D'éminents chercheurs et des experts de l'industrie discutent de façons d'accélérer la mise au point de traitements et de technologies pour améliorer la vie des personnes atteintes de démence, des membres de leur famille et de leurs soignants
OTTAWA, le 11 sept. 2014 /CNW/ - L'honorable Rona Ambrose, ministre de la Santé du Canada, et M. Philippe Zeller, ambassadeur de France au Canada, accueillent aujourd'hui à Ottawa d'éminents chercheurs et des experts de l'industrie sur la démence provenant des pays de G7 pour l'événement mondial contre la démence organisé par le Canada et la France. La ministre Ambrose et l'ambassadeur Zeller étaient accompagnés du Dr Dennis Gillings, envoyé du Conseil mondial de lutte contre la démence, du Dr Alain Beaudet, président des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), et du Pr Yves Lévy, président‑directeur général de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et président del'Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan) de France.
L'événement mondial contre la démence Canada-France est le deuxième d'une série de quatre rencontres découlant du Sommet sur la démence tenu à Londres (Royaume-Uni) en décembre 2013. Au cours des deux prochains jours, les délégués entendront des experts mondiaux de la démence ainsi que des personnes atteintes de démence et des membres de leur famille. Ils entreprendront également l'élaboration d'un cadre d'action pour s'attaquer aux défis et aux obstacles à la collaboration entre le monde universitaire et l'industrie. Ce cadre visera à accélérer la transformation de la recherche sur la démence en produits et en services dans le monde réel pour prévenir la maladie, en retarder l'apparition et aider au quotidien les personnes atteintes, leur famille et leurs soignants.
Dans son discours aux délégués, la ministre Ambrose a reconnu l'impact marqué de la démence sur les personnes, les familles et les soignants, et a fait un certain nombre d'annonces pour souligner l'approche coordonnée du gouvernement du Canada dans la lutte contre la démence.
La ministre a annoncé :
- La publication d'Établir les connexions : mieux comprendre les affections neurologiques au Canada, qui présente les conclusions de l'étude la plus exhaustive des troubles neurologiques jamais réalisée au Canada, l'Étude nationale de la santé des populations relative aux maladies neurologiques. Cette étude a été une entreprise de 15 millions de dollars, sur quatre ans, de l'Agence de la santé publique du Canada en partenariat avec les Organismes caritatifs neurologiques du Canada, collectif de 24 organismes de bienfaisance représentant les personnes et les familles touchées par les maladies neurologiques dans tout le pays. L'étude a porté sur 14 troubles neurologiques, dont la maladie d'Alzheimer et les autres démences.
- La publication du Plan national de recherche et de prévention concernant la démence, qui donne les grandes lignes des investissements, des partenariats et des principales initiatives du gouvernement du Canada en matière de recherche et de prévention pour améliorer les normes de soins et réduire le fardeau des familles aux prises avec la démence.
- L'intention du gouvernement de travailler avec la Société Alzheimer du Canada (SAC) pour implanter Dementia Friends au Canada au cours de la prochaine année. Ce programme unique, conçu au Japon, a été introduit récemment au Royaume-Uni, où il a été rebaptisé « Dementia Friends ». Dans ces deux pays, le programme a beaucoup aidé à améliorer le quotidien des milliers de personnes atteintes de démence. Dementia Friends permettra aux Canadiens d'être mieux renseignés sur les façons dont ils peuvent aider les personnes atteintes de démence dans leur milieu. Mme Mimi Lowi‑Young, chef de la direction de la SAC, s'est jointe à la ministre pour cette annonce.
Après l'annonce de la ministre, Faye Forbes a pris la parole à titre de personne atteinte de démence. Elle a été suivie par Matthew Dineen, qui prend soin de sa femme.
En bref
- On estime qu'entre 6 % et 15 % des Canadiens de 65 ans ou plus sont atteints de la maladie d'Alzheimer ou d'une autre forme de démence. Avec le vieillissement de la population, le nombre de personnes atteintes pourrait doubler au cours des 17 prochaines années. Le Canada n'est pas seul non plus. C'est pourquoi en décembre dernier, les pays du G7 se sont engagés à accroître la collaboration internationale et l'échange de connaissances pour s'attaquer au défi de la démence.
