Le cancer de la prostate lié à l'obésité English
Nouvelles fournies par
Institut National de la recherche scientifique (INRS)10 juin, 2021, 08:00 ET
MONTRÉAL et LAVAL, QC, le 10 juin 2021 /CNW Telbec/ - Le cancer de la prostate est la forme la plus répandue de cancer chez les hommes au Canada et la troisième principale cause de décès par cancer. Il semble que l'obésité abdominale soit liée à un risque plus élevé de développer un cancer de la prostate agressif. Cette association a été mise en évidence dans une étude dirigée par la professeure Marie-Élise Parent de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) et publiée dans la revue Cancer Causes & Control.
Au cours des années, plusieurs études ont démontré que l'obésité constituait un facteur de risque important quant au développement de cette forme de cancer. Afin d'approfondir le lien entre l'incidence de la maladie et la masse corporelle, l'équipe de recherche a analysé les données d'une enquête menée à Montréal entre 2005 et 2012. Elle a ainsi observé que l'obésité au niveau de l'abdomen entraînait un risque accru de cancer agressif.
« Mettre le doigt sur les risques de cancer agressif représente un grand pas dans la recherche en santé, car ce sont les plus difficiles à traiter. Ces données peuvent nous permettre de travailler en prévention, en surveillant de plus près les hommes présentant ce facteur de risque », indique la professeure Parent.
Obésité abdominale et générale
Par ailleurs, la répartition même du gras sur le corps aurait un effet important sur le développement de la maladie. Qu'il soit localisé à l'abdomen ou réparti sur tout le corps, ses conséquences sur la santé peuvent être différentes. « L'obésité abdominale entraîne des variations hormonales et métaboliques pouvant favoriser la croissance des cellules cancéreuses hormono-dépendantes. Elle serait associée à une baisse de la testostérone, de même qu'à un état d'inflammation chronique lié au développement de tumeurs agressives », rapporte Éric Vallières, étudiant au doctorat à l'Université de Montréal qui mène son projet à l'INRS, et premier auteur de l'étude.
Le surpoids réparti sur tout le corps ne montrait pas la même corrélation que celui localisé à l'abdomen. Cela pourrait entre autres découler d'un biais de détection et de potentiels effets biologiques. « Chez les personnes obèses, la protéine qui permet de détecter les cancers à un stade précoce, l'antigène prostatique spécifique (APS), est diluée dans le sang. Cette hémodilution rendrait les cancers plus difficiles à détecter », explique le doctorant.
L'équipe de recherche soutient que des études futures portant sur le moment de l'exposition à l'obésité au cours de la vie devraient être priorisées. Également, une analyse plus approfondie de la répartition de la graisse corporelle permettrait peut-être d'en apprendre davantage sur les risques de développer un cancer de la prostate.
À propos de l'étude
L'article « General and abdominal obesity trajectories across adulthood, and risk of prostate cancer : results from the PROtEuS study, Montreal, Canada », par Éric Vallières, Miceline Mésidor, Marie-Hélène Roy-Gagnon, Hugues Richard et Marie-Élise Parent, a été publié en avril dans la revue Cancer Causes & Control. L'étude a reçu un soutien financier de la Société canadienne du cancer, de la Société de recherche sur le cancer, du Fonds de recherche du Québec - Santé (FRQS), du ministère de l'Économie et de l'Innovation et des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).
À propos de l'INRS
L'INRS est un établissement universitaire dédié exclusivement à la recherche et à la formation aux cycles supérieurs. Depuis sa création en 1969, il contribue activement au développement économique, social et culturel du Québec. L'INRS est 1er au Québec et au Canada en intensité de recherche. Il est composé de quatre centres de recherche et de formation interdisciplinaires, situés à Québec, à Montréal, à Laval et à Varennes, qui concentrent leurs activités dans des secteurs stratégiques : Eau Terre Environnement, Énergie Matériaux Télécommunications, Urbanisation Culture Société et Armand-Frappier Santé Biotechnologie. Sa communauté compte plus de 1 500 membres étudiants, stagiaires postdoctoraux, membres du corps professoral et membres du personnel.
SOURCE Institut National de la recherche scientifique (INRS)
Source : Audrey-Maude Vézina, Service des communications de l'INRS, 418 254-2156, [email protected]
Partager cet article