Le cancer du rein : les patients québécois privés de l'accès aux traitements
qui peuvent leur sauver la vie
MONTRÉAL, le 30 nov. /CNW Telbec/ - L'Association canadienne du cancer du rein (ACCR) s'inquiète des refus répétitifs du Conseil du médicament qui privent les patients québécois atteints d'un cancer du rein de stade avancé de l'accès aux traitements ciblés. Ces traitements sont la seule option pour arrêter ou ralentir la progression de leur maladie tout en permettant aux patients de bénéficier d'une meilleure qualité de vie.
« On a désespérément besoin d'attirer l'attention du public et des leaders d'opinion sur la situation inacceptable que vivent tous les Québécois aux prises avec des cancers rares, et plus particulièrement ceux atteints d'un cancer du rein, l'un des cancers les plus méconnus et sous-financés au Québec », affirme Nicole Giroux, le nouveau directeur de l'ACCR pour le Québec vivant elle-même avec la maladie.
Selon l'ACCR, Il n'existe à peu près pas de moyens de prévention ou de dépistage et la recherche dans ce domaine est systématiquement sous-financée. Le cancer du rein est aussi négligé par le système autorisant le remboursement des traitements. En effet, un seul des cinq traitements approuvés par Santé Canada au cours des dernières années a été mis à la disposition des Québécois atteints du cancer du rein. C'est ainsi que le Conseil du médicament fait appel à des normes inférieures à celles reconnues à l'échelle internationale dans le traitement de ce cancer en empêchant la thérapie séquentielle et en refusant de considérer le barème de la survie sans progression.
« Tout ça a l'air bien compliqué, mais au fond, c'est très simple », dit Benoit Bisson, un patient qui vit depuis quatre ans avec un cancer du rein de stade IV et qui suit un traitement séquentiel grâce à la générosité de deux grandes compagnies pharmaceutiques. Près de deux ans sous Nexavar, un autre deux ans sous Afinitor, Benoit commence actuellement un traitement au Sutent. Il ne mâche pas ses mots : « Les décisions du Conseil des récentes années sont irresponsables, mal fondées et injustes ». À son avis, l'analyse des coûts et des bénéfices des thérapies ciblées est loin d'être complétée, surtout au Québec, où les données fiables en matière de cancer sont à peu près inexistantes.
L'ACCR déplore le fait que plusieurs des patients qui reçoivent un diagnostic de cancer du rein de stade avancé au Québec se pensent condamnés, à plus ou moins brève échéance. En fait, ils ignorent qu'ailleurs au pays et dans le monde, les nouveaux traitements transforment graduellement ce cancer en maladie chronique plutôt que mortelle.
Améliorer l'accès aux traitements en fonction des normes internationales est la mission dont est investi le Dr Denis Soulières, hémato-oncologue au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), qui siège depuis trois ans sur le comité médical de l'Association canadienne du cancer du rein à titre de bénévole. « Le gouvernement a accrédité des centres d'excellence, dont le CHUM, pour le diagnostic, le traitement et le suivi de patients avec des cancers génito-urinaires, dont le cancer du rein, mais il ne nous donne pas les moyens de faire bénéficier les patients québécois des thérapies dont ils ont besoin », dit le Dr Soulières. Il dénonce également que les spécialistes québécois en matière de cancer ne font pas partie du processus décisionnel lorsque vient le temps d'évaluer les nouveaux traitements en oncologie. La désorganisation qui règne au cœur du système de santé en matière d'oncologie coûte cher, non seulement en argent, mais aussi en opportunités ratées pour les patients qui souffrent du cancer. À ce titre, le cancer du rein fait figure emblématique des laissés pour compte par le Conseil du médicament.
Suite aux dernières décisions du Conseil du médicament qui refusait deux traitements pour le cancer du rein lors de sa liste d'octobre 2010, l'Afinitor et le Torisel, l'ACCR a demandé une révision de ces décisions et a aussi entrepris des démarches afin de rencontrer le ministre de la Santé, le Dr Yves Bolduc. « Nous sommes en situation de crise, car le programme de compassion du manufacturier qui permettait aux patients québécois de recevoir l'Afinitor se termine en janvier 2011, tandis que le Torisel est le seul traitement efficace dans les cas de cancers du rein à cellules non-claires », de conclure Nicole Giroux.
Pour en apprendre davantage sur le cancer du rein et pour appuyer l'action de l'ACCR, des patients et des médecins auprès du Conseil du médicament pour un accès adéquat aux traitements pour le cancer du rein, visitez le www.accrweb.org .
À propos de l'Association canadienne du cancer du rein
L'Association canadienne du cancer du rein, présente au Québec et partout à travers le Canada, est le premier organisme de bienfaisance canadien, dirigé par des patients et voué à l'amélioration de la qualité de vie des patients atteints d'un cancer du rein et celle de leurs familles. L'ACCR fait la promotion de l'accès aux nouveaux traitements, fournit du soutien et de l'information aux patients et œuvre à faire connaître le cancer du rein comme un enjeu de santé important. Pour plus de renseignements, visitez le www.accrweb.ca.
Renseignements:
ou pour planifier une entrevue avec Nicole Giroux, le DrDenis Soulières ou Benoit Bisson, veuillez communiquer avec :
Natacha Gouveia / Louis-Étienne Beaupré
Capital-Image
514 739-1188, postes 224 / 236
[email protected] / [email protected]
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