Le Gouvernement Charest ne peut détourner les sommes dues à l'Aide financière
aux études: Les 115 millions de dollars du PCBE doivent aller en totalité en
AFE

MONTRÉAL, le 11 févr. /CNW Telbec/ - Les étudiants de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) s'inquiètent grandement du manque d'empressement du gouvernement de M. Charest de s'engager à verser la totalité des sommes reçues du fédéral pour le soutien et l'amélioration du régime québécois d'Aide financière aux études (AFE). Les étudiants réclament de la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne , qu'elle s'engage immédiatement à verser toutes les sommes reçues du Programme canadien de bourses aux étudiants (PCBE) dans le régime d'Aide financière aux études, c'est-à-dire 115 millions de dollars.

"À la suite de la récente Rencontre économique du Gouvernement du Québec, tous s'entendaient sur l'importance de valoriser l'éducation postsecondaire. Les 35 millions provenant des bourses fédérales doivent servir aux étudiants qui en ont le plus besoin", a affirmé Alexis Laferrière, coordonnateur général de l'Association du secteur des sciences (AESS).

Bien que l'AFE montre de nombreuses incapacités à subvenir aux besoins réels des étudiants, Mme Courchesne tarde à prendre des mesures concrètes pour pallier aux problèmes. C'est dans ce contexte que le montant finalement annoncé par Ottawa dans le cadre du PCBE, et qui s'avère supérieur aux 80 millions annuellement "consentis" au Québec par la défunte Fondation canadienne des bourses d'études du millénaire (FCBEM), permet de dégager 35 millions de dollars d'argents neufs qui doivent être entièrement consacrés à la bonification de l'Aide financière aux études.

"Les étudiants saluent le rapatriement des quelques 115 millions de dollars dans le cadre du PCBE ainsi que le respect du droit du Québec de se retirer, avec pleine compensation, des programmes fédéraux intervenant dans ses champs de compétences. Par contre, ils ont encore en mémoire que le Gouvernement Charest a été à l'origine d'un saccage du régime d'Aide financière aux études en transformant, dès 2003, 103 millions de dollars de bourses en prêts", rappelle Simon Forget , président de l'ADEESE. Comme bien d'autres, cette décision du Gouvernement, qui précarisait davantage une population déjà fort démunie, avait soulevé l'indignation populaire. Au printemps 2005, elle avait mené à la plus grande mobilisation sociale et étudiante de l'histoire du Québec. Le Gouvernement avait alors dû reculer.

Depuis avril 2009, des études de Statistique Canada tendent à confirmer l'effet dévastateur de l'endettement des étudiants québécois qui s'élève en moyenne à 16 000 dollars . "Les étudiants de l'UQAM ne toléreront aucun détournement des investissements prévus en éducation postsecondaire pour d'autres mesures économiques, telles que la réduction de la dette provinciale", souligne Simon Boulet , président de l'AéESG.

"À l'UQAM seulement, c'est plus de 11 000 étudiants qui sont usagers de l'Aide financière aux études. Cela représente plus de 50 % des étudiants à temps plein, dont plusieurs ont des besoins plus aigus en raison de leur statut de parent-étudiant ou en l'absence de contribution parentale à leurs études. Une bonification de l'AFE est nécessaire ! Et ça débute par l'investissement des 35 millions ici en cause !", conclut Christine Normandin , présidente de l'AED.

L'Association des étudiants et des étudiantes de la Faculté des sciences de l'éducation (ADEESE), l'Association des étudiants en droit (AED), l'Association étudiante de l'École des sciences de la gestion (AéESG), l'Association du secteur des sciences (AESS), l'Association facultaire des étudiants et étudiantes en arts (AFÉA) et l'Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH) représentent 35 000 étudiants de l'Université du Québec à Montréal.

Renseignements: Mathieu Le Blanc, attaché de presse, [phone]