Le CCNI émet une nouvelle déclaration sur le premier vaccin
rougeole-oreillons-rubéole-varicelle au Canada et recommande simultanément
que les enfants canadiens reçoivent une deuxième dose du vaccin contre la
varicelle : PRIORIX-TETRA(MC), le vaccin de GlaxoSmithKline, pourrait éviter
aux enfants de recevoir deux injections supplémentaires.
MISSISSAUGA, ON, le 27 oct. /CNW/ - La semaine dernière, le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) du Canada a rendu publiques plusieurs déclarations, dont ses recommandations quant à l'emploi de PRIORIX-TETRAMC, le premier et, jusqu'à présent, le seul vaccin associé rougeole-oreillons-rubéole-varicelle (RORV) dont l'utilisation est homologuée au Canada.
Dans une déclaration publiée simultanément, le CCNI recommande désormais que tous les enfants reçoivent une deuxième dose du vaccin contre la varicelle à l'âge de 18 mois ou entre 4 et 6 ans. Ce vaccin peut être administré en même temps que la deuxième dose prévue du vaccin rougeole-oreillons-rubéole.
Fabriqué par GlaxoSmithKline Inc., PRIORIX-TETRAMC, dont la mise en marché a été autorisée par Santé Canada en juillet 2007, est un vaccin à virus vivants, atténués, indiqué pour l'immunisation active des sujets de 9 mois à 6 ans contre la rougeole, les oreillons, la rubéole et la varicelle (causée par un virus également responsable du zona). L'efficacité du vaccin n'a pas été évaluée chez les sujets âgés de plus de 6 ans. PRIORIX-TETRAMC peut être administré jusqu'à l'âge de 12 ans selon les réactions observées dans le passé avec les composantes distinctes des vaccins PRIORIX® (vaccin associé rougeole-oreillons-rubéole à virus vivants, atténués) et VARILRIX® [vaccin contre la varicelle, à virus vivant, atténué (souche OKA)]1.
Le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) est offert au Canada depuis les années 1970 et le vaccin monovalent contre la varicelle est disponible depuis 1998. Cependant, jusqu'à présent, ces deux vaccins ne pouvaient être administrés dans la même seringue et le médecin devait donc procéder à deux injections à deux points différents pour chacune des deux doses recommandées.
L'un des avantages d'un vaccin combiné RORV est que son utilisation réduirait le nombre d'injections dont un nourrisson pourrait avoir besoin selon la stratégie d'immunisation provinciale. À l'heure actuelle, un certain nombre de provinces canadiennes ont adopté l'utilisation de PRIORIX-TETRAMC dans le cadre de leur programme d'immunisation systématique à la visite de 12 mois.
« L'arrivée sur le marché d'un vaccin RORV associé permettra dorénavant aux professionnels de la santé comme les pédiatres communautaires d'offrir aux parents la possibilité d'éviter au moins une injection supplémentaire aux enfants (et potentiellement deux) en combinant une protection contre quatre maladies évitables en un seul vaccin associé comportant deux doses », affirme le Dr Hirotaka Yamashiro, président de la section de pédiatrie de l'Ontario Medical Association, médecin praticien au Hospital for Sick Children et président de la Pediatricians Alliance of Ontario.
Pour une primovaccination avec le vaccin RORV, les recommandations de catégorie A du CCNI sont les suivantes :
La première dose du vaccin RORV doit être administrée à l'âge de 12 à 15 mois, et la deuxième, à l'âge de 18 mois, ou entre 4 et 6 ans (avant l'entrée à l'école). Comme il est indiqué dans la monographie du produit, les doses peuvent être administrées de façon rapprochée, avec un intervalle d'au moins 6 semaines entre les doses.
Comme on ne connaît pas actuellement l'âge auquel il est le plus efficace d'administrer la deuxième dose du vaccin, la plage temporelle autorisée pour l'administration de la deuxième dose permet aux provinces et aux territoires qui disposent de programmes comportant 2 doses du vaccin ROR d'offrir la deuxième dose du vaccin RORV à l'âge de 18 mois ou entre 4 et 6 ans. Les vaccinateurs ont également le choix de donner la deuxième dose à n'importe quel moment entre ces périodes, lorsque les parents ne veulent pas attendre jusqu'à l'entrée à l'école de leur enfant pour terminer la série de deux doses2.