- L'événement mondial contre la démence Canada-France est le deuxième d'une série de quatre rencontres du genre découlant du Sommet sur la démence tenu à Londres (Royaume-Uni) en décembre 2013. Le Royaume‑Uni a été l'hôte du premier événement mondial en juin 2014. Les deux autres auront lieu au Japon à l'automne 2014 et aux États‑Unis à l'hiver 2015. Une séance de clôture aura lieu en 2015 pour faire le bilan de toutes ces rencontres et décider de la voie à suivre pour trouver un remède à la démence d'ici à 2025.
- Deux cents experts du monde universitaire et de l'industrie des pays du G7 ainsi que d'autres organisations internationales assisteront à l'événement mondial contre la démence Canada-France. Les délégués produiront un cadre d'action pour s'attaquer aux défis et aux obstacles à la collaboration entre le monde universitaire et l'industrie.
Citations
« L'impact de la démence sur les personnes, les soignants, les familles et les économies nationales est considérable. Le gouvernement démontre un leadership national et international qui favorisera la prévention et le traitement de la démence, la recherche et l'amélioration des soins pour les personnes atteintes. Nous devons continuer à travailler ensemble pour endiguer le fléau et améliorer notre compréhension de ces maladies, de manière à alléger les souffrances qu'elles causent. Je félicite les organisations comme la Société Alzheimer du Canada pour son travail et je suis impatiente de voir des initiatives comme Dementia Friends s'implanter au Canada. »
Rona Ambrose
Ministre de la Santé
« L'Étude nationale de la santé des populations relative aux maladies neurologiques représente la recherche la plus exhaustive sur les troubles neurologiques jamais réalisée au Canada. Elle nous a donné un portrait clair des maladies neurologiques et de leur impact. C'est une importante base d'informations dont ont besoin les gouvernements, les organismes de bienfaisance, les prestataires de soins de santé et les collectivités pour au bout du compte améliorer la vie des personnes atteintes, des membres de leur famille et de leurs soignants. »
Rona Ambrose
Ministre de la Santé
« Grâce à des plans gouvernementaux successifs pour lutter contre la maladie d'Alzheimer et les maladies neurodégénératives, la France a très tôt adopté une politique volontariste dans ce domaine. Au-delà des défis scientifiques, médicaux et sociaux posés par ces maladies, développer les liens entre la recherche académique et l'industrie représente aujourd'hui un enjeu majeur. Je suis convaincu que, grâce au renforcement de nos partenariats collaboratifs internationaux, cet atelier organisé par le Canada et la France va permettre de stimuler des solutions innovantes. »
Philippe Zeller
Ambassadeur de France au Canada
« La Société Alzheimer se réjouit de l'engagement continu du gouvernement fédéral à l'égard de la démence, et c'est avec enthousiasme qu'elle se joint à l'Agence de la santé publique du Canada dans un programme d'envergure. La démence représente l'un des principaux défis qui se posent dans notre pays aujourd'hui, 747 000 Canadiens et leur famille étant concernés. Pourtant, cette maladie est mal comprise et les craintes qu'elle suscite sont grandes. Les personnes, de même que les soignants, se sentent souvent isolées et dépréciées. Dementia Friends aidera à accroître la sensibilisation, à réduire la stigmatisation et, surtout, à offrir le cadeau de l'amitié. En devenant l'ami d'une personne atteinte de démence, qu'il s'agisse d'un voisin, d'un propriétaire d'entreprise ou d'un chauffeur de taxi, nous pouvons faire une différence énorme dans sa qualité de vie et entrer en relation avec elle de façon plus significative. »
Mimi Lowi-Young
Chef de la direction, Société Alzheimer du Canada
« Établir les connexions représente un vaste effort collectif afin de réunir de nouvelles données sur les maladies neurologiques au Canada. Grâce à l'association des Organismes caritatifs neurologiques du Canada et du gouvernement du Canada, la voix et l'expérience des Canadiens touchés par les maladies neurologiques ont permis de modeler l'étude. Nous sommes impatients d'utiliser les conclusions de cette étude pour aider à améliorer la vie des Canadiens aux prises avec des troubles neurologiques. »
