Le Front de défense des non-syndiqué-e-s dénonce la faible augmentation du salaire minimum annoncée aujourd'hui
MONTRÉAL, le 11 déc. 2014 /CNW Telbec/ - L'augmentation du taux régulier de 20 cents fait passer le salaire minimum de 10,35 $ à 10,55 $ l'heure au 1er mai 2015 et procure une très faible augmentation du pouvoir d'achat des travailleuses et travailleurs. Pour une personne qui travaille 40 heures par semaine, cette hausse ne représente qu'un faible ajustement de 8 $ par semaine et une augmentation annuelle de 416 $.
Le Front de défense des non-syndiqué-e-s (FDNS) croit qu'il est essentiel de procéder à des augmentations substantielles du salaire minimum. En 2008, 2009 et 2010 des augmentations intéressantes de 50 cents du salaire minimum ont été consenties, lesquelles ont permis un vrai rattrapage. Mais qu'en est-il de l'impact sur l'emploi ? Selon Mélanie Gauvin : « Chaque hausse du salaire minimum vient récupérer une partie de la main d'œuvre qui se trouve dans l'écart entre l'ancien et le nouveau taux. Ce qui peut expliquer une hausse du niveau d'emploi au taux du salaire minimum, mais pourrait masquer une baisse du niveau d'emploi dans les strates de salaires légèrement supérieures. Or, selon une étude de l'Institut de la statistique du Québec, la forte augmentation de l'emploi au salaire minimum de 2005 à 2010, parallèlement à l'augmentation des taux du salaire minimum, n'ont pas eu pour conséquence une baisse d'emplois rémunérés au-delà de ce taux. Le nombre d'emplois rémunérés au-dessus du salaire minimum s'est même accru en 2010 par rapport à 2005 dans les trois strates de salaire horaire supérieur au salaire minimum ».
L'augmentation du salaire minimum a aussi pour effet d'augmenter le salaire des personnes qui gagnent légèrement plus que le taux régulier. Selon Mélanie Gauvin : « Une étude du ministère du Travail nous révèle qu'une hausse du salaire minimum a une incidence positive sur la rémunération de 20 % de la main-d'œuvre au Québec, et particulièrement sur 25 % de la main-d'œuvre féminine ». Environ 60 % des personnes qui travaillent au salaire minimum au Québec sont des femmes, une surreprésentation si l'on compare à la proportion de 49 % qu'elles occupaient dans l'emploi total en 2013.
Pour le FDNS, une personne qui travaille 40 heures par semaine au salaire minimum devrait avoir un revenu de travail équivalent au seuil de faible revenu de Statistique Canada avant impôts pour une personne seule. En 2014, le taux général du salaire minimum au Québec aurait dû atteindre 11,47 $ l'heure. Toujours selon Mélanie Gauvin : « En se basant sur une semaine de 35 heures, plus représentative des heures travaillées habituellement, une personne devrait gagner 13,11$ l'heure pour se sortir de la pauvreté ».
SOURCE : Front de défense des non-syndiqué-es
Mélanie Gauvin, porte-parole nationale du FDNS; bur. : 514 270-7863 cell. : 514-795-0929; Marie-Josée Magny, porte-parole du FDNS de la Mauricie et du Centre du Québec; cell. : 819-668-6798
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