Pour le vaccin contre la varicelle comportant 2 doses, les recommandations de catégorie A du CCNI sont les suivantes :
Les enfants en santé de 12 mois à 12 ans devraient recevoir deux doses d'un vaccin à composant antivaricelleux (vaccin monovalent contre la varicelle ou vaccin RORV) pour la primovaccination. Un calendrier de vaccination comportant deux doses est prévu pour réduire davantage l'incidence de la varicelle (virus de type sauvage et varicelle perthérapeutique), accroître l'immunité collective, potentiellement réduire les éclosions de la maladie, ainsi que réduire au minimum le nombre de cas chez les adolescents et les adultes (même si l'âge moyen de survenue de la varicelle dans une population fortement vaccinée augmentera probablement). Le choix du vaccin pour la deuxième dose d'un vaccin à composant antivaricelleux dépend des vaccins et du nombre de doses administrés précédemment pour la primovaccination (vaccin monovalent, ROR ou RORV).
Pour la vaccination de rattrapage, les recommandations de catégorie B du CCNI sont les suivantes :
Deux doses du vaccin RORV peuvent également être administrées à un intervalle d'au moins 6 semaines jusqu'à l'âge de 12 ans comme vaccination de rattrapage dans le cas des enfants qui n'ont pas déjà reçu le vaccin ROR et celui contre la varicelle et qui sont donc vulnérables à ces maladies évitables par la vaccination.
On devrait généralement offrir une seconde dose comme mesure de rattrapage aux enfants de moins de 12 ans qui n'ont reçu qu'une seule dose d'un vaccin contenant le virus de la varicelle. Si un enfant a déjà reçu deux doses du vaccin ROR, la seconde dose contre la varicelle devrait être offerte sous la forme d'un vaccin monovalent contre la varicelle. Si un enfant n'a reçu qu'une seule dose du vaccin ROR et une dose du vaccin contre la varicelle, on peut alors administrer comme seconde dose le vaccin RORV, ou encore le vaccin ROR et le vaccin contre la varicelle séparément3.
À propos du CCNI
Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) est un comité constitué d'experts reconnus dans les domaines de la pédiatrie, des maladies infectieuses, de l'immunologie, de la microbiologie médicale, de la médecine interne et de la santé publique. Le Comité relève de l'Administrateur en chef de la santé publique du Canada et travaille avec les fonctionnaires du Centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses de l'Agence de la santé publique du Canada en vue de fournir de façon continue et en temps opportun des conseils médicaux, scientifiques et de santé publique. Le CCNI formule des recommandations sur l'utilisation des vaccins homologués au Canada et conseille également sur le besoin de stratégies de vaccination nationales.
Les recommandations du CCNI concernant l'immunisation : catégories |
|
A | Les données probantes sont suffisantes pour recommander l'immunisation. |
B | Les données probantes sont acceptables pour recommander l'immunisation. |
C | Les données probantes sont contradictoires et ne permettent pas de faire une recommandation pour ou contre l'immunisation; cependant, d'autres facteurs peuvent influencer la prise de décision. |
D | Les données probantes sont acceptables pour déconseiller l'immunisation. |
E | Les données probantes sont suffisantes pour déconseiller l'immunisation. |
I | Les données probantes sont insuffisantes (en quantité ou en qualité) pour formuler une recommandation; cependant, d'autres facteurs peuvent influencer la prise de décision. |
À propos de GlaxoSmithKline Inc.
GlaxoSmithKline (GSK) est un géant pharmaceutique voué à la recherche dont la mission ambitieuse et édifiante est d'améliorer la qualité de la vie en aidant les gens à être plus actifs, à se sentir mieux et à vivre plus longtemps. De cette mission découle l'objectif de GSK qui est de concevoir des médicaments, des vaccins et des solutions de soins de santé novateurs qui aident des millions de personnes. GSK est constamment reconnue comme l'un des 50 employeurs de choix au Canada et figure parmi les 15 entreprises qui investissent le plus en recherche et développement au Canada, ayant consacré plus de 144 millions $ à ce secteur en 2009 seulement. De plus, grâce à sa fière tradition de philanthropie et de soutien communautaire, GSK a été désignée Société généreuse par le programme Imagine Canada. Pour en savoir davantage, veuillez consulter le site www.gsk.ca.
