Le ministre de la Langue française remet plusieurs récompenses pour la promotion de notre langue commune
QUÉBEC, le 23 nov. 2023 /CNW/ - Neuf personnes et une organisation ont été honorées au cours d'une cérémonie officielle tenue aujourd'hui au Séminaire de Québec, en présence du ministre de la Langue française, M. Jean-François Roberge, qui a remis plusieurs distinctions et prix lors de cette soirée.
Le ministre a tout d'abord honoré le travail en faveur de la vitalité de la langue française de deux femmes et de cinq hommes qui ont dédié leur carrière à faire la promotion de notre langue commune. Ces sept personnes ont reçu leur insigne des mains du ministre et sont désormais membres de l'Ordre des francophones d'Amérique. L'Ordre reconnaît en effet les mérites de personnes qui se sont consacrées ou qui se consacrent au maintien et à l'épanouissement de la langue française en Amérique, ou qui ont accordé leur soutien à l'essor de la vie française sur le continent américain.
Les nouveaux membres de l'Ordre sont :
- Pour les autres continents, M. Claude Hauser ;
- Pour les Amériques, Mme Évelyne Bornier ;
- Pour l'Acadie, M. Raoul Boudreau ;
- Pour l'Ouest canadien, Mme Diane Côté ;
- Pour l'Ontario, Dr Bernard Leduc ;
- Pour le Québec, M. Pierre André Julien ;
- Pour le Québec également, M. Michel Robitaille.
Lors de cette cérémonie, la Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick s'est méritée le Prix du 3-juillet-1608 remis par M. Claude Lavoie, conseiller municipal du district de Saint-Rodrigue et président de l'arrondissement de Charlesbourg, représentant la Ville de Québec. Ce prix commémore la fondation de la Ville de Québec par Samuel de Champlain et rappelle son importance historique pour les francophones d'Amérique. Il est destiné à rendre hommage à une organisation œuvrant en Amérique du Nord qui rend ou a rendu des services exceptionnels à une collectivité de langue française et à l'ensemble de la francophonie nord-américaine.
Le Ministère a également décerné au cours de la soirée deux prix journalistiques, remis par Mme Juliette Champagne, sous-ministre. Le prix Jules-Fournier, destiné aux professionnels de la presse écrite, a été décerné à M. Alexandre Gascon et le prix Raymond-Charette, attribué à un professionnel de la télévision ou de la radio, a été décerné à Mme Catherine Mercier. Ces deux récompenses soulignent les mérites de professionnels des médias qui utilisent dans leur travail un français de qualité exceptionnelle.
Citation :
« Je suis très fier de pouvoir honorer aujourd'hui ces femmes, ces hommes et cette organisation qui placent le français au cœur de leurs priorités. Notre gouvernement s'est donné pour mission de renverser la vapeur et de freiner le déclin du français, mais il a besoin de l'appui de tous les francophones. Souligner le travail de celles et ceux qui font briller notre langue commune, c'est encourager les actions concrètes pour soutenir son essor. Je félicite sincèrement les sept nouveaux membres de l'Ordre des francophones d'Amérique, les deux journalistes gagnants des prix Jules-Fournier et Raymond-Charette et l'organisation lauréate du Prix du 3-Juillet-1608 pour leurs réalisations ! »
Jean-François Roberge, ministre de la Langue française
Pièce jointe : Biographies des récipiendaires de l'Ordre des francophones d'Amérique.
Faits saillants :
- L'Ordre des francophones d'Amérique est une décoration décernée depuis 1978, comme le Prix du 3-Juillet-1608.
- Les insignes de l'Ordre sont constitués d'une médaille et d'une fleur de lys stylisée qui représente le symbole de l'Ordre et qui est portée à la boutonnière.
- Pour sa part, le Prix du 3-Juillet-1608 est constitué d'une plaque commémorative. L'organisation lauréate se voit également offrir une bourse de 5 000 $.
- Les récipiendaires et l'organisation lauréate reçoivent également un parchemin calligraphié, signé par le premier ministre du Québec et par le ministre de la Langue française.
- Les gagnants des prix Jules-Fournier et Raymond-Charette se voient offrir chacun une bourse de 5 000 $ et un parchemin calligraphié, signé par le premier ministre du Québec et par le ministre de la Langue française.
