Le Bureau de l'équité salariale de l'Ontario dévoile une inégalité cachée: "L'écart de pension entre les sexes" English
TORONTO, le 15 mai 2024 /CNW/ - Malgré le système de retraite robuste du Canada, les femmes sont confrontées à un combat pénible lorsqu'il est question de sécuriser leur stabilité financière à l'âge d'or. Et la situation ne s'est pas grandement améliorée depuis 1976.
Un nouveau rapport de recherche innovateur, Comprendre l'écart de pension entre les sexes au Canada, publié par le Bureau de l'équité salariale de l'Ontario avec Dr. Elizabeth Shilton, une économiste féministe et une avocate spécialisée en droit du travail, révèle que, bien que le système de revenu de retraite du Canada soit considéré comme l'un des plus solides au monde, tous les membres de la population canadienne n'en bénéficient pas d'une manière égale : les hommes s'en sortent mieux que les femmes et un écart de pension persiste entre les sexes.
« Les femmes reçoivent 0,83 $ pour chaque 1,00 $ qu'un homme reçoit en revenu de retraite. C'est un écart de pension entre les sexes de 17 % », note Kadie Philp, commissaire et directrice générale de l'administration de la Commission de l'équité salariale de l'Ontario. « Cette dure réalité n'est pas seulement un chiffre - c'est une tendance préoccupante qui contribue à une disparité importante entre les sexes parmi les Canadiens plus âgés, particulièrement les femmes. »
L'écart de pension entre les sexes est la différence entre le revenu de retraite que reçoivent les hommes et les femmes. Au Canada, ce revenu est calculé à partir de trois sources: la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti, le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec et les régimes de retraite privés. En 2020, environ 200 000 plus de femmes que d'hommes âgées de 65 ans et plus vivaient sous le seuil de faible revenu du Canada. En creusant plus profondément, 21 % des femmes âgées de 75 ans et plus avaient des revenus inférieurs à ce seuil -- une différence préoccupante de 51 % de plus que leurs homologues masculins d'un âge similaire. Ce constat fait ressortir une inégalité profondément enracinée qui nécessite une attention urgente.
Le rapport, Comprendre l'écart de pension entre les sexes au Canada, qui se penche sur ce qui pourrait être derrière cette inégalité frappante, a fait le constat, qu'entre autres choses, les femmes sont plus susceptibles que les hommes de gagner des salaires plus faibles et de consacrer moins d'heures dans le marché du travail rémunéré. Ces deux phénomènes contribuent à l'écart de revenu entre les sexes persistant, qui, à son tour, entraîne des écarts d'épargne qui conduisent finalement à l'écart de pension entre les sexes.
Selon la commissaire à l'équité salariale de l'Ontario, Kadie Philp, « Les différences entre les sexes sur le plan du revenu, que ce soit au travail ou à la retraite, ont des causes multiples et interdépendantes. Ce rapport est à ne pas manquer pour toute personne qui s'intéresse au redressement des inégalités dans le milieu de travail. Il fait également ressortir la nécessité d'effectuer des recherches supplémentaires sur les incidences de l'écart salarial entre les sexes sur les femmes à toutes les étapes de leur vie. »
Visitez https://payequity.gov.on.ca/ce-que-nous-faisons/?lang=fr pour de plus amples renseignements sur le Bureau de l'équité salariale.
Téléchargez notre rapport Comprendre l'écart de pension entre les sexes au Canada.
La commissaire Philp est disponible pour des entrevues aux heures suivantes :
- Le jeudi 16 mai, de 14 h à 16 h
- Le vendredi 17 mai, de 13 h à 15 h
Pour une disponibilité supplémentaire, veuillez communiquer avec [email protected].
Faits en bref tirés du rapport :
- Écart persistant : Il y a un écart de pension entre les sexes au Canada et il ne s'est pas rétréci depuis 1976 alors qu'il était de 15 %. En 2021, l'écart de pension entre les sexes était de 17 %, malgré la plus grande participation des femmes au marché du travail.
- Ampleur de l'écart de pension : Les femmes reçoivent 83 cents pour chaque dollar que les hommes reçoivent en revenu de retraite, alors que le revenu de retraite moyen pour les Canadiennes en 2021 était de 36 700 $ et le revenu médian était de 29 700 $.
- Classement mondial : Le Canada se classe au 12e rang sur 47 pays dans l'indice mondial des régimes de retraite 2023 de Mercer CFA Institute. En 2021, l'écart de pension entre les sexes au Canada était de 17 % selon Statistique Canada et de 21,8 % selon l'OCDE. Par comparaison, l'écart de pension entre les sexes moyen dans 34 pays membres de l'OCDE était de 25,6 %, l'Estonie ayant le plus faible (3,3 %) et le Japon le plus élevé (47,4 %).
- Incidence disproportionnée : En 2020, on dénombrait 200 000 plus de femmes âgées de 65 ans et plus qui vivaient sous le seuil de faible revenu que d'hommes, avec 21 % des femmes âgées de 75 ans et plus qui avaient un revenu inférieur au seuil, soit 51 % de plus que les hommes d'un âge similaire.