Joyce Gordon
Présidente, Organismes caritatifs neurologiques du Canada
« Sans remède contre la démence à l'horizon et avec plus de 36 millions de cas dans le monde, une action urgente s'impose. En raison d'obstacles à l'investissement, seulement trois médicaments ont été mis au point en plus de 15 ans, ce qui est tout simplement inacceptable. Sans une action mondiale urgente pour accélérer la recherche et accroître les investissements, les pays du G7 n'atteindront pas leur cible de 2025 pour trouver un traitement modificateur de la maladie ou, avec un peu de chance, un remède. Avec le Canada et la France donnant l'exemple de ce qui doit être fait, cette rencontre montre que le milieu universitaire et l'industrie peuvent travailler ensemble pour obtenir des résultats. Ce n'est qu'en faisant preuve d'imagination, en innovant et en échangeant des données qu'on trouvera un traitement efficace. »
Dr Dennis Gillings
Envoyé du Conseil mondial de lutte contre la démence
« Nous avons pu former de solides partenariats entre les universitaires et, de plus en plus, les groupes de patients participant à la recherche sur la démence, mais ce n'est pas suffisant. Pour réussir, l'industrie et le milieu universitaire doivent maintenant renforcer leurs modes de collaboration pour accélérer et faciliter le transfert de connaissances, d'idées et de technologie. Cet événement et l'engagement qui nous réunit seront déterminants dans notre recherche de solutions. »
Dr Alain Beaudet
Président des Instituts de recherche en santé du Canada
« La France et le Canada œuvrent depuis longtemps en partenariat dans la recherche biomédicale et affichent un bilan de participation à des consortiums internationaux de recherche sur la démence comme le programme conjoint de l'UE sur les maladies neurodégénératives présidé par la France. Je suis convaincu que cet événement permettra d'améliorer les partenariats entre les milieux industriels et universitaires de la recherche, ce qui joue un rôle clé dans l'accélération de la recherche sur la démence. »
Pr Yves Lévy
Président-directeur général de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et président de l'Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan)
Produits complémentaires
- Fiche de renseignements : Établir les connexions : mieux comprendre les affections neurologiques au Canada
- Étude : Établir les connexions : mieux comprendre les affections neurologiques au Canada
- Plan national de recherche et de prévention concernant la démence
- Diffusion en direct de l'événement mondial contre la démence Canada-France
Liens connexes
- Consortium canadien en neurodégénérescence associée au vieillissement
- Organismes caritatifs neurologiques du Canada
- Conseil mondial de lutte contre la démence [en anglais seulement]
Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) sont l'organisme du gouvernement du Canada chargé d'investir dans la recherche en santé. Leur objectif est de créer de nouvelles connaissances scientifiques et d'en favoriser l'application en vue d'améliorer la santé, d'offrir de meilleurs produits et services de santé, et de renforcer le système de soins de santé pour les Canadiens. Composés de 13 instituts, les IRSC offrent leadership et soutien à plus de 13 200 chercheurs et stagiaires en santé dans tout le Canada.
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Fiche de renseignements
Établir les connexions : Pour mieux comprendre les affections neurologiques au Canada
L'Étude nationale de la santé des populations relative aux maladies neurologiques au Canada a été lancée en 2009 avec un investissement de 15 millions de dollars du gouvernement du Canada.
L'Étude, dirigée par l'Agence de la santé publique du Canada et Organismes caritatifs neurologiques du Canada (OCNC ) en collaboration avec Santé Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada, comportait 13 projets de recherche, trois enquêtes nationales, sept modèles de microsimulation et l'ajout de quatre affections neurologiques (épilepsie, sclérose en plaques, parkinsonisme, maladie d'Alzheimer et autres démences) au Système national de surveillance des maladies chroniques de l'Agence de la santé publique du Canada.