À propos de la rougeole, des oreillons, de la rubéole et de la varicelle
La rougeole
La rougeole est une maladie très contagieuse et fortement infectieuse causée par un virus. Ses symptômes comprennent la fièvre, la toux, le coryza (écoulement nasal), la conjonctivite, les taches de Koplik (taches blanches sur la muqueuse buccale) et l'éruption cutanée. La diarrhée, l'otite moyenne, la bronchopneumonie, l'encéphalite et, dans de rares cas, la panencéphalite sclérosante subaiguë (PSS) sont au nombre des complications possibles. La rougeole est, à l'échelle mondiale, l'une des principales causes de décès chez les enfants que l'on peut prévenir par la vaccination.
En 1995, la Conférence des sous-ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux de la Santé du Canada s'est fixé pour but d'éliminer la rougeole. À l'échelle nationale, la transmission soutenue de la maladie a été éliminée par les programmes de vaccination actuels contre la rougeole (comportant deux doses) et la couverture vaccinale importante de l'ensemble de la population. Selon l'Enquête nationale sur la vaccination (ENV) de 2004, 94 % des enfants de 2 ans ont reçu une dose du vaccin contre la rougeole et 79 % des enfants de 7 ans ont reçu au moins deux doses. Des données épidémiologiques et virologiques donnent à penser que la transmission endémique de la rougeole est presque entièrement interrompue depuis 1998; mais comme on pouvait s'y attendre, des cas importés sont toujours observés. La transmission secondaire de ces cas est en général spontanément résolutive, et elle touche les quelques Canadiens qui sont toujours vulnérables en raison de la sous-vaccination ou de l'opposition à la vaccination.
Au cours des cinq dernières années, une moyenne de 10 cas de rougeole a été déclarée chaque année au Canada (grappes d'environ 4 cas). La dernière grande épidémie est survenue en 2000. Concentrée en Alberta, elle a touché près de 200 personnes; la quasi-totalité d'entre elles n'avaient pas été immunisées pour des motifs religieux ou philosophiques. Les premiers cas ont été importés du Mexique et de la Bolivie4.
Les oreillons
Les oreillons sont une maladie infectieuse aiguë causée par le virus ourlien. Environ 40 % des sujets infectés présentent une parotidite aiguë, qui est unilatérale dans environ 25 % des cas. Près de la moitié des personnes touchées manifestent des symptômes non spécifiques ou principalement respiratoires. Les infections infracliniques sont courantes. Si les complications associées aux oreillons sont relativement fréquentes, les séquelles permanentes sont rares. Avant l'usage généralisé du vaccin contre les oreillons, cette maladie représentait une cause importante de méningite virale.
Depuis l'homologation du vaccin, en 1969, le nombre de cas d'oreillons déclarés a diminué de plus de 99 %. En effet, le nombre annuel de cas signalés, qui se chiffrait à 34 000 en moyenne au début des années 1950, a chuté à moins de 400 au début des années 1990. Une autre baisse de l'incidence a été observée après l'introduction de la seconde dose du vaccin ROR dans le cadre de l'immunisation systématique. Le nombre annuel de cas signalés n'a cessé de chuter. Au cours de la période de 2000 à 2004, le nombre moyen de cas par année s'est élevé à 87, l'intervalle se situant entre 32 (2004) et 205 (2002)5.
La rubéole
La rubéole est une maladie virale qui entraîne des éruptions érythémateuses transitoires, une adénopathie rétro-auriculaire ou sous-occipitale, une arthralgie et une fièvre légère. Comme ces symptômes ne sont pas spécifiques, on peut confondre la maladie avec une infection attribuable à un parvovirus, un adénovirus ou un entérovirus. Chez l'adulte, l'infection s'accompagne souvent d'une polyarthralgie ou d'une polyarthrite transitoires. Les complications graves sont rares, et une proportion des infections pouvant atteindre 50 % est infraclinique.
La vaccination a pour objectif principal de prévenir l'infection rubéoleuse pendant la grossesse, qui peut être à l'origine d'un syndrome de rubéole congénitale (SRC). Ce syndrome peut entraîner un avortement spontané, la mortinaissance (la mort du fœtus) ou des malformations fœtales telles qu'une cardiopathie congénitale, des cataractes, la surdité ou une déficience intellectuelle.
Un programme universel de vaccination des nourrissons au moyen du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) a été lancé au Canada en avril 1983. Le nombre moyen de cas de rubéole déclarés est passé d'environ 5 300 (1971 à 1982) à moins de 30 par année (1998 à 2004). L'incidence annuelle moyenne a connu une baisse, passant de 0,08 pour 100 000 en 1998 à 0,03 pour 100 000 en 2004 (intervalle de 0,02 à 0,09 pour 100 000 par année)6.