- Facteurs qui causent l'écart de pension entre les sexes :
- La procréation et l'éducation des enfants. Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de quitter le marché du travail (de façon temporaire ou permanente) après avoir eu des enfants. En 2015, le taux d'emploi des femmes ayant des enfants de moins de 6 ans était de 69,5 % et pourtant, le taux d'emploi des hommes ayant des enfants de moins de 6 ans était de 90,8 %, signalant un écart de 21,3 %. Le taux d'emploi des femmes augmente avec l'âge de leurs enfants, mais il ne rattrape jamais celui des hommes.
- Les tâches familiales. Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de travailler à temps partiel en raison de leurs responsabilités liées aux tâches familiales. En 2021, 24,4 % de toutes les travailleuses canadiennes étaient à temps partiel par rapport à 13 % de tous les travailleurs. La raison la plus souvent citée par les femmes pour travailler à temps partiel était qu'elles devaient s'occuper des enfants. Les données disponibles montrent qu'un quart des femmes ont indiqué les tâches familiales comme raison de travailler à temps partiel, par rapport à 3,3 % des hommes. En outre, les femmes qui travaillent à temps partiel ne sont peut-être pas admissibles au régime de retraite de leur employeur si leurs heures de travail sont inférieures à un certain seuil.
- Le travail domestique non rémunéré demeure principalement effectué par les femmes. En 2017, 89,9 % des mères assurées au Canada ont pris un congé de maternité ou parental - à un niveau de revenu réduit - par rapport à 11,9 % des pères ou des partenaires assurés.
- L'écart salarial entre les sexes existant. Deux des trois piliers du système de pensions du Canada sont destinés à être liés à la capacité de gain. L'écart salarial entre les sexes du Canada était de 28 % (2021) pour les gains annuels moyens, et de 11 % (2020) pour les gains horaires moyens.
- Le biais historique : Le système public de pensions du Canada était, et est encore, conçu pour les couples dans lesquels l'homme est le pourvoyeur.
- Le système de revenu de retraite du Canada : L'écart de pension entre les sexes au Canada fait référence à la disparité dans le revenu de retraite entre les hommes et les femmes mesuré à l'aide des trois piliers du système de revenu de retraite du Canada :
- Premier pilier : la Sécurité de la vieillesse (SV) et le Supplément de revenu garanti (SRG). La SV ou le SRG est une pension sociale administrée par le gouvernement du Canada. La personne doit avoir un revenu de moins de 134 626 $ (en 2023) pour se qualifier et les montants des paiements sont fondés sur l'âge, l'état matrimonial et le revenu. Les antécédents de travail ne constituent pas un facteur pour déterminer l'admissibilité (c'est-à-dire que les paiements ne sont pas fondés sur les contributions). Le premier pilier est conçu pour être non sexiste, mais il est favorable aux femmes en raison de leur espérance de vie plus longue que celle des hommes. Il aborde indirectement les préjugés sexistes en fournissant une aide financière essentielle aux femmes, qui peuvent avoir moins accès à d'autres sources de revenu de retraite.
- Deuxième pilier: le Régime de pensions du Canada (RPC) et le Régime de rentes du Québec (RRQ). Le RPC ou le RRQ est un régime de pension public et contributif administré par le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec respectivement. Avec le RPC, le paiement de la pension de la personne est fondé sur ses gains, ses contributions et l'âge auquel elle décide de commencer à percevoir sa pension. Le RRQ est financé par les cotisations des personnes qui travaillent au Québec et par leurs employeurs. Le deuxième pilier incarne des préjugés sexistes traditionnels. Il s'appuie sur les gains et les contributions, qui sont historiquement favorables aux hommes qui ont eu des revenus plus élevés et des antécédents de travail plus longs. Cela perpétue l'écart de pension entre les sexes, car les femmes gagnent souvent moins au cours de leur vie et elles ont des trous dans leurs antécédents de travail en raison de leurs responsabilités liées aux tâches familiales.
- Troisième pilier: le revenu de retraite privé. Le revenu de retraite privé provient de sources comme les régimes de pension au travail et les régimes personnels (p. ex. les régimes enregistrés d'épargne-retraite). Ce sont des régimes de pension volontaires, contributifs et privés. Ce ne sont pas toutes les personnes qui se procurent un régime personnel ni tous les employeurs qui offrent des régimes de pension au travail. En fait, les trois quarts des adultes canadiens ne sont pas protégés par un régime de retraite au travail. Le troisième pilier représente des préjugés sexistes par rapport à l'accès à des régimes de retraite au travail et à l'épargne-retraite personnelle. Les femmes sont touchées de façon disproportionnée par l'absence d'un régime de retraite au travail en raison de facteurs comme l'écart salarial entre les sexes et le travail à temps partiel. Les femmes sont également moins susceptibles d'avoir une épargne-retraite personnelle et elles ont moins de possibilités pour faire des investissements financiers.
SOURCE Bureau de l'équité salariale
Pour organiser une entrevue avec la commissaire Philp veuillez communiquer avec : Caitlyn Dwyer, Spécialiste des , programmes, Bureau de l'équité salariale, [email protected] ou 416 314-8741
Partager cet article