Biographies des lauréats de l'Ordre des francophones d'Amérique, du Prix du 3-Juillet-1608 et des prix médias
Pour les autre continents : Claude Hauser
M. Claude Hauser est professeur au département d'histoire contemporaine de Fribourg depuis 2003 et enseigne depuis 2012 l'histoire culturelle à la Faculté des sciences historiques d'UniDistance, institut universitaire suisse pour lequel il a mis sur pied le baccalauréat en histoire en tant que responsable de filière et doyen.
M. Hauser entretient une histoire de longue date avec le Québec. Il a reçu en 1999 une bourse du Prix de la Fondation Anne et Robert Bloch pour la culture dans le Jura, bourse qu'il consacre à un séjour de trois mois au Québec pour travailler, sous la supervision du professeur Yvan Lamonde, à l'édition complète du journal de guerre d'Auguste Viatte. Au cours de sa carrière, il s'est engagé dans la supervision, la rédaction et l'animation de différentes revues et associations francophones d'histoire et de sciences humaines et de l'Institut jurassien des Sciences, des Lettres et des Arts, entre autres. Il a coanimé le Groupe de recherche en Histoire intellectuelle contemporaine, en Suisse, et a fondé en 2010 le Centre suisse d'études sur le Québec et la Francophonie, dont il est co-dirigeant et animateur.
M. Hauser préside depuis 2018 l'Association internationale des études québécoises. Des séjours de recherche prolongés au Québec lui ont permis de publier plusieurs articles sur l'histoire des relations Suisse-Québec et de participer ou d'organiser des colloques sur l'évolution de l'espace culturel francophone en Suisse, en France, au Québec et en Chine. Il a contribué à l'organisation de l'Université d'automne francophone de Shanghai qui offrait plusieurs conférences et ateliers touchant l'histoire du Québec et de la francophonie. Expert bénévole pour le Fonds de recherche du Québec - Société et culture, il donne régulièrement des cours sur l'histoire et la culture québécoise à l'Université de Fribourg. Il a également mis en place une formation à UniDistance, reliée au Prix CEQF/Richard Mille, remis pour la première fois à la mairie de Québec et en Suisse en 2022.
Pour les Amériques : Évelyne Bornier
Détentrice d'un doctorat en littérature francophone, Mme Évelyne Bornier a consacré sa carrière à l'enseignement dans différentes universités américaines. Elle a d'abord enseigné à l'Université du Sud-Est de la Louisiane où elle a accompli de petits miracles : elle y a créé le premier programme d'apprentissage de français par le service dans les écoles locales et est parvenue à tripler le nombre d'étudiants et d'étudiantes dans les programmes de français en cinq ans seulement.
Actuellement en poste à l'Université d'Auburn, elle est titulaire d'une chaire professorale. Elle y poursuit son combat pour le français. Le recrutement d'étudiants et d'étudiantes, ainsi que le développement de nouveaux programmes, sont au centre de ses préoccupations. Elle a également entre autres mis sur pied le premier programme destiné aux futurs enseignants et enseignantes de français en Alabama, en cotutelle avec l'Université Laval.
Très active sur la scène francophone, ses réalisations en faveur de la langue française sont nombreuses. Entre 2006 et 2011, elle a été présidente du Consortium CODOFIL et a assuré la liaison entre les universités louisianaises et les écoles où le français était enseigné. En 2008, elle a participé à la signature du renouvellement des Accords franco-louisianais. Elle agit à titre de rédactrice en chef adjointe, critique, membre de la rédaction et coordonnatrice pour plusieurs organisations en lien avec la langue. Elle est également devenue membre du Conseil consultatif de la Northeast Conference on the Teaching of Foreign Languages en 2019, a été élue représentante régionale pour le français de la Modern Language Association en 2021 et nommée membre du comité organisateur de cette dernière en 2023. Elle y sera en première ligne pour défendre les intérêts du français.
Mme Bornier est aussi une autrice accomplie : elle a à son actif des livres, recueils de poésie et articles ou chapitres scientifiques parus en Louisiane et en Acadie.
Pour l'Acadie : M. Raoul Boudreau
Professeur au département d'études françaises de l'Université de Moncton de 1975 à 2011, M. Raoul Boudreau a eu une carrière bien remplie. Directeur de son département, président du Comité des études supérieures, membre du Sénat académique et du Conseil de la Faculté des études supérieures et de la recherche, membre de nombreux comités universitaires et facultaires, ce passionné de la langue française a laissé sa marque au sein de la communauté universitaire.
