Le Chef national de l'APN demande des mesures concrètes pour la salubrité de
l'eau potable des Premières Nations : il faut des "mesures pour combler les
lacunes au chapitre des capacités et de la réglementation"
OTTAWA, le 27 mai /CNW Telbec/ - Le Chef national de l'Assemblée des Premières Nations Shawn A-in-chut Atleo a déclaré aujourd'hui que le projet de loi S-11 sur l'eau potable des Premières Nations déposé au Parlement ne permettra pas, sous sa forme actuelle, d'atteindre l'objectif qui y est énoncé, soit de garantir un accès à une eau potable salubre aux peuples des Premières Nations.
"Cette loi va créer de nouveaux règlements entourant l'eau potable des Premières Nations, mais elle ne précise pas comment les Premières Nations seront dotées des installations, des compétences et des ressources pour satisfaire à ces règlements, a déclaré le Chef national Atleo. Les Premières Nations ont besoin d'infrastructures, de formation et de soutien pour satisfaire aux exigences énoncées dans les nouveaux règlements. L'adoption de règlements sans l'octroi des capacités et des ressources financières nécessaires ne peut qu'acculer les Premières Nations à l'échec et aux sanctions. À mon avis, nous devons combler tant les "lacunes au chapitre des capacités" que les "lacunes réglementaires". Après tout, les objectifs annoncés demeurent la sécurité et la santé des peuples des Premières Nations."
En mars 2010, 114 collectivités des Premières Nations du pays étaient visées par des avis concernant la qualité de l'eau potable et 49 réseaux d'alimentation en eau des Premières Nations étaient classés à "risque élevé". Le projet de loi S-11, déposé au Parlement le 25 mai, ne comporte pas de plan visant à réduire ces chiffres inacceptables ou la durée des avis concernant la qualité de l'eau potable chez les Premières Nations, ne facilite pas l'émission de permis aux exploitants, ne fournit pas les ressources pour améliorer l'exploitation et l'entretien et ne réduit pas le nombre de réseaux d'alimentation en eau et de réseaux de traitement des eaux usées actuellement "à risque". Il pourrait même nuire aux droits des Premières Nations en matière d'accès à l'eau potable.
"En outre, cette loi n'a pas tiré profit des recommandations formulées par le Groupe d'experts sur la salubrité de l'eau potable mandaté par le gouvernement, a déclaré le Chef national Atleo. Nous devons nous appuyer sur ces recommandations pour aller de l'avant, dans le respect des droits des peuples des Premières Nations et des gouvernements, et concevoir des solutions en étroite collaboration. Nos collectivités comprennent clairement les besoins et problèmes réels en ce qui a trait à l'approvisionnement en eau potable : nos voix doivent être écoutées."
Le Chef national a indiqué qu'un examen national est en cours pour évaluer les capacités et les besoins des collectivités des Premières Nations en matière de salubrité de l'eau potable et que cet examen est presque terminé. Cette démarche est importante, puisqu'elle permet d'acquérir une compréhension exhaustive de la situation actuelle, en plus de servir de base d'information. Un rapport de 2006 produit par le Groupe d'experts sur la salubrité de l'eau potable mandaté par le gouvernement constitue également un bon point de départ pour résoudre les problèmes d'eau des Premières Nations.
"Chaque famille dans ce pays devrait avoir accès à une eau potable propre et salubre, et les familles des Premières Nations ne devraient pas faire exception", a déclaré le Chef national.
L'Assemblée des Premières Nations est l'organisme national qui représente les citoyens des Premières Nations au Canada.
Renseignements: Alain Garon, agent de communications bilingue, Assemblée des Premières Nations, (613) 241-6789, poste 382, cellulaire (613) 292-0857 ou [email protected]
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