Le président du Syndicat des TCA condamne les modifications au Programme des travailleurs étrangers temporaires English
TORONTO, le 27 avril 2012 /CNW/ - Les modifications aux règlements touchant l'embauche de travailleurs étrangers temporaires ne contribueront qu'à favoriser les abus et à faire en sorte que les travailleurs migrants travaillent dans de moins bonnes conditions, soutient Ken Lewenza, président des TCA. Celui-ci réagit aux modifications apportées aux règlements, lesquels permettront désormais aux employeurs d'accélérer le processus de recrutement de travailleurs étrangers qualifiés et de leur verser une rémunération jusqu'à 15 % moindre que le salaire courant : les travailleurs étrangers seront donc moins bien payés que leurs homologues canadiens.
« Ce programme dirigé par des employeurs avec l'aval du gouvernement sent déjà l'exploitation à plein nez », dénonce M. Lewenza. « Le programme, dans sa forme actuelle, dispose de peu de freins et contrepoids. Il rend donc les travailleurs vulnérables et leur donne peu de moyens de faire appliquer les droits accordés aux travailleurs canadiens. »
Exprimant son indignation, M. Lewenza a fait valoir que les modifications effectuées par la ministre fédérale des Ressources humaines, Diane Finley, ne mèneront qu'à une dégradation généralisée des conditions des travailleurs. En vertu des nouveaux règlements, les demandes des employeurs visant à faire venir au pays des travailleurs hautement qualifiés seront traitées en 10 jours. En comparaison, un délai de 12 à 14 semaines est actuellement requis pour l'obtention d'un avis concernant l'impact sur le marché du travail. Le gouvernement a en outre indiqué que si les modifications à la réglementation ne s'appliquaient qu'aux travailleurs hautement qualifiés, elles pourraient s'étendre rapidement à d'autres catégories de travailleurs.
Des travailleurs étrangers temporaires sont déjà au service de certaines entreprises dont le personnel est représenté par les TCA, notamment des usines de transformation du poisson, des centres de villégiature et des entreprises dans le domaine de l'aérospatiale, et le syndicat est bien au fait des problèmes complexes qu'engendre le programme, soutient M. Lewenza.
Le gouvernement exploite grossièrement le désespoir de nombreux travailleurs migrants qui essaient de trouver un emploi au Canada, affirme M. Lewenza. « Le gouvernement fédéral a laissé le patronat dicter les modalités de notre système d'immigration. Les Canadiens n'appuient pas ce genre de modèle d'équité. »
« Avec plus de 1,5 million de Canadiens au chômage, le pays ne souffre pas d'une pénurie de main-d'œuvre. Il est malhonnête et trompeur d'insinuer que le Canada déplore un manque de main-d'œuvre et que ces modifications sont nécessaires. »
En tant que nation, le Canada a un lourd passé derrière lui pour ce qui est de faire venir des travailleurs au pays pour les faire trimer dur, dans des conditions déplorables et pour un salaire de misère, rappelle M. Lewenza. « Aucun gouvernement, peu importe son allégeance politique, ne devrait jamais tenter de retourner en arrière. »
Shannon Devine, communications, Syndicat des TCA, (cell.) 416-302-1699, ou Angelo DiCaro, (cell.) 416-606-6311
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