bord
Depuis des décennies, les exploitants de grands avions de passagers tirent parti d'enregistreurs de données de vol (FDR) et d'enregistreurs de conversations de poste de pilotage (CVR) pour accroître la sécurité. Ils se servent des renseignements des FDR dans le cadre de programmes internes de surveillance des données de vols et d'assurance de la qualité des opérations aériennes - programmes qui aident les sociétés aériennes à gérer la sécurité de façon proactive avant que surviennent les accidents. De plus, les données FDR et CVR permettent au Bureau de la sécurité des transports (BST) de mener ses enquêtes sur les accidents en l'aidant à déterminer ce que faisaient l'aéronef et l'équipage de conduite durant les minutes qui ont précédé l'incident.
Petits exploitants
Les petits avions commerciaux canadiens sont en cause dans 91 % des accidents aériens commerciaux. À l'heure actuelle, les entreprises au Canada qui exploitent des avions plus petits pour faire des travaux aériens et offrir des services de taxi aérien ne sont pas tenues d'utiliser des enregistreurs de données de vol et des enregistreurs de conversations de poste de pilotage. L'accident d'un aéronef de Black Sheep Aviation ainsi que beaucoup d'autres le montrent bien : sans systèmes d'enregistrement de données de vol, nous n'avons pas l'information cruciale qui pourrait aider à prévenir des accidents ou, par l'analyse, à comprendre ce qui est arrivé.
Dans le cas des grands avions de passagers, on peut facilement intégrer les enregistreurs de données de vol et enregistreurs de conversations de poste de pilotage à l'étape de conception. Ce n'est pas le cas, par contre, avec les aéronefs plus petits, l'intégration de nouvel équipement et le poids de celui-ci étant souvent des facteurs limitants. Cependant, la technologie d'enregistreurs de données de vol légers est désormais disponible pour les aéronefs plus petits. Les exploitants partout au monde adoptent de plus en plus ces systèmes, qui peuvent enregistrer les données de performance des aéronefs, les conversations de poste de pilotage ainsi que des images.
Avantages des systèmes d'enregistreur de bord léger
Le BST recommande que Transports Canada collabore avec les intervenants du secteur pour éliminer les obstacles et développer des pratiques recommandées pour mettre en œuvre la surveillance des données de vol et l'installation de systèmes d'enregistrement des données de vol légers chez les exploitants commerciaux qui ne sont pas tenus de munir leurs aéronefs de ces systèmes. Grâce à ces systèmes, les exploitants pourront examiner des données objectives et réduire les risques avant qu'un accident survienne.
Les organismes d'enquête sur les accidents pourront ainsi mieux comprendre la performance de l'aéronef et les mesures prises par l'équipage de conduite avant l'accident. Les exploitants et organismes de réglementation pourront prendre des mesures concrètes pour réduire les taux d'accidents dans ce domaine du secteur de l'aviation s'ils comprennent mieux la façon dont se déroulent les travaux aériens et les services de taxi aérien.
Préoccupations et solutions
Il existe de longue date une préoccupation selon laquelle on pourrait utiliser l'information des enregistreurs de conversations de poste de pilotage à des fins punitives ou de litige. À l'heure actuelle, les enregistrements audio et vidéo sont strictement protégés par la loi. Le BST pourrait examiner certaines façons d'utiliser cette information pour rendre le secteur de l'aviation plus sécuritaire, mais sans toutefois qu'elle serve à prendre des mesures disciplinaires ou juridiques contre les employés. Entre-temps, il n'y a aucune restriction par rapport à l'utilisation de données de vol à des fins de surveillance pour améliorer la sécurité.
Certains systèmes d'enregistrement légers peuvent incorporer des restrictions afin que seuls des représentants autorisés de l'entreprise aient accès aux enregistrements audio et vidéo, tout en laissant l'accès libre au personnel de surveillance ou d'assurance de la qualité aux données de vol et de performance de l'aéronef.
Prochaines étapes
Il est temps que les domaines du taxi aérien et des travaux aériens utilisent des enregistreurs de bord légers et mettent en œuvre des programmes de surveillance des données de vol. On doit éliminer les obstacles qui empêchent ce changement et donner aux exploitants l'accès aux enregistreurs de données de vol à des fins de sécurité légitimes.
SOURCE : Bureau de la sécurité des transports du Canada
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