Le cadre du Secrétariat aux relations avec les Québécois d'expression anglaise encore en deçà de nos attentes
MONTRÉAL, le 24 nov. 2017 /CNW Telbec/ - La période que nous connaissons pourrait et devrait favoriser l'adoption d'actions positives pour et par les Québécois d'expression anglaise. Or, le cadre que vient de proposer le gouvernement du Québec concernant le nouveau Secrétariat aux relations avec les Québécois d'expression anglaise n'est qu'un premier pas très modeste dans la bonne direction.
« Il s'agit d'un petit pas en avant, aussi prometteur soit-il, qui vise à permettre aux Québécois d'expression anglaise d'exprimer leurs préoccupations partout où, dans l'appareil gouvernemental, on élabore des politiques et des programmes qui ont un impact sur notre communauté », a indiqué James Shea, président du Quebec Community Groups Network.
« Le QCGN se réjouit que le Secrétariat ait reçu un important mandat pour instaurer des relations de travail avec les groupes sectoriels, régionaux et provinciaux représentant les Québécois d'expression anglaise, a poursuivi M. Shea. Cette démarche s'avère essentielle pour que les préoccupations de notre communauté linguistique en situation minoritaire soient prises en compte durant l'élaboration des politiques et programmes gouvernementaux. »
Mais il existe encore un problème fondamental. « Il est évident que le budget de démarrage d'un million de dollars mentionné par Mme Kathleen Weil, nouvelle ministre responsable des Relations avec les Québécois d'expression anglaise, ne suffit pas pour appuyer ce projet. Ce budget est beaucoup trop modeste pour permettre d'accomplir les objectifs fixés par le gouvernement », a souligné Geoffrey Chambers, vice-président du QCGN et chef du comité des relations gouvernementales du groupe.
En juin dernier, après l'annonce de la création de ce secrétariat par le premier ministre Philippe Couillard, le QCGN a mobilisé un groupe d'experts. Il a également mené de vastes consultations et investi un grand nombre d'heures de recherche pour étudier les modèles adoptés par d'autres provinces qui ont depuis longtemps mis en place des bureaux analogues pour appuyer leurs communautés francophones en situation minoritaire. Nous avons en outre examiné d'autres secrétariats du gouvernement du Québec.
Ce que le QCGN a alors proposé au bureau du premier ministre c'est la création d'un secrétariat qui pourrait, tôt ou tard, être composé de plus de vingt personnes -- la plupart, des Québécois d'expression anglaise bien renseignés sur la communauté. Les membres du Secrétariat travailleraient dans trois secteurs clés :
- une direction des politiques et de la recherche chargée d'entretenir des liens avec les principaux ministères, notamment ceux de la santé et des services sociaux, de l'éducation, de la culture et du développement économique;
- une direction des communications et de liaison communautaire chargée d'intensifier les relations avec les organismes communautaires et les médias d'expression anglaise, et fournissant une structure qui encouragerait tous les membres de la communauté à contribuer pleinement aux débats publics et aux consultations auprès de la population;
- une direction du développement communautaire chargée de travailler en partenariat avec les organismes communautaires afin de développer et de coordonner le Plan d'action du gouvernement du Québec visant à favoriser l'épanouissement du Québec d'expression anglaise.
« Pour que notre proposition soit comparable aux structures opérationnelles accordées à d'autres secrétariats responsables de mandats semblables, elle nécessiterait des fonds beaucoup plus importants que ceux précédemment évoqués, a indiqué M. Chambers. Nous avions bon espoir; nous nous attendions à voir aujourd'hui des chiffres qui se rapprocheraient davantage de notre vision. »
« Nous voulons que ce nouveau secrétariat soit permanent et compétent, et qu'il résiste à l'épreuve de tout changement de gouvernement », a poursuivi M. Chambers, émettant l'espoir que le personnel supplémentaire embauché dans les mois à venir proviendra en grande partie de la communauté d'expression anglaise. « Ce secrétariat devrait être géré par et pour notre communauté, comme se plaisent à dire les communautés francophones hors Québec en situation minoritaire. »
« Il est révélateur de noter que le chef de la Coalition Action Québec François Legault soutienne que son parti s'oppose à toute augmentation du nombre de Québécois d'expression anglaise dans la fonction publique, qualifiant cette mesure de réponse bureaucratique, a précisé M. Chambers. Nous devons participer à l'élaboration des politiques et non pas être consultés après coup lorsqu'elles sont déjà mises en place. »
M. Chambers d'ajouter : « Notre nouveau secrétariat doit travailler au sein de l'administration complexe et multidimensionnelle du Québec pour faire en sorte de nous donner un accès complet et équitable aux outils qui permettent de participer pleinement au développement social, politique, économique et culturel de la province. Cela suppose l'adoption de mesures positives et un investissement qui permettront à la communauté d'être bien représentée dans l'espace public.»
« Ce nouveau secrétariat servira de mécanisme indispensable pour acheminer les avis importants et hautement nécessaires en matière de politique qui proviennent de l'ensemble de notre communauté », a soutenu Sylvia Martin-Laforge, directrice générale du QCGN, soulignant que le QCGN accueille favorablement la nomination de William Floch, qui dirigera le Secrétariat. « Bill qui entretient une collaboration de longue date avec le Québec d'expression anglaise s'est montré un ardent et dévoué défenseur de notre communauté. Ses nombreuses années d'expérience au ministère fédéral de Patrimoine canadien lui ont permis d'acquérir une connaissance approfondie de notre communauté et de ses enjeux. Nous espérons très sincèrement qu'il pourra mettre à profit cette expérience dans un nouveau milieu de la fonction publique québécoise et qu'il agira efficacement comme défenseur et agent de développement d'un secrétariat solide. »
« Nos objectifs et ceux du gouvernement sont en parfaite harmonie, a conclu le président du QCGN, M. Shea. Nous nous attendons à ce que la ministre Weil et son personnel du Secrétariat travaillent en étroite collaboration avec les dirigeants de notre communauté pour mettre au point de vastes plans d'action axés sur les résultats et avant tout pragmatiques, qui pourront être mis en œuvre efficacement. Nous avons besoin de mécanismes aptes à fournir des mesures concrètes afin que les Québécois d'expression anglaise puissent obtenir les programmes et les services dont ils ont besoin pour être des participants à part entière dans toutes les sphères de la vie quotidienne de notre province. »
Le Quebec Community Groups Network est un organisme à but non lucratif qui rassemble 53 organismes communautaires d'expression anglaise répartis dans tout le Québec. Centre d'expertise et d'actions collectives fondé sur des données probantes, il cerne, aborde et explore les enjeux stratégiques qui ont des répercussions sur le développement et la vitalité du Québec d'expression anglaise. Le QCGN favorise également le dialogue et la collaboration entre ses organisations membres, les particuliers, les groupes, les institutions et les dirigeants de la communauté.
SOURCE Quebec Community Groups Network (QCGN)
Rita Legault, directrice des communications et des relations publiques, [email protected], Téléphone : 514 868-9044, poste 223, Cellulaire : 514 912-6555
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