Le Canada demeure un des plus importants exportateurs d'amiante chrysotile
Des organismes nationaux du secteur de la santé demandent aux gouvernements d'interdire l'utilisation et l'exportation de l'amiante
OTTAWA, le 30 juin /CNW Telbec/ - L'Association canadienne de santé publique (ACSP), l'Association médicale canadienne (AMC) et la Société nationale des spécialistes pour la médecine communautaire (SNSMC) demandent aux gouvernements fédéral et provinciaux d'arrêter l'extraction de l'amiante et d'en interdire l'utilisation et l'exportation.
Le Canada continue d'appuyer financièrement l'industrie de l'amiante, de promouvoir activement les exportations canadiennes vers les marchés qui restent pour l'amiante, soit les pays en développement qui n'ont pas de réglementation, de ressources ni de programmes de santé et sécurité au travail, et qui n'ont pas non plus de mécanismes de promotion afin de sensibiliser le public en vue de protéger les travailleurs de l'amiante et leur famille.
"Plus de 40 pays, y compris tous les États membres de l'Union européenne, ont interdit l'utilisation de toute forme d'amiante, y compris le chrysotile", a déclaré le Dr Cordell Neudorf, président du conseil d'administration de l'ACSP. "Des preuves scientifiques claires démontrent que l'exposition à l'amiante par l'extraction, la transformation et l'utilisation est nocive pour la santé", a-t-il ajouté.
Même si le Canada a imposé des restrictions sévères sur l'utilisation intérieure en vertu de la Loi sur les produits dangereux et de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, il demeure le cinquième exportateur en importance d'amiante chrysotile vers les pays en développement. La production des deux mines encore actives au Canada, qui se trouvent toutes deux au Québec, est destinée à 95 % à l'exportation, principalement vers des pays en développement comme l'Inde et l'Indonésie.
Les fibres d'amiante restent dans le corps, ce qui fait que chaque exposition augmente la probabilité d'apparition d'une maladie reliée à l'amiante comme le cancer du poumon, de formation de cicatrices sur les poumons et de mésothéliome (cancer de la muqueuse de la cavité thoracique ou abdominale).
"Il est inconcevable que l'on restreigne l'utilisation de l'amiante dans notre propre pays mais que l'on continue d'exporter ce produit dangereux dans le monde entier", déclare la Dre Anne Doig, présidente de l'Association médicale canadienne.
L'ACSP, l'AMC et la SNSMC ont signalé que le gouvernement du Québec a l'intention de garantir un prêt de 58 millions de dollars à la mine Jeffrey, ce qui entraînera l'exportation de volumes importants d'amiante vers les pays en développement au cours des 25 prochaines années.
Au lieu d'investir dans l'extraction et l'exportation de l'amiante, tous les paliers de gouvernement devraient créer de nouveaux investissements pour aider les régions extractrices à effectuer le virage vers des activités viables et saines pour l'environnement. "La décision est simple : investir l'argent des contribuables pour diversifier l'économie des régions et recycler les travailleurs actuels de l'industrie de l'amiante en déclin", a déclaré le Dr Matthew Hodge, président de la SNSMC.
Comme professionnels de la santé, nous croyons que les conséquences sanitaires des politiques publiques doivent constituer un déterminant clé de leur mise en œuvre. Le Canada doit supprimer la production et l'exportation de l'amiante et encourager l'activité économique qui ne met pas en danger la santé du public.
Renseignements: James Chauvin, Directeur, Développement des politiques, L'Association canadienne de santé publique, Tél.: 613 725-3769, poste 160, Portable: 613 513 5824; Lucie Boileau, gestionnaire, Relations avec les médias, Association médicale canadienne, Tél.: 1 800 663-7336, 613 731-8610, poste 1266, Cell.: 613 447-0866; Dr Paul Hasselback, Président, Comité des relations extérieures et de la représentation, Société nationale des spécialistes pour la médecine communautaire, Tél.: 613 725-9510
Partager cet article