Son expertise est reconnue mondialement. Ses recherches sur la littérature acadienne l'ont amené à la faire connaître sur les scènes locale, nationale et internationale et à décrocher plusieurs subventions du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. On ne compte plus le nombre d'ouvrages et de travaux, articles, chapitres et autres communications savantes qu'il a dirigés, écrits ou auxquels il a participé. Plus du tiers de ceux-ci ont été publiés ou livrés aux États-Unis ou en Europe, contribuant ainsi à la promotion de la littérature acadienne dans le monde.
M. Boudreau a contribué à tisser des liens serrés entre les écrivains acadiens et l'Université en les invitant régulièrement dans ses cours et en créant une résidence d'écrivain au sein du département d'études françaises. Pour nombre d'entre eux et d'entre elles, il est devenu un précieux conseiller, un mentor, un modèle, autant dans leurs projets d'écriture que dans les demandes de subvention et de prix ou dans la lecture et le commentaire de leurs manuscrits.
Raoul Boudreau est un professeur estimé des étudiants et étudiantes, qui a su transmettre l'amour de la littérature acadienne et donner à de futurs enseignants et enseignantes des écoles publiques francophones néobrunswickoises l'envie, les outils et les connaissances de diffuser à leur tour le talent des auteurs et autrices acadiens. Il a également dirigé les études supérieures de futurs professeurs universitaires de littérature.
M. Boudreau a reçu en 2011 le prestigieux prix Marguerite-Maillet décerné par l'Association des professeurs des littératures acadienne et québécoise de l'Atlantique et la Société nationale de l'Acadie. Il a été nommé professeur émérite de l'Université de Moncton en 2014.
Pour l'ouest canadien : Diane Côté
Une grande partie de la carrière de Mme Diane Côté a été consacrée à l'épanouissement de la francophonie et à la promotion de la langue française, d'abord en Colombie-Britannique, puis à l'échelle canadienne.
Très engagée dans les mouvements de jeunesse francophones de l'Ontario, un déménagement en Colombie-Britannique en 1982 l'a poussée à s'intéresser au Centre culturel français de l'Okanagan. Elle y a coordonné plusieurs projets avant de faire partie du conseil d'administration pendant cinq ans, dont trois à titre de présidente. Mme Côté a profité de ses années sur la côte Pacifique pour y faire rayonner le français. Tour à tour conseillère, vice-présidente et présidente au sein de différents comités de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique, elle a également occupé la fonction de vice-présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada. De retour à Ottawa en 1999, elle devient directrice des liaisons communautaires et gouvernementales de la Fédération des communautés francophones et acadienne.
Mme Côté a pris sa retraite à l'automne 2021, après 40 ans d'engagement envers la francophonie.
Pour l'Ontario : Bernard Leduc
Jusqu'à tout récemment président-directeur général de l'Hôpital Monfort, en Ontario, le docteur Bernard Leduc a commencé sa carrière dans cet établissement en 1997, en plein milieu d'une bataille pour la survie de ce centre hospitalier francophone. Le combat s'est poursuivi jusqu'en 2002 et l'hôpital offre encore aujourd'hui ses services en français. Le Dr Leduc en a gravi les échelons jusqu'à son poste actuel.
Il serait impossible d'énumérer toutes les réalisations du Dr Leduc. Il a à cœur le développement du centre hospitalier et l'excellence des soins, comme en témoigne notamment l'agrément avec mention d'honneur d'Agrément Canada, reçu à trois reprises par l'Hôpital Monfort. Le lancement de l'Institut du Savoir Montfort a également eu lieu sous sa direction et, en 2015, l'hôpital est entré au palmarès des 40 meilleurs hôpitaux de recherche au Canada. Pendant la pandémie, l'établissement a prêté main-forte et accueilli des patients d'ailleurs en Ontario, et même d'autres provinces, tout comme des patients d'hôpitaux pédiatriques. Au fil des ans, le Dr Leduc a toujours veillé à ce que des soins de qualité et sécuritaires soient disponibles autant en anglais qu'en français.
La langue française est d'ailleurs une priorité pour le Dr Leduc qui s'est engagé activement au sein de plusieurs organisations francophiles comme l'Association des communautés francophones d'Ottawa, la Société santé en français, l'Assemblée de la francophonie, le Réseau des services de santé en français de l'est de l'Ontario ou encore Médecins francophones du Canada. Outre les nombreux prix reliés à la santé, il a d'ailleurs reçu le prix Paulette-Gagnon remis par l'Assemblée de la francophonie en 2021.
