Le filet social du Canada se dégrade et les municipalités peinent à combler
les lacunes selon le nouveau rapport de la FCM
OTTAWA, le 24 mars /CNW Telbec/ - Le retrait des gouvernements fédéral et provinciaux des transferts sociaux traditionnels durant les années 90 a créé des lacunes dans le filet social canadien, que les villes tentent de combler.
Cette tendance, accentuée par la récession et l'urbanisation croissante, est la principale constatation d'un nouveau rapport de la Fédération canadienne des municipalités (FCM) intitulé Renforcer le filet social au Canada : le rôle des gouvernements municipaux. Il s'agit du sixième rapport traitant des enjeux et des indicateurs liés à la qualité de vie dans les centres urbains du Canada.
"On trouve au pays une nouvelle classe de travailleurs pauvres, des listes d'attente pour des logements abordables qui ne cessent d'allonger et des gens qui ont du mal à se rendre au travail et trouver des services de garde pour leurs enfants, constate Basil Stewart, président de la FCM et maire de Summerside (I.-P.-É.). De plus en plus, la survie de ces personnes repose sur les services offerts par les gouvernements municipaux."
Outre les services sociaux directs - comme le logement abordable, les refuges d'urgence et les garderies subventionnées -, les gouvernements municipaux sont aussi responsables de services publics qui aident les Canadiens à gagner leur vie et à élever leur famille, tels le transport collectif, les loisirs et les bibliothèques.
À partir de données provenant des 24 collectivités urbaines participant au Système de rapports sur la qualité de vie de la FCM, le rapport examine les nouveaux visages de la pauvreté et la dépendance grandissante de plusieurs groupes vulnérables à l'endroit des services sociaux municipaux. Le rapport révèle que les villes font leur possible pour combler les manques créés par le retrait de programmes fédéraux et provinciaux, mais leurs ressources limitées les forcent à prendre des décisions difficiles.
"Très souvent, nous devons déshabiller Pierre pour habiller Paul, poursuit M. Stewart. Il faut reporter des investissements dans les routes ou le traitement des eaux pour financer des logements abordables. Les finances municipales n'ont pas la solidité requise pour soutenir seules toutes ces nouvelles responsabilités."
"Non seulement devons-nous nous contenter des quelque huit cents que nous recevons de chaque dollar perçu en impôts et taxes, dit-il, mais notre dépendance forcée sur le régime d'impôt foncier nous contraint aussi à taxer les citoyens que nous voulons aider. Le problème ira en grandissant à mesure que les villes poursuivront leur croissance en attirant la part du lion de nouveaux immigrants."
M. Stewart affirme que les conclusions du rapport justifient la demande de la FCM d'un appui soutenu du gouvernement fédéral aux municipalités : "La croissance considérable et continue de la population de nos villes, la récession et l'héritage des années 90 ont transformé le Canada, laissant de lourdes conséquences dans les rues. On ne peut ignorer la dégradation de notre système. Tous les gouvernements et tous les partis politiques doivent reconnaître le problème et y répondre."
Renseignements: Eric Collard, (613) 907-6211 ou par courriel [email protected]
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