Le Conseil en Éducation des Premières Nations remet en question la crédibilité des résultats d'une étude de l'Institut Fraser English
WENDAKE, QC, le 14 août 2014 /CNW Telbec/ - L'étude de l'Institut Fraser, Myths and Realities of First Nations Education, publiée la semaine dernière, laisse entendre que les écoles des Premières Nations sont aussi bien, sinon mieux financées que les écoles provinciales et que sans une réforme de l'éducation, il ne sert à rien d'augmenter le financement.
En ce qui concerne le financement, c'est un grossier raccourci que prend l'auteure de l'étude en basant une telle affirmation sur des résultats qui se limitent à des comparaisons de moyennes. Elle omet totalement de considérer que les provinces ne financent pas toutes leurs écoles au même niveau. Par souci d'équité, celles-ci tiennent compte du milieu de vie et des besoins particuliers des jeunes. Le niveau de financement par élève varie considérablement en fonction de facteurs tels que le niveau socioéconomique, les besoins spéciaux, les langues minoritaires, l'éloignement et la taille des écoles, des facteurs qui, chez les élèves des Premières Nations, sont nettement plus déterminants.
Pour ce qui est de la conclusion, bien qu'elle reconnaisse que le gouvernement n'a jamais soutenu un véritable système d'éducation des Premières Nations, l'auteure fait abstraction de cette option. Elle soutient que la seule option qui peut donner des résultats est une loi qui forcerait les Premières Nations à copier le modèle provincial.
Nos Premières Nations croient aussi qu'une réforme de l'éducation s'impose, mais elles sont convaincues qu'une amélioration marquée des résultats de nos jeunes passe par un véritable système d'éducation et le contrôle de ce système par les Premières Nations. Une éducation qui accorde à notre réalité et à notre culture la place qui leur revient, qui rend nos jeunes fiers de ce qu'ils sont et les dispose à la réussite scolaire. Une éducation qui contribue à renforcer nos langues et cultures, et non à exterminer celles-ci.
Nous ne sommes pas les seuls à considérer que les chercheurs de l'Institut prennent de grossiers raccourcis. Raymond Lemieux, journaliste scientifique, vient de signer un billet titré « Grossier », paru dans le numéro d'août-septembre 2014 de la revue Québec Science, en réaction à une autre étude de l'Institut, qui affirme qu'il n'y a pas de lien entre la malbouffe de l'industrie agroalimentaire et l'obésité.
Il y a matière à sérieusement s'interroger sur l'objectivité des études de l'Institut en se demandant qui peut bien en tirer profit.
SOURCE : Conseil en éducation des Premières Nations
Conseil en Éducation des Premières Nations, 418 842-7672, 418 254-7818, [email protected]
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