OTTAWA, ON, le 16 déc. 2020 /CNW/ - Les fortes hausses de prix qui ne sont pas soutenues par les facteurs économiques fondamentaux, comme le revenu et l'emploi, dans certains marchés locaux signifient que le marché de l'habitation du Canada demeure modérément vulnérable. C'est ce que conclut l'analyse présentée dans le rapport Évaluation du marché de l'habitation (EMH) publié aujourd'hui par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).
« Bien que le soutien au revenu sans précédent des gouvernements ait apporté un soulagement temporaire, la crise de la COVID-19 a eu une incidence négative sur le revenu disponible permanent des ménages, a déclaré Bob Dugan, économiste en chef à la SCHL. En plus de l'affaiblissement d'autres facteurs du marché de l'habitation, les déséquilibres liés à la surévaluation se sont accentués ou des signes de tels déséquilibres ont commencé à apparaître dans plusieurs marchés au troisième trimestre de 2020. »
Par comparaison au deuxième trimestre de 2020, où les répercussions initiales de la crise de la COVID-19 se sont fait le plus sentir, le niveau d'activité sur le marché de l'habitation du pays a considérablement augmenté au troisième trimestre. Bien que les ventes se soient redressées, les nouvelles inscriptions n'ont pas suivi le rythme, ce qui a entraîné une baisse des stocks.
Dans plusieurs marchés locaux du pays, le resserrement du marché a exercé des pressions à la hausse sur les prix des logements au-delà de ce qui pourrait être justifié par les facteurs fondamentaux des prix des logements, comme la croissance du revenu et de la population. Cette situation a entraîné une augmentation du nombre de régions métropolitaines de recensement (RMR) présentant un degré modéré ou élevé de vulnérabilité au troisième trimestre.
Faits saillants :
- Dans l'ensemble, le degré de vulnérabilité des marchés de l'habitation de Hamilton et de Moncton est passé de modéré à élevé. Des déséquilibres liés à l'accélération des prix et à la surévaluation sont évidents dans ces deux marchés.
- Regina affiche maintenant un degré modéré de vulnérabilité globale, car la hausse des prix des logements et la baisse des principaux facteurs fondamentaux qui soutiennent les prix ont contribué à creuser l'écart de surévaluation.
- À Vancouver, à Toronto et à Montréal, les ventes ont rebondi de façon importante, plus rapidement que les nouvelles inscriptions. Ces trois marchés présentent un degré modéré de vulnérabilité globale.
- Les estimations de la surévaluation ont augmenté à Toronto et à Montréal au troisième trimestre.
- Calgary et Edmonton continuent de présenter des signes modérés de construction excessive. L'incidence de la pandémie de COVID-19 et de la faiblesse des prix du pétrole sur l'économie et l'emploi continue de peser sur le marché de l'habitation de ces deux centres.
- Victoria et Halifax demeurent modérément vulnérables en raison de la surévaluation.
- L'évaluation de la vulnérabilité globale d'Ottawa demeure modérée, car les déséquilibres persistants entre l'offre et la demande continuent de contribuer à la surchauffe et à l'accélération des prix.
- Le degré de vulnérabilité globale demeure faible à Saskatoon, à Winnipeg, à Québec et à St. John's.
Compte tenu des répercussions économiques, démographiques et financières de la pandémie de COVID-19, il est d'autant plus important de surveiller les vulnérabilités et les déséquilibres émergents sur le marché canadien de l'habitation et d'en rendre compte rapidement. Dans un contexte de grande incertitude et de volatilité élevée des données, l'EMH permet aux Canadiens de prendre le pouls du marché de l'habitation au Canada et dans les régions métropolitaines du pays.
L'évaluation actuelle est fondée sur les données provisoires du troisième trimestre de 2020 et sur les renseignements sur le marché disponibles jusqu'en novembre 2020; elle fournit un portrait national ainsi que des résultats détaillés pour 15 RMR.
La SCHL publie l'EMH tous les trimestres afin de fournir aux Canadiens des analyses et des informations éclairées et objectives, établies en fonction des meilleures données disponibles au Canada. Le rapport donne un aperçu complet des vulnérabilités du marché de l'habitation et signale les déséquilibres. L'EMH ne vise pas à cerner les problèmes à long terme liés à l'abordabilité du logement.
Suivez-nous sur Twitter, YouTube, LinkedIn, Facebook et Instagram.
Document d'information : Rapport Évaluation du marché de l'habitation (EMH), décembre de 2020
Le cadre d'analyse de l'EMH vise à détecter les signes de déséquilibres actuels ou émergents dans les marchés de l'habitation au Canada. L'EMH tient compte de quatre principaux facteurs : la surchauffe, l'accélération de la croissance des prix, la surévaluation et la construction excessive. Plus les indicateurs intenses et persistants de déséquilibres se multiplient, plus le degré de vulnérabilité du marché de l'habitation augmente.
L'EMH a pour but d'aider à détecter, à partir de données historiques, les périodes antérieures de vulnérabilité sur le marché de l'habitation, par exemple la bulle des prix des logements qui s'est produite à Toronto à la fin des années 1980 et au début de la décennie suivante. La capacité de l'EMH de détecter les vulnérabilités repose sur l'hypothèse d'une relation temporelle stable entre les prix et les facteurs fondamentaux du marché de l'habitation.
L'EMH n'est pas une évaluation de l'abordabilité du logement. Le problème de l'abordabilité est multidimensionnel et peut varier selon les segments de la population. En revanche, l'EMH vise à évaluer si le marché de l'habitation dans son ensemble comporte des risques susceptibles de nuire à la stabilité financière. Grâce à l'EMH, la SCHL offre de l'information et des analyses qui peuvent aider les Canadiens à prendre des décisions éclairées et contribuer à un rajustement ordonné des déséquilibres du marché de l'habitation.
SOURCE Société canadienne d'hypothèques et de logement
Audrey-Anne Coulombe, Relations avec les médias, SCHL, 613-748-2573, [email protected]
Partager cet article