Le gouvernement doit poser des gestes concrets à la suite des résultats
décevants du 1er tour d'admission en résidence en médecine familiale
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Fédération des médecins omnipraticiens du Québec - FMOQ11 mars, 2010, 12:21 ET
MONTRÉAL, le 11 mars /CNW Telbec/ - La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) est extrêmement préoccupée des résultats du premier tour d'admission en résidence dans les quatre facultés de médecine de la province. La première étape du processus d'admission dans les différents programmes est maintenant terminée et il reste encore malheureusement 80 postes à pourvoir en médecine familiale, soit plus de 20 % des postes offerts. En comparaison, moins de 7 % des postes en médecine spécialisée sont toujours vacants après le premier tour d'admission. Ces résultats décevants montrent à la fois la justesse des propositions présentées par la FMOQ dans le cadre du renouvellement de l'Entente générale régissant les conditions de travail des médecins omnipraticiens, qui vient à échéance le 31 mars prochain, et l'urgence d'agir. Ces données provisoires, dont le portrait change peu après le second tour d'admission si on se fie aux années antérieures, s'ajoutent aux données définitives guères encourageantes des trois dernières années.
------------------------------------------------------------------------- Spécialités Médecine familiale ------------------------------------------------------------------------- 2009 443/465 (95 %) 309/381 (81 %) ------------------------------------------------------------------------- 2008 411/422 (97 %) 300/346 (87 %) ------------------------------------------------------------------------- 2007 401/420 (95 %) 234/300 (78 %) ------------------------------------------------------------------------- Total 1255/1307 (96 %) 843/1027 (82 %) -------------------------------------------------------------------------
"Les résultats rendus publics aujourd'hui témoignent, encore une fois, du peu d'attraction exercée par la médecine familiale auprès des finissants en médecine. Pour revaloriser ce type de pratique professionnelle et accroître le nombre de futurs médecins dans cette branche de la profession médicale, le gouvernement du Québec doit impérativement donner suite aux propositions de la FMOQ et poser des gestes concrets pour améliorer les conditions de pratique des omnipraticiens. C'est une question de survie pour notre modèle de soins et pour l'accessibilité à un médecin de famille", a affirmé le Dr Louis Godin, président de la FMOQ.
Dès octobre 2008, la FMOQ, dans la cadre de la publication de son Énoncé de principes pour une politique nationale sur la médecine familiale, sonnait l'alarme sur les conditions de pratique difficiles des médecins omnipraticiens et l'absence de véritables incitatifs à la pratique de la médecine familiale. Loin de s'améliorer, la situation s'est plutôt détériorée depuis. La pénurie actuelle de 1100 omnipraticiens dans l'ensemble de la province, les 184 postes NON pourvus en résidence en médecine familiale au cours des trois dernières années dans nos quatre facultés de médecine, auxquels viendront s'ajouter cette année de toute évidence au moins une soixantaine de nouveaux postes vacants, les crises perpétuelles qui touchent les urgences québécoises où travaillent plus de 2000 médecins omnipraticiens et le fait que plus du quart des Québécois n'ont toujours pas de médecin de famille, soit plus que partout au Canada, sont des exemples éloquents de la crise qui touche la médecine de première ligne au Québec.
Dans ce contexte, le gouvernement doit absolument se montrer sensible aux principales propositions de la FMOQ dans le cadre du renouvellement de l'Entente générale de ses membres :
- ramener à 20 % l'écart moyen de rémunération, sur une base annuelle, entre les médecins spécialistes et omnipraticiens ; - offrir un financement adéquat aux cliniques médicales afin d'en assurer la pérennité ; - mettre en place des incitatifs importants pour favoriser la prise en charge et le suivi de patients, de façon à améliorer l'accessibilité à un médecin de famille pour un maximum de Québécois ; - faire en sorte que le médecin omnipraticien ayant des activités de prise en charge et de suivi, quel que soit son milieu de pratique, reçoive le soutien professionnel, technique et administratif dont il a besoin pour s'acquitter de sa tâche; - reconnaître le modèle unique de pratique des médecins omnipraticiens au Québec, en première et en deuxième ligne.
"Tous doivent se sentir interpellés par la pénurie actuelle de médecins de famille et la difficulté d'accès aux soins qui en découle pour les citoyens. Plus que jamais le gouvernement doit agir rapidement et de façon significative sur les plans de l'organisation des soins et de la rémunération des médecins omnipraticiens, de manière à rendre véritablement attrayante la médecine familiale aux yeux des futurs médecins. Moins de 40 % de l'ensemble des finissants en médecine au Québec en 2010-2011 auront opté pour la médecine générale comme carrière alors que l'objectif gouvernemental est que 50 % en viennent à prendre cette orientation. Ce chiffre à lui seul témoigne de manière éloquente du peu d'attractivité de la médecine générale. Espérons simplement que le gouvernement comprendra le message exprimé par la relève médicale et qu'il donnera suite aux propositions de la FMOQ car il y a urgence d'agir si on veut une relève en médecine familiale au Québec", a conclu le Dr Godin.
Syndicat professionnel représentant l'ensemble des médecins omnipraticiens du Québec, la FMOQ compte plus de 8000 membres. Sa mission consiste à veiller aux intérêts professionnels et scientifiques de ses membres. Pour plus de renseignements sur la FMOQ, consultez son site Internet au www.fmoq.org.
Renseignements: Jean-Pierre Dion, directeur des Communications, [email protected]; Marie Ruel, conseillère aux Communications, [email protected]; (514) 878-1911, 1-800-361-8499; Ligne média: (514) 878-9160; Source: Fédération des médecins omnipraticiens du Québec
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