OTTAWA, le 16 déc. 2012 /CNW/ - L'Association médicale canadienne (AMC) est préoccupée par la décision du gouvernement fédéral de tourner le dos à l'administration de son programme d'accès à la marihuana à des fins médicales. L'AMC dénonce cette décision, qui omet de faire passer les patients en premier et qui rejette sur les médecins la tâche de gérer une substance pharmacologique à l'égard de laquelle il existe très peu de données cliniques.
« Le gouvernement fédéral a créé le programme et maintenant il renonce à son rôle d'autorité de réglementation de la marihuana utilisée à des fins médicales », a déclaré la Dre Anna Reid, présidente de l'AMC. « Non seulement la prescription de drogues qui n'ont pas été soumises à des tests cliniques est-elle contraire à la formation et à l'éthique médicales, mais les avantages éventuels ou les effets secondaires de la marihuana n'ont pas été vérifiés par des tests rigoureux. J'ai vu des adolescents chez qui la marihuana a provoqué une psychose. »
« Le risque de préjudice est énorme pour les patients et la décision du gouvernement fédéral est l'équivalent de demander aux médecins de rédiger des ordonnances les yeux fermés », a ajouté la Dre Reid. « Nous avons communiqué nos préoccupations à Santé Canada au cours de ses consultations, mais il semble que nous n'ayons pas été bien entendus. »
Ces commentaires font suite à une proposition visant à modifier la réglementation du Programme fédéral d'accès à la marihuana à des fins médicales. Les modifications proposées ont été annoncées aujourd'hui par la ministre de la Santé, Leona Aglukkaq. Les changements auraient pour effet de dégager Santé Canada de son rôle actuel, qui est d'autoriser l'utilisation de la marihuana à des fins médicales par les patients et de confirmer la sécurité et l'efficacité de la substance. L'AMC et d'autres associations médicales nationales ont exprimé à plusieurs reprises leur malaise face à ces propositions au cours des consultations qu'a tenues Santé Canada sur la question.
« Soyons clairs : la marihuana d'aujourd'hui n'est pas la même que celle du passé. Les variétés sont très puissantes et différentes variétés ont des effets différents, a expliqué la Dre Reid. Les patients ne voudraient pas que nous prescrivions des médicaments pour le cœur, contre le cancer ou pour soigner toute autre maladie sans avoir les preuves scientifiques à l'appui de l'utilisation de ces drogues. Pourquoi le gouvernement fédéral veut-il que nous le fassions pour la marihuana ? »
Pour avoir accès aux commentaires formulés par la Dre Anna Reid, présidente de l'AMC, dans une déclaration vidéo, cliquez ici : http://www.skyflyproductions.com/CMA-AMC/
SOURCE : ASSOCIATION MEDICALE CANADIENNE
Lucie Boileau, gestionnaire, Relations avec les médias
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