LE CPQ EN FAVEUR D'UN ÉVENTAIL D'ÉNERGIE JUDICIEUX, D'UNE TARIFICATION INCITATIVE ET D'UNE GOUVERNANCE MODERNISÉE
MONTRÉAL, le 2 août 2023 /CNW/ - Dans le cadre des consultations du gouvernement du Québec sur l'encadrement et le développement des énergies propres au Québec, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) est heureux de contribuer à la réflexion en déposant aujourd'hui son mémoire.
« L'exercice que nous menons aujourd'hui est crucial parce qu'il permettra au Québec de continuer d'agir comme chef de file en matière d'énergie. Pour accélérer la transition énergétique, nous devons faire preuve d'audace, offrir les bons incitatifs et moderniser notre réglementation. La solution ne sera jamais unique. Nous devons miser sur le principe de la bonne énergie pour le bon usage. Il faudra consolider les filières énergétiques existantes et en développer de nouvelles. L'accès au marché énergétique sera déterminant et une révision des règles devra encourager l'augmentation des capacités de production et l'optimisation de la capacité du réseau électrique », déclare M. Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.
Le contexte énergétique au Québec s'est considérablement transformé, au cours des dernières années, et, de toute évidence, les nouveaux besoins en énergie à plus faible empreinte carbone et propre seront considérables. Rappelons que même si l'hydroélectricité constitue une partie importante de notre consommation énergétique, les combustibles fossiles demeurent l'énergie la plus consommée. Pour renverser cette tendance, il faudra être audacieux.
Devant l'ampleur et la diversité des besoins, nous devons envisager et développer d'autres formes d'énergies renouvelables et à plus faible empreinte carbone comme l'éolien, le solaire, les bioénergies (GSR, hydrogène, biocarburants), la géothermie et le nucléaire. Chaque énergie renouvelable a son utilité, ses forces et ses faiblesses. Ce serait une erreur que de privilégier une seule source d'énergie comme l'hydroélectricité. Il faut plutôt prôner une complémentarité des filières énergétiques pour assurer notre sécurité et renforcer la résilience de nos approvisionnements. Il faut aussi valoriser l'énergie non consommée et miser sur toutes les technologies et les techniques qui permettent d'optimiser la capacité du réseau électrique.
Sur la question des tarifs, d'emblée, ces derniers doivent demeurer concurrentiels pour les entreprises québécoises. D'après le CPQ, le retour à une fixation des tarifs déterminés par la Régie de l'énergie, un organisme indépendant, et basé sur les coûts de service est la voie à suivre. En ayant en tête le projet de loi 34, l'indexation à l'inflation n'apparaît pas comme une option intéressante, entre autres, en lien avec le manque de prévisibilité pour les entreprises, car des hausses trop soudaines et élevées mettraient à mal leur compétitivité.
Le CPQ propose également de revoir de façon graduelle l'interfinancement tout en tenant compte des besoins des ménages à faible revenu. Ce modèle qui avait autrefois sa pertinence pénalise aujourd'hui un grand nombre de PME et n'invite pas à une meilleure efficacité énergétique.
« La sobriété et l'efficacité énergétique sont incontournables pour réussir la transition énergétique. Ce message se doit d'être traduit dans une tarification qui envoie le bon signal de prix, qui reflète les vrais coûts et qui est aussi compétitive », souligne Mme Norma Kozhaya, vice-présidente à la recherche et économiste en chef au CPQ.
Pour augmenter la capacité sur nos réseaux d'énergie, le CPQ est d'avis que le marché de l'énergie devra être plus ouvert. Le secteur privé doit pouvoir contribuer à l'atteinte de nos objectifs collectifs. Autant pour les citoyens que pour les entreprises, le Québec devrait favoriser l'autoproduction et le développement d'énergie renouvelable permettant d'augmenter la capacité du réseau. Il devrait également envisager de permettre à des entreprises de vendre de l'énergie à d'autres entreprises qui désirent en acheter. Le CPQ recommande, à ce sujet, la mise en place d'un projet pilote permettant de tester les achats corporatifs d'énergie.
Pour opérer ces importants changements, le CPQ est d'avis qu'il faudra avoir une organisation ayant les capacités de brosser un portrait neutre de toutes les sources d'énergies renouvelables disponibles et des besoins à venir pour les prochaines années. Une révision du mandat de la Régie de l'énergie s'impose. Une Régie de l'énergie 2.0 aurait les ressources et l'expertise pour fixer les prix des tarifs énergétiques tout en chapeautant les programmes d'efficacité énergétique. Elle aurait la capacité de veiller au développement adéquat du secteur énergétique en cohérence avec la vision et les stratégies du gouvernement. Cette modernisation doit obligatoirement amener la Régie à être plus agile, flexible et rapide dans les processus d'approbation, tout en assurant la transparence et la surveillance nécessaires.
Le mémoire du CPQ est accessible en ligne.
Créé en 1969, le CPQ est une confédération de près de 100 associations sectorielles et de plusieurs membres corporatifs (entreprises, institutions et autres employeurs). Il représente ainsi les intérêts de plus de 70 000 employeurs, de toutes tailles et de toutes les régions, issus des secteurs privé et parapublic. www.cpq.qc.ca
SOURCE Conseil du patronat du Québec
Source : Jérôme Tremblay-Saint-Yves, Coordonnateur aux relations publiques, Conseil du patronat du Québec, [email protected], Cell. : (819) 740-1208
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