Le Parti québécois exhorté à démentir le mensonge de la « taxe cachère »
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Centre consultatif des relations juives et israéliennes13 mars, 2014, 16:03 ET
MONTRÉAL, le 13 mars 2014 /CNW Telbec/ - Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes-Québec (CIJA-Québec) appelle le Parti québécois à démentir la théorie du complot à caractère antisémite colportée par sa candidate dans la circonscription de Gouin, Louise Mailloux.
« Nous sommes extrêmement troublés par la candidature de Mme Mailloux qui s'est fait le relais à plusieurs reprises de la légende urbaine dite de la 'taxe cachère' et qui aujourd'hui a affirmé aux médias qu'elle assumait toutes ses déclarations passées », a déclaré Luciano G. Del Negro, vice-président de CIJA-Québec.
Selon Mme Mailloux, la certification cachère est une « arnaque », un « vol » et une « taxe » payée « directement (…) à la synagogue » que paieraient les Québécois à leur insu.[1] Elle fait ainsi écho à une théorie du complot concoctée et mise en circulation par le Ku Klux Klan et diffusée par plusieurs autres groupes racistes et néo-nazis.
Cette propagande anti-juive prétend faussement que la certification cachère gonfle le prix des produits alimentaires certifiés, bénéficie financièrement à la communauté juive et contribue à exposer les Juifs québécois au ressentiment infondé de leurs concitoyens.
« Les propos saugrenus et profondément diffamatoires à l'endroit des Juifs québécois de Mme Mailloux n'ont pas leur place dans une grande formation politique telle que le Parti québécois. La candidature de Mme Mailloux est un mauvais précédent qui risque d'éroder gravement le civisme dans la vie politique québécoise», a conclu M. Del Negro.
Informations complémentaires
Dans la foulée de l'apparition de la « taxe cachère » dans les audiences de la Commission Bouchard-Taylor, des producteurs québécois certifiés et l'entreprise québécoise de distribution alimentaire Métro ont confirmé que la certification cachère n'a aucune incidence sur le prix de vente[2].
La certification cachère n'est pas un processus de transformation des aliments et le procédé ne comprend aucune forme de bénédiction. Il s'agit de simples inspections assurant que les ingrédients d'un produit certifié n'entrent pas en contact avec des aliments prohibés.
La certification cachère est une stratégie de mise en marché pour les entreprises certifiées. Selon une étude réalisée par la firme britannique de recherche sur le marché alimentaire MINTEL, seulement 14% des consommateurs qui recherchent des produits certifiés cachère sont des Juifs pratiquant, la majorité des consommateurs associant la certification à une marque de qualité et de santé[3].
Les frais de certification sont minimes à l'échelle des coûts de production générale et ne gonflent pas le prix de vente. En fait, la certification cachère ouvre de nouveaux marchés et rapporte de nouveaux revenus aux entreprises certifiées, ce qui contribue plutôt à réduire le prix de vente.
En 1997, le Gouvernement du Canada a démenti la théorie du complot de la « taxe cachère » après que des citoyens eurent été incités par des groupes racistes à réclamer des déductions fiscales[4] en guise de compensation pour la « taxe cachère ».
Louise Mailloux dans ses propres mots :
« Comme à la messe, alors que la bénédiction du prêtre change le pain et le vin en corps et en sang du Christ, celle du rabbin change les poulets égorgés, le Nestlé Quick et le ketchup, en milliards de dollars. Dieu n'abandonne pas ses créatures et les accompagne même chez Loblaws et chez Métro. Dans les simagrées du rabbin bénissant le Coke, les frites, le sel et la mayonnaise, Dieu est partout et Il «cash» sur tout. Ding, ding, ding! Vous imaginez la supercherie, se faire payer pour bénir des bouteilles de Coke! Il y a même des rabbins qui font un camion d'une seule traite. C'est plus payant, et ça permet de bénir le camion en même temps. Les produits certifiés casher ont envahi l'alimentation industrielle et ils sont devenus incontournables dans nos grandes chaînes d'alimentation. Rien qu'aux États-Unis, le marché casher vaut 13 milliards de dollars. God is rich. »[5]
« Ce dont il faut se méfier, c'est qu'il ya des groupes intégristes qui ont des intérêts politiques et c'est l'assiette au beurre pour eux que ce marché du cachère et de l'halal (sic) parce qu'ils viennent faire une ponction, ils viennent nous chercher en nous taxant sur des produits et ils financent après ça leurs actions politiques ».[6]
[1] Bazzo TV, Télé-Québec, 29 mars 2012.
[2] Dufour, Valérie. « Pas plus cher pour manger cachère », Journal de Montréal, 22 octobre 2007. . [En ligne] http://fr.canoe.ca/infos/societe/archives/2007/10/20071022-073002.html (Page consultée le 11 mars 2014).
Perreault, Laura-Julie et Touzin, Caroline « Accommodements raisonnables : Bouchard-Taylor: mythes et réalités », La Presse, lundi 26 novembre 2007
[3] Mintel. «3 in 5 kosher food buyers purchase for food quality, not religion », 17 février 2009. [En ligne] http://www.mintel.com/press-centre/food-and-drink/3-in-5-kosher-food-buyers-purchase-for-food-quality-not-religion (Page consultée le 11 mars 2014).
[4] http://www.cra-arc.gc.ca/nwsrm/rlss/1997/m03/kshr-fra.html
[5] Mailloux, Louise. « Je veux qu'on m'enseigne pas qu'on me saigne », L'Aut'journal, avril 2012.
[6] Louise Mailloux en entrevue avec Benoit Dutrizac (98,5 FM), 20 mars 2012.
SOURCE : Centre consultatif des relations juives et israéliennes
David Ouellette, Directeur associé, affaires publiques, 514.294.4420
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