Le gouvernement du Québec profiterait de l'adoption des logiciels libres
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Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)20 sept, 2013, 10:30 ET
MONTRÉAL, le 20 sept. 2013 /CNW Telbec/ - En plus de réaliser d'importantes économies, le gouvernement pourrait réduire sa dépendance numérique face à de grandes entreprises informatiques s'il adoptait les logiciels libres. C'est ce que révèle une note publiée aujourd'hui par l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS) qui souligne également le manque de transparence du gouvernement du Québec sur la question de ses achats de logiciels.
« En 2012, le gouvernement a choisi de renouveler une série de licences de gré à gré, pour un coût total évalué à 1,4 G$. S'il avait plutôt opté pour des logiciels libres, il aurait pu réaliser des économies d'au moins 19%, soit 265 M$. C'est là une évaluation bien conservatrice, car en Finlande une transition vers des logiciels libres a permis de réaliser des économies de plus de 70% par rapport au coût des logiciels propriétaires », souligne Stéphane Couture, chercheur-associé à l'IRIS et auteur de la note.
La note socio-économique présente par ailleurs d'autres raisons pour lesquelles le gouvernement devrait se lancer dans un tel virage.
« Les logiciels propriétaires contribuent à perpétuer la dépendance technologique du gouvernement. Nous dépendons dans certains cas d'une seule firme éditrice de logiciels qui peut à sa guise définir les modalités de support, de mise à jour et de renouvellement de ses licences. Les informaticien-nes du gouvernement ne peuvent pas adapter ces logiciels aux besoins des ministères et organismes. À l'inverse, l'usage des logiciels libres permettrait de briser le cercle de dépendance vis-à-vis des technologies propriétaires, souvent développées à l'étranger, et dont les spécifications restent opaques pour le grand public. Cela permettrait également de dynamiser le secteur informatique au Québec et de recréer une expertise interne au gouvernement dans ce domaine », affirme Stéphane Couture.
La recherche nécessaire pour la rédaction de cette note socio-économique s'est par contre butée à une contrainte de taille : l'accès à l'information.
« Nous n'avons aucune idée précise du nombre de postes informatiques au gouvernement du Québec. Impossible donc de connaître les montants totaux investis dans les licences de logiciels. Certains ministères et organismes dévoilent quelques données dans l'étude des crédits, mais rien n'est uniforme ou centralisé. La présence de partenaires privés avec lesquels des ententes de gré à gré sont établies ne simplifie évidemment pas les choses. Il est nécessaire de faire du ménage sur cette question et de rendre transparents les achats du gouvernement en matière de logiciels pour être en mesure de prendre des décisions éclairées à ce sujet. », propose Stéphane Couture.
La note socio-économique Logiciels libres : réduction des coûts et souveraineté numérique est disponible gratuitement sur : www.iris-recherche.qc.ca.
SOURCE : Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)
Simon Tremblay-Pepin, chercheur et responsable aux communications, 514-814-1522.
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