Le BST recommande l'utilisation d'un système d'avertissement de décrochage à la suite de son enquête sur l'impact mortel avec le sol survenu en août 2015 près de Tadoussac (Québec) English
MONTRÉAL, le 7 sept. 2017 /CNW/ - À la suite de son enquête (A15Q0120) sur l'écrasement mortel d'un hydravion qui est survenu en août 2015 près de Tadoussac, au Québec, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) recommande aujourd'hui que Transports Canada exige que tous les avions de Havilland DHC-2 (Beaver) exploités dans le cadre d'activités commerciales soient équipés d'un système d'avertissement de décrochage.
Le matin du 23 août 2015, un hydravion Beaver a décollé du lac Long, près de Tadoussac (Québec), pour effectuer un vol touristique. Un pilote et cinq passagers se trouvaient à bord. À la fin du vol, le pilote a effectué un virage à basse altitude, probablement afin que ses passagers puissent mieux admirer la faune. L'appareil a décroché dans un virage à grande inclinaison et est passé en descente verticale avant de percuter le sol. L'aéronef a été détruit et les six occupants ont été mortellement blessés.
L'enquête a établi qu'un décrochage aérodynamique s'est produit au cours d'un virage à basse altitude, provoquant une mise en vrille. Un décrochage aérodynamique survient lorsque les ailes d'un avion ne génèrent pas assez de portance, et, si une aile décroche avant l'autre, une mise en vrille s'en suit. En vrille, l'aéronef descend verticalement en tournant sur lui-même. Un décrochage n'entraîne pas nécessairement un accident puisque s'il se produit à une altitude suffisante, le pilote peut reprendre la maîtrise de l'avion. Dans ce cas, bien que le pilote ait réussi à arrêter la vrille, l'altitude était insuffisante pour prévenir l'impact avec le sol.
« Dans cet accident, l'appareil n'avait pas de système d'avertissement de décrochage. Malgré son expérience considérable et le fait qu'il était instructeur sur ce type d'appareil, le pilote n'a pas perçu l'imminence d'un décrochage lors de son virage, a dit Kathy Fox, présidente du BST. C'est pourquoi le BST émet aujourd'hui une recommandation destinée à prévenir la répétition de tels accidents. Nous demandons que Transports Canada exige que tous les appareils Beaver en exploitation commerciale soient équipés d'un système d'avertissement de décrochage afin d'avertir les pilotes avant que leur appareil ne décroche ». À l'heure actuelle, 382 appareils DHC-2 sont immatriculés au Canada. De ce nombre, 223 sont utilisés à des fins commerciales. « L'installation d'un système d'avertissement de décrochage à bord de tous les appareils de Havilland DHC-2 en exploitation commerciale offrira aux pilotes et aux passagers une dernière défense contre ce type de perte de maîtrise de l'avion », a souligné la présidente Fox.
L'enquête a aussi révélé que le pilote effectuait régulièrement des manœuvres à basse altitude durant les vols touristiques. Toutefois, ces manœuvres ne sont pas nécessaires durant ce type de vol. Étant donné que l'appareil n'était pas doté d'un enregistreur de données de vol, l'exploitant n'était pas conscient de ces pratiques. En 2013, le Bureau avait recommandé que Transports Canada facilite l'installation de systèmes d'enregistrement des données de vol légers à bord des avions afin que les exploitants commerciaux puissent assurer le suivi des vols. De plus, à la suite d'un accident, les données de vol aideraient les enquêteurs à mieux comprendre ce qui s'est passé.
Après l'événement, Air Saguenay (l'exploitant) a accru la surveillance de ses vols touristiques et a modifié ses programmes de formation.
Voir la page d'enquête pour obtenir plus d'information.
Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements maritimes, de pipeline, ferroviaires et aéronautiques. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.
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SOURCE Bureau de la sécurité des transports du Canada
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