Un symposium sur l'hépatite C souligne la nécessité de mettre en place un plan d'action national
TORONTO, le 25 oct. 2013 /CNW/ - Aujourd'hui, des chercheurs internationaux plaideront en faveur de mesures gouvernementales dans la lutte contre l'hépatite C. On peut maintenant dépister, diagnostiquer et traiter cette maladie efficacement, et, souvent, en guérir. Malheureusement, les progrès ont atteint un moment critique; afin de prévenir des milliers de décès inutiles et éviter l'augmentation des coûts de soins intensifs, le Canada a besoin d'un plan d'action national pour dépister, traiter et guérir plus de patients atteints d'hépatite C.
« Nous possédons les connaissances, les tests de diagnostic et une foule de traitements en constante amélioration, par le biais desquels nous pouvons traiter les patients », affirme le Dr Morris Sherman, président de la Fondation canadienne du foie. « Cependant, notre capacité à aider les gens est entravée par notre manque de ressources. Nous devons trouver des moyens innovants et abordables de donner accès aux avancées de la recherche aux patients, sinon, les efforts des chercheurs canadiens et internationaux seront perdus. »
Lors du symposium intitulé Hepatitis C Virus: From Discovery to Cure (Le virus de l'hépatite C : de la découverte à la guérison), présenté conjointement par The Gairdner Foundation et la Fondation canadienne du foie, le Dr Harvey Alter et le Dr Daniel Bradley, tous deux récipiendaires du prestigieux prix international Canada Gairdner en 2013, ont relaté leurs travaux novateurs qui ont permis d'isoler et d'identifier le virus de l'hépatite C. Ces recherches ont mené au développement du premier test de dépistage du virus.
D'éminents spécialistes canadiens et américains se sont joints aux Drs Alter et Bradley pour insister sur les défis existants lorsqu'il s'agit de mesurer le fardeau actuel et futur de l'hépatite C, et de surmonter les obstacles sociaux, financiers et administratifs qui se dressent entre les patients et les soins dont ils ont besoin.
« C'est incroyable de voir les progrès que nous avons accomplis et tout ce que nous avons appris dans les vingt dernières années », déclare le Dr Gary Levy, ancien directeur du Multi-Organ Transplant Program du Réseau universitaire de santé à Toronto et un des organisateurs du symposium. « L'hépatite C est la principale cause des greffes de foie dans ce pays, mais, avec les avancées en matière de traitement, cela n'a pas lieu d'être. Les greffes sont et devraient toujours constituer un dernier recours, mais souvent, nous n'avons pas le choix, car la maladie est déjà à un stade avancé au moment où elle est diagnostiquée chez les patients. Nous devons utiliser ce que nous savons pour repérer les patients atteints de cette maladie et intervenir bien à l'avance. »
Au Toronto General Hospital, qui gère le programme de greffes le plus important au pays, environ 35 pour cent des greffes de foie réalisées tous les ans sont effectuées chez des patients atteints d'hépatite C.
Le sergent Lance Gibson a reçu un diagnostic d'hépatite C en janvier 2009, et a découvert qu'il vivait depuis 28 ans avec ce virus contracté lors d'une transfusion sanguine à l'adolescence. Lors de sa libération des Forces armées canadiennes (FAC), son examen médical a révélé qu'il était atteint de la maladie. Il a dû, par conséquent, refuser un poste civil rentable et rester dans les FAC pour être traité. En mai 2012, il a subi une greffe du foie.
« Même si je suis reconnaissant au donneur et aux médecins qui m'ont sauvé la vie, je ne pense pas que les greffes de foie devraient être la solution », déclare Lance. « Si les médecins faisaient le dépistage systématique de l'hépatite C, on aurait pu la dépister bien plus tôt chez moi, et j'aurais pu avoir plus d'options de traitement. »
La nécessité d'un plan d'action national contre l'hépatite C au Canada
Plus tôt cette année, le rapport de la Fondation canadienne du foie intitulé Les maladies du foie au Canada : une crise en devenir a souligné les lacunes relatives au savoir, aux soins et aux ressources, et qui concernent toutes les formes de maladies hépatiques. En ce qui concerne l'hépatite C, le rapport appelle au dépistage généralisé des adultes nés entre 1945 et 1975. Dans un récent article1 du Journal de l'Association médicale canadienne (JAMC), des spécialistes canadiens ont appuyé cette recommandation. Ce rapport recommande également de faire des changements dans la façon dont les soins aux patients atteints d'hépatite C sont financés et gérés, et dans les critères qui définissent l'admissibilité au remboursement des traitements.
« On estime que seuls deux pour cent de plus de 300 000 Canadiens et Canadiennes vivant avec l'hépatite C ont subi un traitement », affirme le Dr Sherman. « Nous reconnaissons les répercussions financières du diagnostic et du traitement de chaque patient atteint de cette maladie, mais si nous ne déterminons pas une stratégie maintenant, nous finirons par dépenser bien plus dans les soins intensifs, ou par recourir à la greffe pour sauver la vie de patients qui, autrement, auraient pu guérir de la maladie. »
À propos de la Fondation canadienne du foie
Fondée en 1969 par un groupe de médecins et chefs d'entreprises préoccupés par l'incidence croissante de la maladie du foie, la FCF a été le premier organisme au monde à se consacrer au soutien de la recherche et de l'éducation sur les causes, les diagnostics, la prévention et le traitement de toutes les maladies du foie. Grâce à ses sections partout au pays, la FCF cherche à promouvoir la santé du foie, améliorer la sensibilisation du public et la compréhension de la maladie du foie, lever des fonds pour la recherche et procurer du soutien aux personnes atteintes d'une maladie du foie.
Le rapport de la Fondation canadienne du foie, intitulé « Maladie du foie: une crise en devenir », peut être téléchargé ici.
La prise de position de la Fondation canadienne du foie concernant les tests de dépistage de l'hépatite C peut être téléchargée ici.
Références :
1 Journal de l'Association Médicale Canadienne. A Canadian screening program for hepatitis C: Is now the time? H. Shah, J. Heathcote, J. Feld http://www.cmaj.ca/content/early/2013/09/30/cmaj.121872.extract
SOURCE : Fondation canadienne du foie
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