Le président des TCA demande au ministre de l'Environnement de faire preuve
de leadership et de conclure une entente sur le climat à Copenhague
"
Le gouvernement canadien a fait l'objet ces dernières semaines de nombreuses critiques internationales, y compris du secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon, sur ses piètres résultats en matière de lutte contre le changement climatique.
M. Lewenza a souligné que depuis la récente période de transformation de l'économie mondiale et environnementale, la situation au
"Notre gouvernement fédéral a peu innové en matière de développement de technologies énergétiques propres et de stratégies de mises en application", a indiqué Ken Lewenza.
"La crise économique mondiale a offert à notre gouvernement l'occasion de mettre de l'avant un programme qui s'attaquerait à la crise de l'environnement et permettrait de rebâtir notre économie dans une perspective de développement durable. Mais cette occasion n'a clairement pas été saisie, au détriment de tous les Canadiens et Canadiennes."
Ken Lewenza se joint aux autres dirigeants syndicaux du
"Ce nouvel accord doit absolument tracer le chemin vers le développement durable qui va assurer la survie de tous les peuples."
Ci-joint la version intégrale de la lettre.
Le 3 décembre 2009 L'honorable Jim Prentice Par télécopie : 819-953-0279 Ministre de l'Environnement Les Terrasses de la Chaudière 10, rue Wellington, 28e étage Gatineau (Québec) K1A 0H3 Cher ministre Prentice, Au nom des 225 000 membres des TCA à travers le pays, je vous écris pour vous encourager, ainsi que votre équipe de négociateurs, à conclure un nouvel accord mondial sur le climat lors des discussions entourant la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) dans le cadre de la 15e Conférence des parties à Copenhague cette année. À ce jour, l'approche du Canada à l'égard de ces négociations a été décevante, en dépit du fait qu'un nouvel accord sur le climat semble de plus en plus près de pouvoir être conclu. Il est totalement contreproductif de la part du Premier ministre Stephen Harper de véhiculer l'idée que la conclusion à Copenhague d'un accord sur le climat ayant force obligatoire est un objectif irréaliste. Cette insistance révèle un manque de volonté de la part du Canada de s'attaquer à cet enjeu de suprême importance. La communauté internationale n'a jamais été confrontée à un besoin aussi urgent de s'unir et de négocier un accord ambitieux et ayant force obligatoire afin que nous puissions nous adapter de façon durable aux effets néfastes et dévastateurs des changements climatiques de la planète. Cet accord doit cibler les objectifs de réduction des émissions fondés sur des preuves scientifiques (25 à 40 % de réduction d'émissions d'ici 2020 et au moins 80 % de réduction d'ici 2050 pour revenir au niveau de 1990) et établis par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GEIC). Mais cet accord doit aussi être juste et équitable. Comme accord de remplacement au Protocole de Kyoto, ce nouvel accord doit absolument tracer le chemin vers un développement durable qui va assurer la survie de tous les peuples. Il doit aussi chercher à préserver toutes les sociétés, particulièrement les plus vulnérables. En outre, parmi ses principes fondamentaux, l'accord doit établir des clauses musclées qui maintiennent l'intégrité des emplois pour tous les travailleurs confrontés à la délocalisation en raison des changements climatiques. Malheureusement, depuis la transformation récente de l'économie mondiale et de l'environnement, la situation au Canada est lamentable. Plus d'un demi-million de Canadiennes et Canadiens ont perdu leurs emplois au cours de la dernière année seulement et seuls quelques travailleurs réussissent à se trouver un travail stable et décent. Entre-temps, l'empreinte carbonique du Canada continue de croître. Avant la dernière récession économique mondiale, le niveau d'émissions a honteusement augmenté de 22 % par rapport à celui de 1990 - un pourcentage dépassant de loin l'engagement de notre pays à réduire ses émissions jusqu'à 6 % sous le niveau de 1990. Notre gouvernement fédéral a peu innové en matière de développement de technologies énergétiques propres et de stratégies de mises en application. Il est resté passif alors que notre secteur manufacturier, autrefois un chef de