MONTRÉAL, le 24 avril 2017 /CNW Telbec/ - Le conseil municipal de Montréal se prononcera prochainement sur la motion du conseiller Marvin Rotrand, qui s'oppose à la possible privatisation des principaux aéroports canadiens. Le ministre fédéral des finances Bill Morneau a admis qu'une telle mesure était sérieusement envisagée par le gouvernement.
Au cours des mois précédents, la ville de Vancouver, le district régional de la Capitale (Colombie-Britannique), le gouvernement de l'Alberta et les PDG des aéroports de Vancouver, Calgary et Ottawa se sont tous positionnés publiquement contre la privatisation afin de défendre le succès du modèle de gestion des aéroports canadiens.
La motion de M. Rotrand invite la Ville de Montréal à s'opposer publiquement à ce projet de privatisation et suggère qu'une charte des droits des passagers aériens serait nécessaire. Une motion similaire a été préparée par le conseiller municipal Joe Mihevc à Toronto et le conseil sera appelé à débattre de cette question au cours des prochaines semaines.
Le modèle canadien, basé sur une gestion par des organismes à but non lucratif des aéroports, a permis d'investir chaque dollar, après paiement des coûts d'exploitation et du loyer, à l'amélioration des terminaux et des services offerts. Ces organisations sans but lucratif ont investi pas moins de 15 milliards de dollars dans l'amélioration et la modernisation de leurs infrastructures, et ce, sans aucune aide du gouvernement fédéral.
Le modèle privé d'administration aéroportuaire fait en sorte que les aéroports sont obligés de rembourser les investissements en capital et de verser des dividendes. Plusieurs aéroports en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni sont sous le feu de nombreuses critiques de la part des passagers pour la qualité moindre du service à la clientèle offert. La commission australienne de la concurrence et de la consommation a récemment souligné que la situation s'était nettement dégradée depuis la privatisation des aéroports du pays.
La motion présentée par M. Rotrand est soutenue par le Conseil national des lignes aériennes du Canada (CNLA), qui a publié une lettre invitant le conseil à adopter ladite motion. Le CNLA représente les compagnies aériennes, dont 91% du marché aérien domestique et 70% du trafic international du pays.
Massimo Bergamini, le PDG et président du CNLA, écrit dans sa lettre que l'expérience internationale en matière de privatisation est instructive dans la mesure où elle a conduit, dans la plupart des cas, à une augmentation des tarifs et une diminution des services pour les passagers et lignes aériennes.
L'association internationale du transport aérien (IATA) a confirmé au conseiller Rotrand que la privatisation venait trop souvent désavantager les consommateurs et a mis à sa disposition des documents que ce dernier présentera lors du débat au conseil.
SOURCE Marvin Rotrand
Marvin Rotrand, Cellulaire 514 774-1073
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