La collaboration entre les organismes caritatifs en santé, les experts scientifiques et les experts de la surveillance ont permis de réaliser des recherches scientifiques de grande qualité, de mettre en œuvre le mandat efficacement et de tenir compte des opinions des intervenants.
Il s'agit de l'étude des affections neurologiques la plus détaillée jamais réalisée au Canada qui englobait 14 affections neurologiques :
- Maladie d'Alzheimer et autres démences
- Sclérose latérale amyotrophique (maladie de Lou Gehrig)
- Tumeur cérébrale
- Paralysie cérébrale
- Dystonie
- Épilepsie
- Maladie de Huntington
- Hydrocéphalie
- Sclérose en plaques
- Dystrophie musculaire
- Traumatismes neurologiques (traumatismes cérébraux et de la moelle épinière)
- Maladie de Parkinson
- Spina bifida
- Syndrome de Gilles de la Tourette
En outre, les accidents vasculaires cérébraux, les migraines, le syndrome de Rett et les tumeurs de la moelle épinière ont été ajoutés à certaines composantes de l'étude.
Ces affections neurologiques furent examinées selon les quatre grands axes suivants :
- Les répercussions sur les personnes atteintes, leur famille, les soignants et les collectivités;
- L'utilisation des services de santé, les lacunes dans les services et les améliorations recommandées;
- L'ampleur des maladies neurologiques au Canada (prévalence, incidence et comorbidités);
- Les facteurs de risque liés au développement et à l'évolution des maladies neurologiques.
Principales constatations
- On estime que 3,6 millions de Canadiens sont atteints d'une maladie neurologique.
- Au cours des 20 prochaines années, le nombre de personnes qui recevront un diagnostic de maladie neurologique en raison du vieillissement de la population, particulièrement de maladie d'Alzheimer et d'autres démences et de maladie de Parkinson, augmentera considérablement au Canada.
- Bien que l'augmentation du nombre de Canadiens atteints d'une affection neurologique visera surtout les gens âgés de 65 ans et plus, les affections neurologiques ne visent pas exclusivement une population âgée. Certaines des affections étudiées (comme les tumeurs et blessures cervicales ou de la moelle épinière, la dystonie, la sclérose en plaques, la dystrophie musculaire et les migraines) touchent d'abord les Canadiens à la fin de la vingtaine et dans la trentaine.
- Plus de la moitié des Canadiens qui nécessitent des soins continus, comme ceux qui utilisent les programmes de soins à domicile ou qui vivent dans un établissement de soins de longue durée, sont atteints d'une affection neurologique.
- Les troubles de l'humeur et d'anxiété sont deux fois plus fréquents chez les Canadiens atteints d'une affection neurologique que chez la population générale.
- Les répercussions des affections neurologiques sur la productivité au travail sont importantes, la prévalence des situations de non-emploi permanent étant 12 fois plus élevée chez les personnes atteintes d'une affection neurologique que dans la population générale.
- Au cours des 20 prochaines années, il est estimé que les hospitalisations continueront de représenter la plus grande part des coûts directs totaux en matière de soins de santé pour de nombreuses affections neurologiques, sauf pour la maladie d'Alzheimer et autres démences, pour lesquelles les établissements de soins de longue durée continueront de représenter la plus grande part des coûts.
Impact
Les gouvernements et organisations utiliseront les résultats de l'étude pour orienter les programmes et élaborer des politiques sur les affections neurologiques.
Le Système national de surveillance des maladies chroniques de l'Agence de la santé publique du Canada continuera de faire régulièrement le suivi des affections neurologiques dans la population canadienne.
SOURCE : Instituts de recherche en santé du Canada
Michael Bolkenius, Cabinet de l'honorable Rona Ambrose, Ministre de la Santé, 613-957-0200; Relations avec les médias : Instituts de recherche en santé du Canada, 613-941-4563, [email protected] ; Personne à contacter pour demander une entrevue avec l'envoyé du Conseil mondial de lutte contre la démence ou tout autre membre de ce conseil : Lucy Thomas, 0044 777 963 9460, [email protected]
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