La varicelle
Le virus varicelle-zona (VVZ) est un virus à ADN de la famille des Herpesviridæ. Il cause une maladie primaire (la varicelle), demeure latent dans les ganglions des nerfs sensitifs et peut être réactivé plus tard, entraînant un zona. Le VVZ se transmet par voie aérienne de même que par contact direct avec le virus présent dans les lésions cutanées.
La varicelle est considérée comme une maladie bénigne chez les enfants de 12 ans ou moins qui sont par ailleurs en bonne santé. Toutefois, c'est dans ce groupe d'âge qu'on recense de 80 à 85 % des consultations médicales associées à la varicelle, de 85 à 90 % des hospitalisations et près de 50 % des cas mortels. Au nombre des complications de la varicelle figurent des infections bactériennes secondaires de la peau et des tissus mous, l'otite moyenne, la bactériémie, la pneumonie, l'ostéomyélite, l'arthrite septique, l'endocardite, la fasciite nécrosante, le syndrome du choc toxique, l'hépatite, la thrombopénie, l'ataxie cérébelleuse, l'accident vasculaire cérébral et l'encéphalite.
Les taux de létalité sont les plus élevés chez les adultes (30 décès/100 000 cas), puis chez les nourrissons de moins de 1 an (7 décès/100 000 cas) et enfin chez les enfants de 1 à 19 ans (1 à 1,5 décès/100 000 cas). Depuis 2000, 6 décès dus à la varicelle chez des enfants ont été signalés par le Programme de surveillance active des effets secondaires associés aux vaccins (IMPACT), soit de 0 à 3 décès par année. À l'époque où il n'existait pas encore de vaccin aux États-Unis, on dénombrait parmi les adultes, 5 % des cas, mais 55 % des quelque 100 décès dus à la varicelle enregistrés chaque année. Au Canada, 70 % des 59 décès liés à la varicelle avant l'introduction du vaccin (1987-1997) sont survenus chez des personnes de plus de 15 ans.
Une étude multicentrique a évalué que les coûts médicaux et sociaux totaux liés à la varicelle au Canada s'élèveraient à 122,4 millions de dollars par année, ou à 353 $ par cas. De ce montant, une fraction de 81 % a été imputée aux dépenses personnelles et aux coûts liés à la productivité, 9 % au coût des soins médicaux ambulatoires et 10 % au coût des soins médicaux en milieu hospitalier.
On a constaté aux États-Unis les avantages du vaccin contre la varicelle après son homologation en 1995. Entre 1995 et 2005, les États-Unis ont recommandé que les enfants de 12 à 18 mois reçoivent une seule dose du vaccin contre la varicelle, et qu'un rattrapage soit effectué chez les enfants plus âgés et les adultes sensibles. L'incidence de la varicelle chez les enfants de 19 à 35 mois a accusé une baisse de l'ordre de 70 à 85 % dans 3 collectivités américaines qui avaient obtenu une couverture vaccinale de 75 à 85 %. Les hospitalisations liées à la varicelle aux États-Unis, qui étaient de 2,3 à 5 pour 100 000 habitants avant l'introduction du vaccin (1993 à 1995), sont passées à 0,3 à 1,3 pour 100 000 en 2001 et 2002. De même, les consultations pour des soins ambulatoires liés à la varicelle ont diminué de 59 %. En 2000, le nombre de décès liés à la varicelle aux États-Unis a chuté de 78 % dans le groupe des < 20 ans et de 63 % dans le groupe des 20 à 49 ans, comparativement aux années précédant l'introduction du vaccin (1990 à 1994)7. En 2007, le Advisory Committee on Immunization Practices aux États-Unis a recommandé que les enfants reçoivent 2 doses du vaccin contre la varicelle à 12 mois et entre 4 et 6 ans (avant l'entrée à l'école) afin de réduire le nombre de cas perthérapeutiques8.
Références
1 | Monographie de Priorix-TetraMC |
2 | Ibid |
3 | Ibid |
4 | Guide canadien d'immunisation, septième édition |
5 | Ibid |
6 | Ibid |
7 | Ibid |
8 | Recommendations of the Advisory Committee on Immunization Practices (ACIP) on the Preventioon of Varicella, 2007 (Recommandations de 2007 de l'ACIP sur la prévention de la varicelle). |
Renseignements:
Laurence Cardin
Capital-Image
514 739-1188, poste 232
[email protected]
Partager cet article