Le classement international par taux de mortalité infantile serait faussé, selon une étude canadienne English
OTTAWA et VANCOUVER, le 17 févr. 2012 /CNW/ - Le rang du Canada selon les indices internationaux de santé infantile serait bien plus élevé si les mesures étaient normalisées, selon ce que révèle une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l'Université de la Colombie-Britannique, de l'Université Dalhousie, de l'Université McGill, de l'Université de Calgary et de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Cette étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et par l'entremise du Système canadien de surveillance périnatale de l'ASPC.
L'étude, publiée aujourd'hui dans le British Medical Journal, montre que les enquêtes sur les taux de mortalité néonatale, infantile et juvénile menées par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sont faussées parce que nombre de pays ne déclarent pas toutes les naissances, surtout si les bébés sont très petits ou sont nés trop prématurément.
« Les classements contemporains des pays industrialisés par taux de mortalité infantile et les indices connexes sont extrêmement trompeurs », selon l'auteur principal, le Dr K. S. Joseph, professeur au Département d'obstétrique et de gynécologie de l'Université de la Colombie-Britannique et à l'École de la santé publique et de la santé des populations, et chercheur à l'Institut de recherche sur l'enfant et la famille.
« Les mesures qui s'imposent doivent être prises pour uniformiser la déclaration des naissances et les questions connexes de qualité des données si nous voulons pleinement comprendre la situation de la santé infantile dans les pays industrialisés », ajoute le Dr Joseph.
Utilisant les données de 2004 de l'Australie, du Canada, de l'Europe et des États-Unis, les chercheurs ont comparé les taux de mortalité fœtale, néonatale et infantile. Des comparaisons ont également été faites à l'aide des données de 2007 de l'Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande.
L'analyse des chercheurs a révélé d'importantes variations dans les procédures de déclaration des naissances, même dans les pays industrialisés, avec pour conséquence que les comparaisons avantagent les pays qui ne déclarent que les naissances d'enfants qui ont survécu, ou qui avaient une chance raisonnable de survivre.
« Le piètre classement fort médiatisé du Canada et des États-Unis selon l'OCDE tient presque uniquement à la déclaration sélective, dans d'autres pays, des grands prématurés qui survivent et à la sous-déclaration systématique de ceux qui ne survivent pas », affirme Michael Kramer, un des auteurs de l'étude et, jusqu'à récemment, le directeur scientifique de l'Institut de la santé et du développement des enfants et des adolescents des IRSC. « Il importe aussi de noter que le classement international laissant à désirer de ces pays ne reflète pas une qualité ou une accessibilité inférieures des soins pour les femmes enceintes et les nouveau-nés au Canada et aux États-Unis. En corrigeant la situation, comme le recommande l'Organisation mondiale de la santé, on montrera que nos pays affichent d'excellents résultats. »
Le Canada occupe actuellement le 18e rang parmi les pays de l'OCDE, et les États-Unis, le 22e. Par contre, si des taux corrigés de mortalité néonatale sont utilisés, le Canada et les États-Unis se classent 12e et 11e respectivement. De plus, seulement 1 des 11 pays qui devancent le Canada et seulement 2 des 10 pays qui devancent les États-Unis ont des taux de mortalité sensiblement plus bas. Des résultats similaires sont obtenus pour les classements fondés sur les taux de mortalité fœtale et infantile.
Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) sont l'organisme du gouvernement du Canada chargé d'investir dans la recherche en santé. Leur objectif est de créer de nouvelles connaissances scientifiques et de favoriser leur application en vue d'améliorer la santé, d'offrir de meilleurs produits et services de santé, et de renforcer le système de santé au Canada. Composés de 13 instituts, les IRSC offrent leadership et soutien à plus de 14 100 chercheurs et stagiaires en santé dans tout le Canada (www.irsc-cihr.gc.ca).
La Faculté de médecine de l'Université de la Colombie-Britannique offre des programmes innovateurs en sciences de la santé et en sciences de la vie aux étudiants du premier cycle, des cycles supérieurs et du niveau postdoctoral. Les membres de son corps professoral ont reçu 295 millions de dollars en fonds de recherche, ce qui représentait 54 % des fonds de recherche totaux de l'université en 2010-2011. Pour de plus amples renseignements, consultez le site www.med.ubc.ca.
L'Institut de recherche sur la santé de l'enfant et de la famille est un centre de recherche fondamentale, clinique et appliquée voué à la santé des enfants et des familles. C'est le plus important institut du genre dans l'Ouest canadien. Il travaille en étroit partenariat avec l'Université de la Colombie-Britannique, le Centre de santé Sunny Hill pour enfants et l'Hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique, l'Hôpital et Centre de santé des femmes de la Colombie-Britannique, les organismes de l'Autorité provinciale des services de santé et la Fondation des hôpitaux pour enfants de la Colombie-Britannique. L'Institut entretient en outre d'importantes relations avec les cinq autorités de la santé régionales de la Colombie-Britannique et les établissements d'enseignement de la province que sont l'Université Simon Fraser, l'Université de Victoria, l'Université du nord de la Colombie-Britannique et l'Institut de technologie de la Colombie-Britannique. Pour de plus amples renseignements, consultez le site www.cfri.ca.
L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) est le principal organisme du gouvernement du Canada chargé de la santé publique au pays. Le Système canadien de surveillance périnatale (SCSP) de l'ASPC assure la surveillance des déterminants et des résultats en ce qui touche la santé de la mère, du foetus et du nourrisson au Canada.
Katherine Came
UBC School of Population and
Public Health
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David Coulombe
Media Relations
Canadian Institutes of Health
Research
613-941-4563
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