Le ministre du Travail Jean Boulet annonce que le Québec n'a plus à respecter la norme canadienne de santé et sécurité et met à risques des milliers de travailleurs et le public
MONTRÉAL, le 4 juill. 2019 /CNW Telbec/ - Avec la décision portant sur la formation des grutiers, le ministre du Travail, Jean Boulet a annoncé que le Québec n'a plus à respecter la norme canadienne de santé et sécurité. En effet, la décision du ministre vient réduire de 90 % les exigences de formation des grutiers professionnels, ouvrant ainsi la voie à un nombre accru d'incidents impliquant des dommages matériels, des blessés et des morts.
Le directeur du local 791G de la FTQ-Construction, Evans Dupuis, s'inquiète de la santé et de la sécurité des travailleurs et du public et rappelle que la formation actuelle a été adoptée en 1997 afin de contrer le nombre alarmant d'accidents impliquant des grues. « Depuis que la formation professionnelle est en vigueur, le nombre de décès annuel a diminué de 66 %. En mettant en place une formation initiale de seulement 3 semaines, et conservant la formation en entreprise, on peut s'attendre à revenir au même taux de de mortalité, soit près de 5 morts par année. Qu'en pense le ministre de l'Éducation ? », souligne Evans Dupuis.
Le camion-flèche n'est pas un simple outil
Depuis la modification au règlement le 14 mai 2018, les camions flèches peuvent être opérés par des travailleurs détenant une formation de 80 h plutôt que la formation de grutier, mais il ne faut pas banaliser la puissance de ces engins : le camion-flèche n'est pas un outil de travail simple à utiliser, seul un grutier bien formé peut l'opérer de façon sécuritaire.
Faux consensus, même l'industrie n'est pas en accord avec le ministre
L'Association des propriétaires de grues du Québec (APGQ) n'est pas d'accord avec le ministre Jean Boulet affirme son président, Michel Riverin : « Les employeurs souhaitent embaucher des travailleurs qui ont les qualifications requises afin de réduire les risques d'accidents et de protéger les travailleurs et le public », explique-t-il.
M. Riverin, qui est aussi directeur des opérations et des relations de travail de Guay inc, la plus importante entreprise de grues au Canada ayant notamment participé à la création du diplôme de formation professionnelle des grutiers, insiste et précise que le DEP en conduite de grues comporte d'autres avantages : « Les travailleurs qualifiés nous permettent de développer notre expertise et de réaliser de grands ouvrages qui ont construit le Québec moderne. »
Enfin, l'ensemble des acteurs de l'industrie, incluant les experts en santé et sécurité, invitent le ministre du Travail à exiger le DEP en conduite de grue pour garantir la santé et la sécurité sur les chantiers et pour le public. « Pour prendre une telle décision, il est évident que les actions du ministre ne sont pas guidées par un souci d'assurer la santé et la sécurité des travailleurs et du public, puisque nous savons que le nombre de décès va augmenter. Qui est donc si influent pour convaincre le ministre d'ignorer l'avis des experts et celui de toute l'industrie ? », s'interroge Evans Dupuis. « Je recommande grandement au ministre du Travail de relire les rapports des experts s'il veut éviter de lire les rapports des coroners dans les prochaines années », conclut-il.
SOURCE Union des opérateurs grutiers, Local 791G
Source : Evans Dupuis, directeur de l'Union des opérateurs grutiers, Local 791G, Renseignements : Apraham Niziblian 514-912-3467
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