Le Groupe consultatif d'experts a publié son rapport sur l'aide médicale à mourir pour les personnes atteintes de troubles mentaux English
Le rapport comprend des recommandations et des mises en garde
TORONTO, le 13 févr. 2020 /CNW/ - À la suite d'un examen exhaustif des données probantes disponibles, le Groupe consultatif d'experts (GCE) sur l'aide médicale à mourir (AMM) a publié aujourd'hui un rapport qui recommande la prudence afin que l'évolution des politiques sur l'aide médicale à mourir ne mette pas en danger la vie de Canadiens atteints de troubles mentaux. Au Canada, l'AMM s'adresse aux patients atteints de maladies dont le déclin est irréversible. Cependant, contrairement à d'autres conditions médicales, on ne peut jamais prévoir si les maladies mentales sont incurables.
« Les données probantes montrent qu'il est impossible de prédire le caractère incurable des maladies mentales », a expliqué le Dr K. Sonu Gaind, psychiatre de Toronto qui coordonne le GCE. La société pourrait penser qu'on veut aider les gens à mourir avec l'AMM pour soulager une maladie incurable mais en réalité, nous mettrions fin à leur vie en raison de la solitude, de la pauvreté et de toutes sortes d'autres souffrances alors que leur vie pourrait s'améliorer. Je ne pense pas que les Canadiens appuieraient ce genre de discrimination. »
Mark Henick, l'un des membres du GCE qui a vécu avec des problèmes de santé mentale et de dépression pendant plus de 20 ans, affirme qu'il aurait « certainement » choisi de recevoir l'aide médicale à mourir dans le passé si cette option avait été disponible. Il souligne que, tandis que les maladies mentales soient traitables, opter pour l'AMM est irréversible. « La personne suicidaire que j'étais serait étonnée de voir la personne en bonne santé que je suis aujourd'hui », explique M. Henick. C'est exactement pour cette raison que je suis soulagé de ne pas avoir eu accès à une solution irréversible pour soulager mes souffrances. Je serais passé à côté de tellement de choses que je n'aurais jamais imaginées un jour possibles. Et aujourd'hui, je suis vraiment très reconnaissant de pouvoir profiter de la vie. Tout le monde mérite d'avoir cette chance. »
Le rapport du GCE souligne la nécessité d'établir des politiques fondées sur des données probantes et de ne pas ignorer de façon discriminatoire les réalités auxquelles sont confrontés les patients atteints de maladies mentales. Les lois canadiennes relatives à l'AMM doivent reconnaître queles données probantes établies à l'échelle mondiale montrent qu'on ne peut pas affirmer que les maladies mentales sont incurables. Les lois doivent aussi comprendre des mesures de précautions adéquates contre le désir ambivalent de mourir, afin que la société ne retire pas la vie de personnes qui ne sont pas en fin de vie et qui auraient pu continuer à profiter de la vie.
Consultez le rapport et les recommandations sur www.eagmaid.org
Le Groupe consultatif d'experts (GCE) sur l'aide médicale à mourir (AMM) est formé de personnes possédant une vaste expérience des politiques et des pratiques de l'AMM au Canada et à l'étranger, ainsi que des questions touchant la santé mentale et la maladie mentale. Le GCE comprend des membres des groupes d'experts du Conseil des académies canadiennes (CAC) sur l'AMM et des personnes atteintes de troubles mentaux ou ayant une expertise dans ce domaine.
Notre mission : fournir des conseils d'expert fondés sur des données probantes pour orienter la politique relative à l'AMM
SOURCE Expert Advisory Group on Medical Assistance in Dying
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