Le huard près de la parité au Nouvel An, mais recul probable cet hiver :
Marchés mondiaux CIBC inc.
Les prix des marchandises devraient également chuter alors que les fondamentaux feront monter le dollar américain
TORONTO, le 10 nov. /CNW/ - L'ascension du huard près de la parité avec le dollar américain devrait se maintenir jusqu'à la nouvelle année, mais la devise canadienne est vulnérable à un recul avant le printemps, selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC inc.
Il reste "encore quelques mois au cours desquels le huard pourrait flirter avec des niveaux proches de la parité", indique Avery Shenfeld, économiste en chef à la Banque CIBC, dans le dernier rapport Global Positioning Strategy.
Cependant, les facteurs qui confèrent sa vigueur au huard, comme la forte baisse du dollar américain et la hausse des prix des marchandises, semblent voués à une correction au début de 2011, selon M. Shenfeld.
La "vague massive de ventes" qui a affaibli le dollar américain "témoigne d'une idée fausse selon laquelle la (Réserve fédérale américaine) est en train de noyer le monde sous un flot de billets verts et que l'assouplissement quantitatif constitue une manière délibérée de déprécier le dollar par une offre excédentaire."
M. Shenfeld mentionne des mesures générales de la masse monétaire qui montrent qu'il n'y pas eu d'injection de dollars américains sur le marché. "L'argent créé par l'achat de billions d'obligations dort tout simplement dans les comptes de la (Réserve fédérale américaine) dans lesquels les banques américaines l'ont déposé à titre de réserve supplémentaire."
M. Shenfeld souligne également que la masse monétaire de la zone euro a progressé à un rythme analogue à celle des États-Unis, alors que la masse monétaire canadienne a suivi en fait une trajectoire plus rapide. Ce fait donne à penser que la vente de dollars américains en réaction à l'assouplissement quantitatif a été excessive, ce qui expose l'euro, le yen et le huard à une correction.
"L'élément déclencheur le plus probable (de cette correction) sera simplement le désenchantement du marché face à l'évolution de la conjoncture économique dans les pays dont la devise avait la cote", explique M. Shenfeld.
"Le malaise budgétaire dans la zone euro laisse planer le risque d'un défaut de paiement en Grèce, ainsi que d'une récession à court terme dans des pays comme l'Espagne et l'Irlande. L'Allemagne et le Japon, qui sont tributaires de leurs exportations, éprouveront des difficultés compte tenu des taux de change en vigueur, tout comme le Canada du reste."
Les perspectives sont pratiquement les mêmes pour les marchandises, souligne M. Shenfeld. "Les prix ont été soutenus dans une certaine mesure par des indicateurs de croissance satisfaisants en provenance de la Chine, mais l'envolée du pétrole, du cuivre et, bien sûr, de l'or n'a été en grande partie que le reflet inversé de la baisse du dollar lorsqu'il a commencé à être question d'assouplissement quantitatif. Si, comme nous le prévoyons, une correction en faveur du dollar américain a lieu cet hiver, ne soyez pas surpris si le vent qui gonflait les voiles du navire des marchandises souffle un peu moins fort aussi."
M. Shenfeld a revu ses prévisions pour le huard : il prévoit que celui-ci vaudra 0,99 $ US à la fin de l'année et tombera à 0,93 $ US d'ici au printemps en raison d'une croissance économique décevante et d'un dollar américain fort.
À plus long terme, cependant, certains facteurs pourraient contribuer à replacer le dollar canadien sur une trajectoire ascendante à mesure que la croissance économique mondiale s'améliorera, fait remarquer Jeremy Stretch, chef de la stratégie en matière de devises à la Banque CIBC, dans le même rapport. Parmi ces facteurs, mentionnons les prévisions selon lesquelles les marchés ayant des flux de rentrées liés aux marchandises, comme celui du Canada, connaîtront à long terme une croissance plus élevée du PIB que ceux des pays qui en sont dépourvus. La décision des banques centrales de diversifier leurs réserves de devises constitue un autre facteur. Cette tendance s'est traduite par une hausse du nombre de dollars canadiens détenus, et la perspective d'une diversification des réserves permettra vraisemblablement de maintenir une offre résiduelle à long terme pour les monnaies-marchandises", indique M. Stretch.
La Banque CIBC prévoit qu'après s'être replié cet hiver, le huard s'appréciera de nouveau et atteindra 0,99 $ US d'ici décembre 2011.
Vous pouvez consulter la version intégrale de ce rapport de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/gps_nov10.pdf.
Marchés mondiaux CIBC inc. est la division des services bancaires aux entreprises et aux investisseurs de la Banque CIBC. Afin de réaliser son mandat à titre de principal fournisseur canadien de services bancaires de gros axés sur la clientèle, Marchés mondiaux CIBC offre une vaste gamme de produits et services de crédit, de marchés financiers, d'investissement, de services de banque d'affaires et de recherche à sa clientèle constituée de gouvernements, d'institutions, de sociétés et de particuliers au Canada et sur les principaux marchés au monde.
Renseignements: Avery Shenfeld, économiste en chef, 416 594-7356, [email protected]; Jeremy Stretch, stratège en matière de devises, 011-44-207-234-7232, [email protected]; Tom Wallis, Communications et affaires publiques, 416 980-4048, [email protected]
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