Le Chef national de l'APN commente la Journée nationale d'action du 24 juin:
"les Premières Nations sont prêtes à aller de l'avant"
OTTAWA, le 25 juin /CNW Telbec/ - Le Chef national de l'Assemblée des Premières Nations, Shawn A-in-chut Atleo, a émis la déclaration suivante à la suite de la Journée nationale d'action tenue à divers endroits au Canada le 24 juin 2010 :
"Des milliers de citoyens et d'amis des Premières Nations ont pris part aux différentes manifestations, sous la forme de barrages routiers, de rassemblements et de marches, le 24 juin, soit la veille du jour où le Canada devait accueillir les dirigeants mondiaux venus assister aux réunions du G8 et du G20. Ces réunions ont lieu au moment où les dirigeants des Premières Nations demandent au Canada de promouvoir la reconnaissance de leurs droits fondamentaux par l'adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. L'Assemblée des Premières Nations, notre conseil exécutif et les citoyens des Premières Nations estiment que le moment est crucial pour rééquilibrer les relations à l'origine de l'oppression et de la discrimination exercées contre les peuples autochtones de l'ensemble du Canada, ainsi que des conditions déplorables dans lesquelles nos populations vivent aujourd'hui.
Lors de l'assemblée extraordinaire de l'APN en décembre 2009, les dirigeants des Premières Nations avaient décrété que 2010 serait l'"Année internationale de mobilisation", et nos citoyens ont profité de cette occasion - et de toute l'attention médiatique entourant ces réunions internationales - pour insister afin que des mesures soient prises par rapport au programme des Premières Nations - programme qui énonce soigneusement les mesures à prendre pour affirmer les droits, soutenir la mise en place de systèmes de gouvernance efficaces et promouvoir la responsabilité économique et environnementale.
L'APN appuie les actions pacifiques menées par nos citoyens le 24 juin. Nous souhaitons faire progresser les questions suivantes : le respect de l'esprit et de l'intention des traités; le respect des droits des Premières Nations; la revitalisation des langues et de la culture autochtones; l'amélioration de l'éducation, des logements et des perspectives, la stimulation de l'économie et la stabilisation des gouvernements des Premières Nations. L'APN se penche sur ces questions chaque jour, à longueur d'année.
Le message du 24 juin est le suivant : les peuples des Premières Nations ne veulent plus attendre. Nos citoyens ont enduré la pauvreté dans laquelle ils vivent en faisant preuve d'une patience infinie face à la prospérité du pays. Selon un rapport publié récemment par le Conseil canadien des organismes provinciaux de défense des droits des enfants et des jeunes, la jeunesse des Premières Nations est en détresse; tous les indicateurs sociaux et économiques indiquent qu'elle accuse du retard par rapport aux autres enfants. À l'âge de 18 ans, nos jeunes ont plus de chances d'avoir des démêlés avec la justice que d'obtenir un diplôme. Un plus grand nombre de nos enfants sont actuellement pris en charge par l'État que durant le pic du régime des pensionnats indiens.
Autrement dit, le Canada a manqué à son devoir envers les enfants des Premières Nations. Les peuples des Premières Nations ne resteront pas passifs pendant que ses enfants souffrent. Pour redresser la situation actuelle, il faut s'engager en faveur d'un changement fondamental et créer de l'espoir, à la fois par l'éducation et par le soutien aux familles et l'encouragement de la réussite. L'APN a lancé un appel à l'action en matière d'éducation autochtone qui prévoit des mesures précises nécessaires à tous les niveaux, et en particulier un engagement du gouvernement fédéral, consistant à assurer l'égalité et la pérennité pour chaque enfant des Premières Nations.
Notre moment est venu. Le message du 24 juin indique que les citoyens des Premières Nations sont prêts à avancer et ils veulent que l'ensemble de la population canadienne marche à leurs côtés.
Nous invitons le Canada à collaborer avec nous à un programme qui débouchera sur une réelle réconciliation et exaucera la promesse contenue dans les excuses présentées par le Canada aux Premières Nations le 11 juin 2008. Le Canada parle de ses engagements internationaux dans le cadre du G8 et du G20; or les peuples des Premières Nations continuent de souffrir, entourés des richesses de leurs territoires ancestraux.
L'APN prendra part à la visite imminente de la Reine au Canada. Les Premières Nations entretiennent des relations historiques avec "la Couronne" et cette visite fournira l'occasion de rappeler à tout le monde l'existence de ce lien et du devoir et de la responsabilité du gouvernement du Canada de traiter respectueusement avec notre peuple, de nation à nation.
Le temps est venu d'agir. Nous sommes tous visés par un traité. L'APN et notre conseil exécutif ont établi des plans novateurs et ambitieux pour aller de l'avant. Tout ce que nous demandons, c'est un partenaire consentant qui collaborera avec nous dans un esprit de coopération et de respect mutuel, principes prônés dans les traités et la Déclaration des Nations Unies.
Nous sommes prêts à agir. Nous sommes prêts à travailler. Toutefois, comme nous l'avons clairement indiqué le 24 juin, nous n'attendrons pas."
Shawn A-in-chut Atleo, Chef national Assemblée des Premières Nations
L'Assemblée des Premières Nations est l'organisme national qui représente les citoyens des Premières Nations au Canada.
Renseignements: Alain Garon, agent de communication bilingue, 613-241-6789 (poste 382), [email protected]
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