Le CPE Au Petit Talon craint que les coupes de 120M$ ne mettent en péril son programme d'accueil des enfants présentant un trouble dans le spectre de l'autisme (TSA)
Nouvelles fournies par
Association québécoise des centres de la petite enfance27 janv, 2016, 09:07 ET
MONTRÉAL, le 27 janv. 2016 /CNW Telbec/ - Face aux nouvelles coupes de 120M$ annoncées pour l'année 2016-2017, le CPE Au Petit Talon tient à dénoncer et demande l'annulation de cette nouvelle compression qui pourrait avoir des conséquences dramatiques et entrainer la fermeture de son programme d'accueil d'enfants Présentant un trouble dans le spectre de l'autisme (TSA).
Instauré en 2002 -- originalement en collaboration avec l'Hôpital Jean-Talon et le Centre de Réadaptation Lisette Dupras -- ce projet permet présentement à 11 enfants d'avoir un service adapté à leur besoin et de vivre la routine du CPE en plus de bénéficier de la stimulation du Programme d'intervention comportementale intensive (ICI) dispensé par des éducatrices spécialisées, à raison de 20 heures par semaine.
Un programme reconnu
« Au cours des années, le CPE a développé une expertise et a créé des liens de partenariat avec différents centres de réadaptation et autres organismes qui œuvrent dans le domaine de l'intégration des enfants à besoins particuliers, plus spécifiquement pour ceux qui présentent un TSA. Le service offert à cette clientèle est adapté et essentiel à leur plein développement ainsi qu'à la qualité de vie de leurs familles. Le voir disparaitre serait une immense perte pour ces familles qui composent avec des enfants qui présentent un TSA » a affirmé Lise Petitclerc, ergothérapeute membre fondatrice du Groupe d'enfants TSA.
« Sachant que les CPE accueillent 62% des enfants à défis particuliers et que sans ce genre de service, un grand nombre de ces parents ne pourraient demeurer sur le marché du travail, étant contraints de rester à la maison, nous sommes très inquiets de voir notre budget une fois de plus amputé. Depuis 2006, c'est près de 400M$ qui ont été retranchés du réseau des CPE, nous n'avons plus de marge de manœuvre ! Il est essentiel de nous interroger sur les priorités que nous souhaitons voir mises de l'avant au Québec » a déclaré Carolyne Gingras, présidente du conseil d'administration du CPE Au Petit Talon.
Des parents témoignent de leur parcours
Pour Sidonie Bigarré, maman de Milo qui a fréquenté le CPE pendant 5 ans, il est clair que le parcours de son fils est un succès qui repose entre autres sur la collaboration du CPE avec les professionnels de la santé et la famille et sur le dévouement du CPE qui n'a pas hésité à financer, à partir de son budget de fonctionnement, une partie de l'emploi de l'accompagnatrice et du matériel adapté afin qu'il ait la chance de se développer.
« C'est la combinaison de ces facteurs qui a fait en sorte que notre famille est restée autonome, fonctionnelle et harmonieuse. Sans cet appui, je ne sais pas où nous serions rendus. Aurais-je dû quitter mon emploi et vivre de l'aide sociale dans le cas où Milo n'avait pas pu recevoir ses thérapies au sein du CPE ? Aurais-je dû affronter de la détresse psychologique de devoir placer mon enfant pour cause d'épuisement? Quels auraient été les coûts pour la société ? Autant de questions auxquelles pourraient faire face les parents ayant des enfants à défis particuliers si jamais les coupes de 120M$ se réalisent » a dénoncé Sidonie Bigarré, ancien parent-utilisateur.
Les compressions que subit actuellement le réseau des CPE indigne Catherine Bond, maman d'Édouard qui fréquente présentement le CPE Au Petit Talon : « L'intégration d'Édouard au CPE a changé la vie de ma famille, littéralement. Je me sens soutenue par une équipe compétente et attentive et j'ai enfin la certitude qu'Édouard est accueilli tel qu'il est et que d'autres que moi ont à cœur de le faire progresser. S'attaquer au réseau des CPE, c'est s'attaquer à l'égalité des chances, c'est privilégier la loi du plus fort au détriment de la solidarité, c'est penser économiser alors qu'on ne fait que refiler la facture aux générations futures, c'est hypothéquer l'avenir pour des raisons idéologiques et égocentriques. Ce réseau, il devrait être développé et non rationné, il devrait être supporté et non malmené, il devrait être protégé et non attaqué. »
« Il y a 20 ans, le Québec a fait le pari que son développement économique passait d'abord et avant tout par son développement social et qu'il fallait miser sur les enfants et les familles du Québec, l'avenir du Québec. Nous invitons donc le Premier ministre à venir visiter notre CPE afin de constater par lui-même le travail extraordinaire fait par notre personnel éducateur, auprès de notre clientèle à défis particuliers. Cette visite lui permettra d'évaluer à quel point des coupures de 267 000$ dans notre CPE pourraient avoir des impacts directs sur ces enfants et leur famille » a conclu Nicole Sanschagrin, directrice générale du CPE Au Petit Talon.
SOURCE Association québécoise des centres de la petite enfance
Geneviève Blanchard, Conseillère principale aux communications et relations publiques, (514) 799-4131, [email protected]
Partager cet article