LE DEC FRANCOPHONE : VICTIME COLLATÉRALE DU PROJET DE LOI 96
MONTRÉAL, le 25 mai 2022 /CNW Telbec/ - Au lendemain de l'adoption, loin d'être unanime, du projet de loi 96, la Fédération étudiante collégiale du Québec rappelle que la CAQ a commis une terrible erreur en adoptant un projet de loi punitif plutôt que proactif et son nouveau DEC bilingue. La Fédération presse le ministre Jolin-Barrette de réparer les pots cassés en mettant en place une large enquête visant à déterminer les moyens pour valoriser le DEC francophone, victime collatérale du projet de loi. On pourra alors mettre en place des mesures ciblées, qui porteront fruit.
À son passage en commission parlementaire, cet automne, la FECQ avait prévenu le ministre Simon Jolin-Barrette que la véritable solution pour lutter contre l'exode des étudiant.es francophones vers les cégeps anglophones était de rehausser l'attractivité des cégeps francophones. « Si la CAQ avait fait ses devoirs et avait mené une enquête pour déterminer quels facteurs poussent la population francophone à étudier en anglais avant de déposer son projet de loi, elle n'aurait peut-être pas commis l'erreur irréparable qui causera le déclin du DEC en français », affirme Samuel Vaillancourt, président de la Fédération.
Cette erreur, c'est l'ajout de 5 cours en français ou de français dans les cégeps anglophones.
En effet, si le ministre Jolin-Barrette considère que sa réforme est « essentielle pour la pérennité de la langue », la FECQ pense plutôt qu'elle aura pour impact, dans le réseau collégial, de pousser davantage d'étudiant.es francophones dans le réseau anglophone. « Quelle catégorie de diplômé.es les employeur.es vont-ils vouloir embaucher? Ceux et celles qui sont uniquement diplômé.es en français, ou ceux et celles qui sont fraichement sorti.es d'un DEC pratiquement bilingue qui prévoit deux épreuves uniformes de langue? », demande Samuel Vaillancourt, pour qui la réponse est évidente. Le nouveau diplôme reluisant de la CAQ aura nécessairement pour effet de convaincre les étudiant.es francophones hésitant.es de se diriger sur les bancs des cégeps anglophones, des établissements déjà hautement compétitifs qui sont reconnus comme étant plus attirants auprès des étudiant.es francophones, notamment à Montréal. La CAQ fait de l'aveuglement volontaire si elle croit réellement protéger le français par sa loi 96, surtout dans les cégeps.
Consciente que les derniers amendements du ministre Jolin-Barrette auraient pour effet de créer un diplôme doublement qualifiant, la FECQ a tenté de rencontrer celui-ci. Toutefois, son cabinet nous a affirmé que le ministre était « trop occupé ». C'est ce qu'on appelle avoir les priorités à la bonne place! La FECQ se permet donc de relancer le ministre : Monsieur Jolin-Barrette, daignerez-vous rencontrer les étudiant.es qui, eux, font leurs devoirs avant de prendre des décisions qui pourraient avoir des impacts considérables sur le Québec, et sur la langue française? Mettrez-vous en place ce qu'il faut pour préserver la valeur du DEC francophone?
La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) représente près de 78 000 étudiantes et étudiants provenant de 27 cégeps répartis sur tout le territoire québécois. Depuis 30 ans, elle contribue à l'amélioration des conditions de vie et d'études de la population étudiante collégiale québécoise en étant la seule organisation à représenter exclusivement leurs intérêts.
SOURCE Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
Claudie Lévesque, vice-présidente et attachée de presse, (514) 554-0576, [email protected]
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