Pour le Québec : Pierre-André Julien
Professeur associé à l'Université du Québec à Trois-Rivières, M. Pierre-André Julien a également été chercheur principal à l'Organisation de coopération de développement économique et professeur invité aux quatre coins du globe, enseignant majoritairement en français. Pendant sa carrière, il a contribué au rayonnement de l'enseignement et de la recherche francophone.
Au cours des années 70, s'intéressant principalement à l'évolution future des sociétés, c'est dans le domaine de la prospective que M. Julien s'est distingué, notamment au sein du Groupe de recherche sur le futur de l'Université du Québec. Il a également consacré beaucoup de temps à étudier les petites et moyennes entreprises (PME), domaine d'étude auquel il a grandement contribué, non seulement au Québec, mais aussi en Amérique et sur la scène internationale. Il est l'un des auteurs francophones les plus prolifiques et marquants sur le sujet. Plus de 70 % de ses articles et conférences sont publiés en français, tout comme la quasi-totalité de ses 26 livres.
La promotion de la langue française a toujours été au centre des préoccupations de M. Julien, comme en témoigne sa contribution au développement de l'espace francophone pour l'éducation, la recherche et l'économie. Il a notamment mis sur pied la première maîtrise en entrepreneuriat et PME au Canada, formé le Groupe de recherche en économie et gestion des PME, qui est devenu l'Institut de recherche sur les PME, créé l'Association internationale de recherche en entrepreneuriat et PME et cofondé la Revue internationale PME.
M. Julien a reçu de nombreuses reconnaissances, dont plusieurs en lien avec la langue. Il a été nommé chevalier de l'Ordre national du Québec, a reçu un doctorat honoris causa de l'Institut national polytechnique de Lorraine, est lauréat du Prix Marcel-Vincent de l'Association francophone pour le savoir, du Prix d'excellence du Service méritoire du Bureau canadien de l'éducation internationale et de la Médaille du cinquantième anniversaire de la création de l'Université du Québec. En 2022, la Bourse de recherche Pierre-André Julien a été créée et s'adresse à la communauté étudiante de cycles supérieurs de l'Université du Québec à Trois-Rivières dont le mémoire ou la thèse porte sur l'entrepreneuriat ou les PME.
Pour le Québec : Michel Robitaille
Avec près de 50 ans d'expérience en relations internationales, M. Michel Robitaille n'a pas manqué d'occasions de faire rayonner la langue française. Délégué général du Québec à Paris et représentant personnel du premier ministre pour la Francophonie de 2010 à 2016, il a auparavant porté plusieurs autres chapeaux dans le réseau diplomatique québécois, dont celui de délégué général du Québec à New York, directeur général du Bureau des missions du gouvernement du Québec et organisateur de missions internationales d'envergure pour le premier ministre du Québec. En 2016, il est nommé président-directeur général des Offices jeunesse internationaux du Québec et secrétaire général de l'Office franco-québécois pour la jeunesse.
M. Robitaille a enchaîné les responsabilités pour la promotion du français. Nommé en 2019 par le Conseil des ministres en tant que président du conseil d'administration du Centre de la francophonie des Amériques, il est aussi coprésident du Réseau international des Maisons des francophonies et cofondateur du Groupe des Ambassadeurs francophones de France. Il a participé activement à sept Sommets de la Francophonie, dont cinq en tant que représentant personnel du premier ministre du Québec. Il a également été professeur de français et conseiller pédagogique pour le Conseil du développement du français en Louisiane et animateur d'émissions de radio en français à Los Angeles et en Louisiane. Loin de s'arrêter là, M. Robitaille œuvre aussi dans le domaine culturel, en tant que vice-président de l'organisation sans but lucratif Écho Sonore dédiée à la chanson et à la musique d'ici et d'ailleurs, et en tant qu'idéateur de la future Maison de la chanson et de la musique du Québec. Il a aussi permis à plusieurs artistes québécois de se produire à Los Angeles.
M. Michel Robitaille a été décoré du grade d'officier de la Légion d'honneur et est membre honoraire de l'American Association of Teachers of French.
Prix du 3-Juillet-1608 : Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick
La Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) agit comme un véritable porte-parole des francophones du Nouveau-Brunswick. Depuis cinquante ans, elle œuvre pour promouvoir la langue française, tant au sein des provinces de l'Atlantique que dans l'ensemble de l'Amérique du Nord.
