Le déficit budgétaire des universités québécoises continue de se creuser
Nouvelles fournies par
Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université17 mars, 2016, 17:49 ET
QUÉBEC, le 17 mars 2016 /CNW Telbec/ - La Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université (FQPPU) accueille avec une grande déception le budget Leitão présenté aujourd'hui. « Le retour à l'équilibre budgétaire réalisé notamment sur le dos de la communauté universitaire aurait pu permettre un réinvestissement pour freiner la dégradation des conditions de travail et d'étude, mais le gouvernement s'entête à priver les universités des moyens de mener à bien leur mission », déplore Jean-Marie Lafortune, président de la FQPPU.
En effet, poursuit M. Lafortune, « l'augmentation des crédits octroyés aux universités pour 2016-2017 au titre des dépenses de fonctionnement ne s'élève qu'à 1,7 %, ce qui ne permet même pas de couvrir les coûts de système ». Le président affirme par ailleurs craindre que les dépenses en infrastructures prévues l'an prochain, de l'ordre de 370 millions de dollars, soient insuffisantes pour mettre fin aux transferts par les directions d'établissement de sommes considérables des fonds de fonctionnement vers les fonds d'immobilisations, au détriment de la qualité de l'enseignement et de la recherche.
Les perspectives ne sont guère plus roses en ce qui concerne les fonds de recherche puisque les crédits accordés aux organismes subventionnaires ne seront accrus que de 0,1 % en 2016-2017. « Le " Plan économique du Québec " confine ainsi à un arrimage servile aux besoins des entreprises l'apport des universités à la relance économique », résume M. Lafortune.
Ce budget, comme les précédents, témoigne donc de la démission du gouvernement Couillard vis-à-vis du développement du réseau universitaire. « Dans ce contexte de diminution constante du financement public, les universités sont forcées de diversifier leurs sources de revenus et accentuent la pression pour que les professeurs se concentrent sur des activités ayant un potentiel de rentabilité, comme la recherche commercialisable. Les tâches d'enseignement et de service à la collectivité sont ainsi peu à peu dévalorisées, aux dépens de l'intérêt public », précise M. Lafortune.
Le président de la FQPPU dit regretter que 6 milliards de dollars aient été versés au Fonds des générations entre 2009 et 2015 pour ne réduire que de manière négligeable le rapport de la dette au Produit intérieur brut (PIB), relativement à ce que la seule croissance du PIB aurait permis de réaliser, alors qu'on privait la population de services et qu'on affamait les universités. « Le pire, c'est que le gouvernement entend poursuivre sur cette lancée au cours des prochaines années en versant 14,5 milliards additionnels dans ce Fonds entre 2016 et 2021 », se désole-t-il.
Depuis plusieurs années, la FQPPU met sur la table des solutions concrètes qui respectent la capacité de payer des contribuables et qui sont susceptibles de remettre le réseau universitaire québécois sur la bonne voie. Parmi celles-ci, notons la révision de la formule de financement des universités, l'établissement d'un Conseil des universités, une simplification des mesures de reddition de comptes exigées des établissements, la fixation d'un plafond salarial pour les membres de la haute direction des universités ainsi que la mise en place d'une subvention de recherche annuelle garantie pour stimuler la recherche libre et l'innovation. La Fédération offre sa collaboration aux ministres Anglade et David pour discuter des mesures à mettre en œuvre afin de s'assurer du développement optimal de chacune des universités québécoises.
Depuis 1991, la FQPPU représente les professeures et professeurs des universités québécoises sur la scène nationale et internationale.
SOURCE Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université
FQPPU, 514-843-5953, 1-888-843-5953, www.fqppu.org, [email protected], facebook.com/fqppu, @FQPPU
Partager cet article