Le budget Bachand et les organismes communautaires en santé et services sociaux - Un gros zéro
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Coalition des tables régionales d'organismes communautaires (CTROC)20 mars, 2012, 23:44 ET
MONTRÉAL, le 20 mars 2012 /CNW Telbec/ - Rien pour les groupes communautaires en santé et services sociaux et encore des compressions pour les services publics à la population, tel est le constat préliminaire du budget Bachand que fait la Coalition des tables régionales d'organismes communautaires (CTROC). Selon la coalition regroupant près de 3000 de ces organismes qui œuvrent annuellement auprès de 2 millions de Québécois-e-s, ce sont les citoyen-ne-s les plus vulnérables et de la classe moyenne qui en subiront les contrecoups avec le maintien des hausses de tarifs et de taxes.
La ministre déléguée aux Services sociaux, Dominique Vien, a failli à la tâche de convaincre son collègue aux Finances de consolider le soutien à la mission des groupes financés par son ministère, elle qui avait pourtant promis de le faire dans une lettre adressée en août 2011 à la CTROC. « Ça fait maintenant trois ans que le financement de base des organismes en santé et services sociaux n'est pas rehaussé, alors que les besoins de la population ne cessent de croître. Les groupes n'arrivent plus financièrement, » explique Pierre-Philippe Lefebvre porte-parole de la CTROC.
Pour la coalition, l'aide supplémentaire accordée dans le dernier budget Bachand aux organismes soutenus par le ministère de la Famille et des Aînés, au Fonds d'aide à l'action communautaire autonome (FAACA) et aux centres communautaires de loisirs représente une goutte d'eau dans l'océan du monde communautaire. « Sept millions $ en 2012-2013, c'est risible en comparaison avec les besoins réels de l'ensemble du mouvement. Pour les seuls groupes en santé et services sociaux, le manque à gagner s'élève à plus de 200 millions $. Pour eux, l'aide supplémentaire équivaut à un gros zéro, encore une fois cette année, » ajoute M. Lefebvre.
Pendant ce temps, le gouvernement poursuit son œuvre de démolition des services publics. À l'instar des centrales syndicales, la CTROC considère qu'en limitant la croissance de ses dépenses en santé et services sociaux (4,7 %), en éducation (2,2 %), pour les familles et les aînés (1,6 %) et qu'en réduisant le financement de ses autres missions (0,9 %), le gouvernement impose en fait des compressions encore plus importantes cette année qui s'ajoutent à celles de l'an dernier. « Comment peut-on penser qu'en coupant des centaines de millions $ dans le réseau public de la santé, les services à la population ne seront pas affectés? Cela relève de la pensée magique. L'accessibilité et la qualité de ces services sont réduites et les organismes communautaires sont à même de le constater quotidiennement : de plus en plus de citoyen-ne-s se tournent vers ces organismes, qui ne sont pourtant pas là pour suppléer au désengagement de l'État, » continue le porte-parole de la CTROC.
Le Québec a besoin d'un réseau public de santé et de services sociaux et d'organismes communautaires financés adéquatement. « Nos membres et la population qu'ils regroupent en ont assez de ces budgets d'austérité et nous allons l'exprimer haut et fort à compter de l'automne prochain. Une vaste mobilisation est en préparation en ce moment. Après les étudiant-e-s que nous appuyons, ce sera au tour des organismes communautaires de démontrer leur indignation. Le Premier ministre, son ministre des Finances et ses collègues de la Santé et des Services sociaux ne perdent rien pour attendre : nous leur réservons de belles surprises, » de conclure Pierre-Philippe Lefebvre.
La Coalition des tables régionales d'organismes communautaires (CTROC) regroupe 16 Tables régionales d'organismes communautaires œuvrant majoritairement en santé et services sociaux et provenant de toutes les régions du Québec. Elle est un lieu d'analyse et d'action sociale et politique qui permet de promouvoir les intérêts des organismes communautaires en santé et services sociaux, tous secteurs d'intervention confondus, et ceux des populations auprès desquels ils interviennent.
Gabrielle Pelletier (819-639-5545) ou Stéphane Lessard (514-497-7146)
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