On ne compte plus le nombre de causes pour lesquelles la SANB a permis une avancée significative. L'avancement, la reconnaissance et l'épanouissement du peuple acadien du Nouveau-Brunswick ont toujours été au centre de ses préoccupations. La Société a fourni des efforts considérables et agi comme chef de file dans le dossier de la modernisation de la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick. Son travail a également mené à l'enchâssement d'un article qui reconnaît la spécificité de la communauté acadienne, dans la Charte canadienne des droits et libertés.
La Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick a soutenu la création d'un grand nombre d'organismes sectoriels dans le but de soutenir l'avancement des Acadiens. Depuis ses débuts, elle contribue à la création, à la défense, au renforcement et au maintien d'institutions francophones essentielles au développement de la communauté acadienne du Nouveau-Brunswick.
Elle joue également un rôle de premier ordre pour sensibiliser et éduquer les élus et la population aux enjeux et défis d'une communauté linguistique en situation minoritaire.
C'est pour avoir réussi à faire reconnaître les droits et la spécificité de la communauté acadienne du Nouveau-Brunswick que le Prix du 3-Juillet-1608 lui est décerné.
Prix Jules-Fournier : Alexandre Gascon
Monsieur Gascon oeuvre dans l'un des domaines les plus influencés par l'anglais : les sports. Celles et ceux qui connaissent le moins cet univers diront que couvrir les sports se résume à énumérer des détails techniques et quelques statistiques. Pourtant, il s'agit d'un domaine journalistique qui nécessite de longues descriptions et, il est vrai, un jargon technique très pointu. Si la majorité des journalistes sportifs utilisent les termes anglais, Alexandre Gascon a démontré qu'il était tout à fait possible de couvrir les événements sportifs avec un français impeccable. Ses récits sont toujours empreints d'un niveau de langue de qualité, maniant la complexité des mots sans le piège de trop alourdir le propos.
On pourrait presque dire que M. Gascon allie sport et littérature tant ses textes se dévorent comme une histoire en évolution, maintenant captifs l'attention et l'intérêt du lecteur, même celui moins intéressé par le sujet. Les images sont nombreuses, les mots efficaces, précis et évocateurs. Rares sont les journalistes capables de citer Gargantua et Pantagruel de Rabelais pour analyser un match du Canadien sans sonner faux.
Les textes de M. Gascon sont la preuve que notre langue commune est riche et subtile et qu'elle permet aux plus aguerris de l'utiliser pour ouvrir une fenêtre sur le monde, dans tous les domaines.
C'est pour cette capacité hors du commun à décrire le sport dans une langue riche et accessible à la fois que le prix Jules-Fournier est décerné cette année à Alexandre Gascon.
Prix Raymond-Charrette : Catherine Mercier
Catherine Mercier s'est jointe à l'équipe de La semaine verte en tant qu'animatrice et journaliste à l'automne 2013.
Auparavant, elle a été correspondante de Radio-Canada et CBC à Pékin de 2010 à 2013 et également traité de l'actualité des Nations Unies à New York de 2008 à 2010. À ce titre, elle a couvert plusieurs grands événements, dont les cérémonies de commémoration de la tragédie du 11 septembre et la tentative d'attentat à la bombe près de Times Square.
On a aussi pu la voir à la barre de la série documentaire Amour, haine et propagande.
Grande amoureuse des langues, polyglotte, elle maîtrise l'art de vulgariser les enjeux avec rigueur tout en conservant un ton et un vocabulaire accessibles pour le grand public. Elle maîtrise la langue française avec sensibilité et acuité, un peu comme elle pose l'archet sur les cordes d'un violoncelle. Peu de gens le savent, mais Catherine Mercier a étudié la musique au conservatoire de Rimouski avant d'entreprendre des études universitaires en langues.
C'est pour sa capacité à vulgariser, dans un français irréprochable, des contenus scientifiques touchant à l'agriculture, la faune, la flore et aux enjeux environnementaux que le prix Raymond-Charette est décerné cette année à Madame Catherine Mercier.
SOURCE Cabinet du ministre de la Langue française
Source : Thomas Verville, Directeur des communications, Cabinet du ministre de la Langue française, Tél. : 514 219-5193, [email protected] ; Information : Relations avec les médias, Direction des communications, Ministère de la Langue française, Tél. : 418 781-9520, [email protected]
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