Le directeur de santé publique de Montréal demande le renforcement de la Loi sur le tabac English
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Agence de la santé et des services sociaux de Montréal20 août, 2013, 14:04 ET
MONTRÉAL, le 20 août 2013 /CNW Telbec/ - Dans le cadre des audiences de la Commission de la santé et des services sociaux de l'Assemblée nationale portant sur l'étude du rapport sur la mise en œuvre de la Loi sur le tabac, le directeur de santé publique (DSP) de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, le Dr Richard Massé, demande le renforcement de la Loi sur le tabac le plus vite possible afin d'accélérer la réduction de la prévalence du tabagisme parmi la population montréalaise. Il formule 10 recommandations visant à actualiser cette loi qui n'a pas été révisée depuis huit ans alors que le marché du tabac a profondément évolué.
« Sur l'île de Montréal, la proportion de fumeurs adultes se situe autour de 22 %, une proportion parmi les plus élevée des grandes villes canadiennes » déplore le Dr Massé. Dans son mémoire, il rappelle que le tabagisme constitue la principale cause de mortalité évitable, emportant un fumeur sur deux. Plusieurs études démontrent par ailleurs que les fumeurs réguliers ont en moyenne une espérance de vie de 10 ans inférieure à celle de la population générale.
Diminuer l'exposition à la fumée de tabac dans l'environnement (FTE)
Afin de faciliter l'application de la réglementation et de mieux protéger la population, le DSP recommande d'interdire totalement de fumer à l'intérieur et dans le périmètre des établissements de santé et de services sociaux, incluant les centres jeunesse et les institutions de santé mentale ou de toxicomanie. Cette mesure doit néanmoins être accompagnée d'une systématisation des services offerts pour soutenir la cessation tabagique. Le DSP recommande également d'interdire de fumer dans les automobiles en présence de personnes de moins de 16 ans pour protéger les tout-petits et les jeunes contre la FTE. Il rappelle d'ailleurs que le Québec est la seule province canadienne qui n'a pas encore adopté de loi interdisant de fumer dans l'automobile en présence d'enfants.
Lutter contre le marketing s'adressant aux jeunes
Pour contrer les stratégies marketing développées par l'industrie du tabac qui visent surtout les jeunes, le DSP recommande d'interdire les produits aromatisés, d'imposer un moratoire sur les nouveaux produits du tabac, et d'obliger l'industrie à rendre neutres et uniformes les emballages de ses produits. De plus, les cigarettes électroniques sans nicotine actuellement sur le marché devraient être assujetties aux dispositions de la Loi sur le tabac afin d'éviter, entre autres, qu'elles puissent être vendues aux mineurs et les initient aux comportements des fumeurs. Il recommande par ailleurs d'augmenter à 20 $ le prix minimum pour l'achat d'un ou de plusieurs produits du tabac autres que les cigarettes. De plus, comme l'usage de la pipe à eau (chicha) est de plus en plus populaire chez les jeunes et considéré à tort comme moins dangereux que la cigarette, le DSP recommande d'interdire les salons de chicha.
Agir sur l'accessibilité des produits du tabac
Comme la quantité de points de vente des produits du tabac dans un quartier pourrait influencer leur consommation, le DSP recommande de mettre en place un système efficace de surveillance des points de vente.
Augmenter le prix du tabac
L'augmentation des taxes sur les produits du tabac est reconnue par l'Organisation mondiale de la Santé comme la mesure la plus efficace pour réduire le tabagisme tant chez les jeunes que chez les adultes. Dans le contexte où le Québec est la province canadienne où le coût d'achat des cigarettes est le moins élevé, le DSP rappelle au gouvernement provincial l'importance d'augmenter la taxe sur les produits du tabac, même si cette mesure ne relève pas de la Loi sur le tabac.
Se doter d'une législation plus efficace
La législation constitue un moyen de premier plan pour contrer le tabagisme, protéger les non-fumeurs et créer une norme antitabac. « La forme actuelle de la Loi freine l'efficacité des efforts déployés par le réseau de la santé et des services sociaux et de l'éducation. Elle remet en question la capacité d'atteindre nos objectifs du Plan de lutte contre le tabagisme 2012-2015 lancé dans le cadre de Montréal sans tabac, soit réduire la prévalence de l'usage du tabac à 16 % chez les adultes et à 13 % chez les jeunes » conclut le Dr Massé.
Le mémoire est disponible sur le site Web de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal.
SOURCE : Agence de la santé et des services sociaux de Montréal
Source :
Direction de santé publique
Agence de la santé et des services sociaux de Montréal
Renseignements :
Marie-Josée Thibert
Relations avec les médias
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