Le gouvernement du Québec a brisé le lien de confiance avec les agriculteurs
et les consommateurs
LONGUEUIL, QC, le 16 oct. /CNW Telbec/ - L'Union des producteurs agricoles (UPA) considère que le gouvernement du Québec a brisé le lien de confiance avec les agriculteurs et les consommateurs en approuvant les nouvelles dispositions agricoles de l'Accord sur le commerce intérieur (ACI), hier à Whitehorse, à l'occasion d'une rencontre des ministres provinciaux et territoriaux du commerce. "Il est excessivement navrant de constater que nos préoccupations, partagées par plusieurs associations de consommateurs, ont été cavalièrement écartées. Donner son accord à un document d'une telle importance en refusant toute expertise sur le sujet et sans consultation auprès des principaux concernés témoigne d'un entêtement quasi dogmatique en faveur du libre marché à tout crin, au détriment des intérêts agroalimentaires des citoyens", a déclaré le président général de l'UPA, M.
Dans une lettre datée du 19 août dernier, le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation précisait au président général de l'UPA qu'en "entérinant le texte du chapitre agricole révisé, les premiers ministres ont exprimé clairement l'intention de protéger la gestion de l'offre et la mise en marché collective". Or, seul le temps dira si les références à la gestion de l'offre et à la mise en marché collective protègeront adéquatement les mécanismes québécois de commercialisation. D'emblée, elles apparaissent toutefois insuffisantes et témoignent surtout d'une capitulation en règle en faveur d'un marché pancanadien résolument orienté vers l'uniformisation des lois et normes dans le secteur agroalimentaire. À cet égard, l'UPA s'attend à ce que le gouvernement du Québec respecte ses engagements et mette tout en œuvre pour protéger toute mesure présente ou future en ces matières.
Toujours dans sa lettre du 19 août, le ministre indiquait "que le Québec conserve sa capacité à adopter des règlements en ce qui a trait à l'étiquetage et à la composition des aliments. Quant aux exemptions ministérielles, nous poursuivrons nos interventions auprès du gouvernement fédéral afin que leur application soit maintenue de façon efficace". Or, rien sur le sujet n'apparaît dans la version approuvée hier, finalement diffusée deux mois après son annonce en marge d'une rencontre du Conseil de la Fédération. L'UPA s'attend à ce que le gouvernement du Québec défende farouchement ses juridictions dans ce domaine, tel qu'il s'y est engagé.
"Les ministres du Commerce, hier à Whitehorse, ont ajouté l'insulte à l'injure en acceptant de rencontrer sur place une délégation de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) alors que la Fédération canadienne de l'agriculture (FCA), qui représente plus de 200 000 agriculteurs canadiens, a essuyé une fin de non recevoir. Le jupon dépasse quant aux motivations profondes des premiers ministres et dans l'intérêt de qui ils travaillent véritablement, d''autant plus que les dispositions agricoles étaient le principal sujet à l'ordre du jour", a continué M. Lacasse.
Pour la suite des choses, l'UPA entend faire preuve d'une vigilance extrême vis-à-vis du gouvernement au regard de la défense de nos lois et règlements. "Les producteurs, forts de l'appui des associations de consommateurs et des témoignages positifs du grand public, sont fortement mobilisés. Québec doit maintenant rendre des comptes aux producteurs et aux consommateurs québécois en respectant sa parole", a conclu le président général de l'UPA, citant un récent extrait d'entrevue dans lequel le ministre Claude Béchard déclarait : "Nous ne cèderons pas les pouvoir du gouvernement à un tribunal extérieur. S'il y a quoi que ce soit, on va défendre ça bec et ongles. Oui on vient de se doter d'un mécanisme où les gens peuvent aller porter plainte, mais on va défendre nos règles, nos règlements, la gestion de l'offre et nos offices de commercialisation" (Terre de chez nous, 8 octobre 2009).
Renseignements: Patrice Juneau, Conseiller aux affaires publiques, Union des producteurs agricoles, (450) 679-0540, poste 8591; Source: Éliane Hamel, Directrice des communications, Union des producteurs agricoles, (450) 679-0540, poste 8235
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