Le comité bipartite n'arrive à rien
LONGUEUIL, QC, le 4 juin /CNW Telbec/ - Au terme de la troisième rencontre du comité bipartite tenue ce matin à Québec, force est de constater que le comité bipartite n'arrive pas à un règlement sur la demande de l'Union des producteurs agricoles (UPA) du retrait de la mesure consistant à retrancher 25 % des producteurs des enquêtes de coûts de production. Le comité devait dénouer l'impasse tout en permettant à La Financière agricole du Québec (FADQ) de respecter le cadre financier annoncé le 19 novembre dernier.
Le gouvernement avait également indiqué, par communiqué de presse, qu'il ne souhaitait pas que la commission parlementaire sur l'agriculture se saisisse de la pétition des 22 000 agriculteurs demandant le retrait de cette mesure pour laisser au comité bipartite le soin de trouver des solutions. À cet effet, l'UPA a déposé aujourd'hui une proposition, sur la base d'une ouverture faite par le représentant du ministère des Finances au comité, introduisant un plafond des compensations qui garantirait le respect du cadre financier, sans devoir mettre en œuvre la mesure contestée qui serait déstructurante pour des milliers d'entreprises agricoles et les pousserait à l'abandon. Seules des mesures d'atténuation à court terme ont été présentées par les représentants gouvernementaux.
Dans la foulée de l'annonce de novembre, le ministre Claude Béchard, soucieux des effets d'une telle mesure sur les entreprises agricoles, avait donné trois mois à la FADQ et à l'UPA pour en évaluer l'impact et proposer des "critères qui vont être raisonnables, qui vont être efficaces, qui vont permettre aux entreprises agricoles de se développer". Il avait, par ailleurs, ajouté que "tant que les solutions se trouvent à l'intérieur de ce montant-là (le budget annoncé), j'ai beaucoup d'ouverture".
Récemment, l'UPA a rencontré le ministre des Finances, la présidente du Conseil du trésor et le ministre de l'Agriculture, qui ont tous les trois répété que, dans la mesure où les propositions permettaient de respecter le cadre financier, ils étaient disposés à les envisager.
Mais rien n'y fait. Pour l'UPA, les travaux du comité sont terminés puisqu'ils ne mènent nulle part. Il appartient maintenant à l'appareil politique et au ministre de l'Agriculture de tracer la ligne et de donner suite aux engagements moult fois répétés. À défaut de quoi, on comprendra qu'au-delà du discours, le gouvernement n'a pas la volonté d'assurer un avenir à l'agriculture et aux milliers de familles qui n'auront d'autre choix que de quitter la production. On comprendra également que 22 000 agriculteurs qui, en 10 jours, signent une pétition lui demandant d'intervenir, n'a aucune valeur à ses yeux.
Rappelons que l'UPA avait accueilli favorablement l'annonce du 19 novembre dernier et a déjà consenti à la mise en œuvre de mesures de resserrement qui auront des impacts de plus de 80 M$ par année sur les entreprises agricoles. La dernière mesure aurait un impact supplémentaire d'environ 85 M$ annuellement et mènerait au point de rupture. Cela est d'autant plus inacceptable qu'elle n'est pas nécessaire pour le respect du cadre financier.
Renseignements: Patrice Juneau, Conseiller aux affaires publiques, Union des producteurs agricoles, (450) 679-0540, poste 8591; Source: Éliane Hamel, Directrice, Service des communications, Union des producteurs agricoles, (450) 679-0540, poste 8235
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