file mondial, est tombé en miettes sans avoir pleinement utilisé sa capacité à investir dans de nouvelles opportunités de production écologique, dont la fabrication de nouvelles voitures vertes. Il n'a pas tenu compte non plus de la demande d'une injection substantielle de fonds afin d'investir dans les infrastructures publiques, y compris le transport, de sorte à avoir un impact positif important pour les travailleurs. La crise économique mondiale a offert à notre gouvernement l'occasion de mettre de l'avant un programme qui s'attaquerait à la crise de l'environnement et permettrait de rebâtir notre économie dans une perspective de développement durable. Mais cette occasion n'a clairement pas été saisie, au détriment de tous les Canadiens et Canadiennes. Le Canada doit maintenant faire preuve de leadership, autant sur le plan national qu'international, afin de s'assurer que la communauté internationale évolue collectivement vers un développement durable. Alors que nous approchons la dernière ronde de discussions des Nations Unies sur les changements climatiques, selon le calendrier établi à Bali en 2007, la conclusion d'un solide et ambitieux accord à Copenhague marquera un point de départ essentiel. De plus, alors que vous vous dirigez vers les négociations dans les prochaines semaines, je vous demande de faire en sorte que tout nouvel accord sur le climat respecte l'appel d'une "transition équitable pour les travailleurs menant à des emplois décents et de qualité", tel que l'indique le projet du texte de négociation au paragraphe 9 du document non officiel sur la vision commune (no 43). Je vous encourage aussi à ajouter une définition des "acteurs" ou de la "société civile", conformément aux définitions retenues de l'Agenda 21, comme façon de reconnaître les syndicats en tant qu'acteurs légitimes dans ces négociations internationales. À l'égard de ces deux demandes, notre syndicat est solidaire avec les autres syndicats au Canada et partout ailleurs. Le débat sur l'existence réelle des changements climatiques est terminé. Nous constatons déjà les graves conséquences environnementales de l'approche du statu quo devant le niveau non viable d'émissions carboniques dans l'atmosphère. De la fonte de la calotte glaciaire jusqu'aux régimes climatiques de plus en plus rudes, en passant par le continuel déclin de la masse terrestre et de l'extinction éventuelle de petits états insulaires, nos fragiles écosystèmes ne vont pas attendre que les chefs d'État déploient les efforts nécessaires pour combattre de façon efficace cette crise mondiale. Le Canada a été à l'avant-garde de plusieurs initiatives mondiales importantes dans le passé, notamment lorsque nous avons courageusement pris position en signant le Traité d'interdiction des mines et le Protocole de Montréal visant à protéger la couche d'ozone en 1987. Le temps est maintenant venu de faire honneur à ces victoires et d'ouvrir une nouvelle voie qui réévalue le rôle actuel du Canada dans le cadre des efforts multilatéraux et diplomatiques. Le Canada doit être déterminé à jouer un rôle de leadership lors des négociations internationales sur le climat dans le cadre de la CCNUCC. Nos négociateurs doivent être clairement mandatés de conclure un accord significatif sur le climat à Copenhague. J'espère que vous endosserez ces demandes lors de la prochaine ronde de négociations sur le climat à la 15e Conférence des parties et que vous travaillerez avec les TCA et d'autres syndicats au Canada afin d'affronter ce problème majeur des changements climatiques et d'établir des mesures de soutien à la transition pour les travailleurs. J'attends avec impatience votre réponse et il me fera plaisir de discuter de ce dossier avec vous dans les meilleurs délais. Recevez mes sincères salutations, Ken Lewenza Président, TCA KL/AD/jwsepb343 c. c. : David McGuinty, porte-parole en matière d'environnement et d'énergie du Parti libéral Linda Duncan, porte-parole en matière d'environnement, NPD Elizabeth May, chef du Parti vert du Canada Ken Georgetti, président du Congrès du travail du Canada Bureau exécutif national des TCA Adjoints au président Représentants et représentantes du personnel
Renseignements: Angelo DiCaro, Communications, TCA, (416) 606-6311; ou Peggy Nash, adjointe au président national des TCA, (416) 333-8097
Partager cet article