Le printemps, le bon moment pour faire sa part pour les pollinisateurs
ST-HYACINTHE, QC, le 26 avril 2023 /CNW/ - Avec l'arrivée du mois de mai, plusieurs nous demandent comment aider les pollinisateurs. Pour Québec Vert, la meilleure façon est de diversifier votre aménagement paysager pour accroître la biodiversité et répondre adéquatement aux besoins des pollinisateurs.
Bien que les pissenlits fournissent de la nourriture aux pollinisateurs en mai, il est essentiel de rappeler que ce n'est pas la seule façon de les nourrir et que cela n'est pas suffisant pour combler tous leurs besoins. En effet, les pollinisateurs ont besoin d'une grande diversité végétale pour se nourrir tout au long de la saison. Il existe plusieurs centaines d'espèces d'insectes pollinisateurs au Québec avec des besoins différents en matière de pollen et de nectar.
Pour combler efficacement leurs besoins, il est donc préférable de miser sur la diversité végétale en optant pour un aménagement paysager diversifié. Des aménagements composés d'arbres, d'arbustes, de fleurs vivaces, d'annuelles et de pelouse durable avec des floraisons qui s'échelonnent toute la saison nourriront les pollinisateurs d'avril à novembre, en plus de leur fournir des habitats propices.
« En diversifiant votre aménagement paysager, vous contribuerez activement à la protection et à l'accroissement de la biodiversité et au bien-être des pollinisateurs. Comme le printemps est une saison où le nectar et le pollen sont plus rares pour les pollinisateurs, nous vous invitons à consulter la liste des plantes printanières pour les pollinisateurs en annexe pour vous aider à planifier votre aménagement. »
Citation de Madame Luce Daigneault, M.Sc., Agronome, directrice générale de Québec Vert
Faisons tous ensemble un geste concret pour la préservation de notre environnement et la protection de la biodiversité en diversifiant nos aménagements paysagers.
Québec Vert est une fédération composée de 12 associations d'entreprises et de professionnels œuvrant en horticulture ornementale, environnementale et nourricière. Porte-parole de la communauté du végétal et du paysage, sa mission est de représenter et de promouvoir ce secteur stratégique et d'en favoriser la croissance dans une perspective de développement durable.
Source :
Nathalie Deschênes
Directrice générale adjointe
Québec Vert
Courriel : [email protected]
Cellulaire : 450-230-3293
Annexe
Plantes pour contrer la faim des pollinisateurs au printemps
En avril et au début mai, la nourriture se fait rare pour les pollinisateurs. Tout juste sortis de l'hiver, ces derniers cherchent avidement de l'énergie calorique sous forme de nectar, et des pollens, pour assurer leurs besoins en protéines et en minéraux. Certains pollinisateurs sont à la recherche de nectar, d'autre de pollens et certains des deux, mais bref, tous cherchent des fleurs ! Pour les aider, une planification judicieuse de nos plantations est nécessaire, car les plantes à floraison printanière doivent se planter une ou plusieurs années d'avance.
La grande majorité des plantes à floraison printanière font leurs bourgeons floraux à l'automne, c'est pourquoi elles peuvent fleurir si tôt au printemps. Une fois en place, elles serviront de nourriture pour très longtemps, car ces plantes ligneuses ou herbacées sont vivaces.
Il ne faut surtout pas s'imaginer que toutes les fleurs à offrir sont voyantes et colorées. Sur ce point, il faut changer de paradigme. Plusieurs fleurs printanières très prisées des pollinisateurs n'ont pas de pétales. Les chatons de saule, les fleurs d'érables et de peupliers en sont de bons exemples. En fait, la floraison des arbres fournit la majorité de la nourriture des insectes pollinisateurs à leur réveil. C'est pourquoi il faut inclure cette nourriture essentielle dans nos aménagements.
Voici quelques choix, non exhaustifs, de plantes prisées par les pollinisateurs en avril et au début mai. Il ne faut pas oublier que les zones de rusticité vont influencer la période de floraison des différentes espèces.
Lors de vos balades en forêts, vous pourrez également constater de nombreuses espèces de sous-bois à floraison hâtive et attractives pour les pollinisateurs (clintonie boréale, épigée couchée, mertensie de Virginie, savoyane, etc.)
*Floraison très hâtive
**Espèces de sous-bois principalement
Arbres et arbustes
Arbres fruitiers (Amélanchier du Canada, argousiers, cerisiers, pommiers, pommetiers, pruniers, poiriers, etc.)
Arbustes fruitiers (Aronie, bleuetier, gadelier, cassissier, groseillier, mûrier, sureau, etc.)
Aulne *
Bouleau*
Cerisier à grappes
Cornouiller
Érable*
Gainier du Canada
Hêtre*
Noisetier
Peuplier*
Saules *
Shepherdie du Canada*
Viorne lentago
Bulbes
Anémone sylvie*
Chionodoxa
Crocus
Éranthe d'hiver*
Jacinthe des bois*
Jacinthe d'Espagne*
Jonquille
Muscari ou jacinthe à grappe
Nivéole de printemps et nivéole d'été
Perce-neige
Puschkinia
Scille
Le chionodoxa, également appelé Gloire des neiges, est un bulbe méconnu de la plupart des jardiniers. Elle fleurit très tôt au printemps et disparait totalement au début de l'été. Son cycle court permet sa culture sous les arbustes et un peu partout dans les plates-bandes, car les petits bulbes ont le temps de refaire leurs réserves de photosynthèse avant la sortie des feuilles de la plupart de nos végétaux. De plus, la Gloire des neiges se naturalise facilement, sans jamais être envahissante. Il est possible de l'implanter tout simplement en lançant ses semences aux endroits voulus.
Plantes vivaces
Ancolie du Canada**
Actée rouge** (culture facile, mais fruits toxiques)
Arabette
Aubriète
Bermudienne montagnarde (peut-être introduit dans un gazon)
Primevère
Pulmonaire
Sanguinaire
Tiarelle cordifoliée** (culture facile, couvre-sol)
Violette vivace
Pelouse
Certaines plantes d'un gazon diversifié vont fleurir en complément des pissenlits. C'est le cas du lierre terrestre et du trèfle. Le lierre terrestre, très apprécié des pollinisateurs, a l'avantage, dû à sa croissance rampante, de conserver plusieurs fleurs après la tonte. Les crocus, les chionodoxa et les puschkinia s'implantent facilement dans le gazon et auront amplement le temps de refaire leurs réserves avant la première tonte effectuée après la floraison des pissenlits.
Et les plantes annuelles ?
En raison des risques de gels, il faut oublier la majorité des plantes annuelles tôt au printemps. Toutefois, cette catégorie de plantes représente un apport considérable de nourriture pour les pollinisateurs en milieu urbain et il ne faut pas l'oublier, car elles feront partie de la relève à la fin mai. Il faut toujours garder en tête que grâce à leur longue période de floraison, les plantes annuelles riches en nectar et pollen deviennent les sources de nourritures les plus efficaces pour les petits espaces urbains.
Source :
Claude Vallée, agr., M.Sc., Professeur en horticulture ornementale, environnementale, nourricière (HOEN) et biophilique, Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ)
Jessica Champagne-Caron, agr., Analyste technique et scientifique chez Québec Vert
SOURCE Québec Vert
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