FAITS SAILLANTS
- Le Canada n'est pas préparé à composer avec les conséquences macroéconomiques et financières d'un séisme majeur.
- Un séisme suffisamment important aurait pour effet de submerger l'économie canadienne, ce qui entraînerait une contagion financière qui retarderait la reconstruction et accroîtrait la perte économique à long terme.
- Le gouvernement peut contribuer à atténuer ces coûts économiques et financiers.
Ottawa, le 22 novembre 2016 /CNW/ - Un séisme majeur au large des côtes de la Colombie-Britannique pourrait entraîner des faillites généralisées parmi les assureurs et provoquer un effet domino à l'échelle du secteur financier, d'après un nouveau rapport du Conference Board du Canada intitulé Les risques sismiques au Canada : impacts macroéconomiques et risque financier systémique.
« Comme nous le rappelle le séisme survenu en Nouvelle-Zélande plus tôt ce mois-ci, nous ne pouvons pas empêcher les séismes majeurs de se produire. Toutefois, nous pouvons en amoindrir l'impact sur l'économie en augmentant les mécanismes de soutien pour protéger l'industrie de l'assurance et le secteur financier dans son ensemble, déclare Pedro Antunes, économiste en chef adjoint. À en juger d'après les niveaux de capitalisation actuels de l'industrie, le Canada n'est pas préparé à assumer les conséquences macroéconomiques et financières d'un séisme majeur. Il importe que les Canadiens, les entreprises et les chefs de gouvernement comprennent que le cadre réglementaire existant pourrait ne pas protéger notre économie advenant une catastrophe de grande envergure. »
Dans cette analyse, le Conference Board teste la résilience de l'économie canadienne face aux risques sismiques. Il évalue les conséquences macroéconomiques et financières d'un séisme majeur au large des côtes de la Colombie-Britannique et dans les 10 ans suivant la catastrophe. Un tremblement de terre massif, semblable au séisme et au tsunami qui ont frappé le Japon en 2011, est considéré comme un événement rare. Selon les estimations de Ressources naturelles Canada, la probabilité d'un fort séisme dans l'Ouest canadien est de 30 % dans les 50 prochaines années et d'un taux allant de 5 à 15 % dans l'est du Canada.
L'analyse du Conference Board montre que les conséquences financières et macroéconomiques d'un tel séisme seraient dévastatrices. Les pertes assurées qui dépasseraient le seuil des 42 G$ seraient supérieures aux niveaux de capitalisation actuels de l'industrie. Un séisme de cette magnitude entraînerait des pertes économiques totales de 127,5 G$ et pourrait faire quelque 15 000 morts.
Après un séisme aussi catastrophique, les faillites d'assureurs seraient inévitables. Étant donné la nature du système actuel d'indemnisation mis sur pied pour protéger les assurés, les faillites se multiplieraient. Il en résulterait une contagion financière systémique qui provoquerait des faillites non seulement dans l'industrie, mais aussi dans l'ensemble du secteur des services financiers, ce qui retarderait la reconstruction et le redressement de deux ans environ.
Le Conference Board estime que le séisme et les répercussions de la contagion financière entraîneraient des pertes cumulées de produit intérieur brut (PIB) réel de 100 G$ et la disparition de quelque 437 000 années-personnes de travail, soit l'équivalent de 43 700 emplois perdus pendant 10 ans.
Les pertes de PIB réel culmineraient à près de 38 G$ durant la troisième année après le séisme, et il faudrait attendre six ans après la catastrophe pour que les activités de reconstruction contribuent positivement à la croissance.
Bien qu'elles aident à faire de l'industrie canadienne de l'assurance l'une des plus solides dans le monde, les exigences de capitalisation rigoureuses imposées aux assureurs ne sont pas suffisantes pour faire face à des événements qui sont, certes, très peu fréquents, mais d'une extrême gravité.
En plus d'imposer aux compagnies canadiennes d'assurance dommages un coût de 42 G$, la reconstruction pèserait très lourdement sur les finances publiques. Les contribuables devraient absorber le coût des pertes relatives aux biens publics et aux infrastructures, ainsi que les pertes privées non assurées. Mais la contagion financière est aussi très coûteuse. La baisse des recettes et l'augmentation des dépenses publiques ajouteraient aux caisses de l'État 122 G$ de nouvelle dette publique nette, soit presque le double des 63 G$ que le Canada devrait emprunter s'il mettait en place un mécanisme pour éviter une contagion financière en cas de séisme.
Même si les séismes d'une telle magnitude sont extrêmement rares, les gouvernements pourraient adopter un mécanisme de soutien d'urgence qui stopperait la contagion financière et atténuerait les pertes économiques et financières.
Cette recherche a été financée par le Bureau d'assurance du Canada.
Suivez le Conference Board du Canada sur Twitter.
Pour les personnes intéressées par des entrevues de qualité professionnelle pour leur station, leur réseau ou leur site Internet, le Conference Board du Canada est maintenant équipé d'un studio qui permet des entrevues en duplex (frais de ligne facturés). Nous pouvons aussi vous envoyer sur demande des séquences préenregistrées.
Si vous souhaitez que votre nom soit retiré de notre liste d'envoi, veuillez adresser un courriel à [email protected].
SOURCE Le Conference Board du Canada
Yvonne Squires, Relations avec les médias, Le Conference Board du Canada, Tél. : 613-526-3090, poste 221, Courriel : [email protected]; ou, Juline Ranger, directrice, Communications, Le Conference Board du Canada, Tél. : 613-526-3090, poste 431, Courriel : [email protected]
Partager cet article