Le rapport Statistiques canadiennes sur le cancer révèle une baisse marquée des taux de décès par cancer du poumon English
Les mesures de lutte antitabac et les avancées en recherche ont contribué à réduire l'incidence du cancer du poumon au Canada. Il demeure cependant primordial d'intensifier les efforts de prévention et de détection précoce et d'accroître les investissements dans l'innovation et la recherche pour contrer le cancer le plus mortel et le plus couramment diagnostiqué au Canada.
TORONTO, le 8 nov. 2023 /CNW/ - Un rapport diffusé aujourd'hui par la Société canadienne du cancer (SCC) met en lumière les progrès importants accomplis en matière de prévention, détection précoce et traitements pour les personnes aux prises avec le cancer du poumon.
Le rapport annuel, intitulé Statistiques canadiennes sur le cancer 2023, a été élaboré par le Comité consultatif des statistiques canadiennes sur le cancer en collaboration avec la SCC, Statistique Canada et l'Agence de la santé publique du Canada.
Les données montrent qu'entre 2015 et 2020, les taux de décès par cancer du poumon ont diminué de 4,3 % par année depuis 2014 chez les hommes et de 4,1 % par année depuis 2016 chez les femmes. Pour les deux sexes combinés, la réduction a été de 3,8 % par année depuis 2015. Il s'agit de la plus forte baisse annuelle des taux de mortalité pour tous les types de cancer signalés, et de la baisse la plus rapide de la mortalité par cancer du poumon enregistrée à ce jour au Canada.
« Nous avons fait beaucoup de progrès pour freiner le taux de mortalité par cancer du poumon au Canada, dit Jennifer Gillis, Ph. D., gestionnaire principale de la surveillance à la SCC. Ces statistiques montrent que les efforts ont porté fruit et suscitent de l'espoir pour les personnes atteintes de cancer du poumon et tout le milieu de la lutte contre le cancer. Cela signifie un meilleur pronostic et des perspectives plus favorables pour les personnes atteintes de cancer. »
On prévoit qu'en 2023, le taux de décès par cancer du poumon chez les hommes sera de 56 % inférieur à son point culminant observé en 1988. Chez les femmes, on prévoit un taux de 24 % inférieur par rapport au sommet de 2006. La différence entre les tendances des taux de cancer du poumon chez les hommes et chez les femmes reflète en grande partie les différences entre les taux de tabagisme par le passé. Le nombre d'hommes qui fument du tabac tous les jours a commencé à diminuer au milieu des années 1960 au Canada. Chez les femmes, la réduction du tabagisme s'est amorcée seulement dans les années 1980. Malgré la baisse substantielle des taux normalisés selon l'âge de décès par cancer du poumon, on prévoit que ce cancer emportera 20 600 personnes (9800 femmes et 10 800 hommes) au Canada en 2023, selon les estimations.
La baisse des taux de décès par cancer du poumon s'explique surtout par une réduction de l'usage de tabac commercial, lequel est le plus important facteur de risque pour le cancer du poumon. Environ 72 % des cas de cancer du poumon au Canada sont dus au tabagisme.
« Les règlements sur le tabac au Canada figurent parmi les meilleurs au monde, et leur efficacité à réduire le tabagisme et ses impacts sont bien démontrés, précise Jennifer Gillis. Plus de 50 000 cas de cancer pourraient être évités au Canada d'ici 2042 si la prévalence du tabagisme était réduite à 5 % d'ici 2035. »
Statistique Canada rapporte qu'en 1965, la moitié de la population canadienne (49,5 %) fumait du tabac, 61 % étant des hommes et 38 %, des femmes. Depuis, ce nombre a chuté. En date de 2022, les fumeurs représentaient 11,6 % de la population totale âgée de 12 ans et plus.
La SCC a été au premier plan des grandes politiques de lutte antitabac qui ont joué un rôle direct dans la réduction du nombre de personnes qui fument du tabac au Canada. Par exemple, les activités de défense de l'intérêt public menées par la SCC ont contribué à l'adoption des règlements sur l'emballage neutre, des mises en garde illustrées sur les paquets de cigarettes, de taxes plus élevées sur le tabac et des mises en garde additionnelles sur les cigarettes elles-mêmes - une première dans le monde - qui seront en vigueur à compter d'avril 2024. Nos prises de position et nos interventions auprès des gouvernements ont aussi aidé à établir de nouveaux règlements, tels que l'interdiction du tabac aromatisé et les milieux de travail sans fumée. Des politiques comme celles-ci aident à restreindre l'accès, à sensibiliser aux risques pour la santé et à rendre le tabagisme plus coûteux et moins attrayant, des mesures ayant toutes une efficacité démontrée pour réduire le tabagisme.
Malgré ces progrès, le cancer du poumon demeurera vraisemblablement le cancer le plus diagnostiqué au Canada, avec un nombre estimatif de 31 000 nouveaux cas en 2023.
« Il reste encore beaucoup à faire pour atteindre l'objectif du Canada de réduire la proportion d'utilisateurs de tabac à moins de 5 % d'ici 2035, déclare Rob Cunningham, analyste principal des politiques à la SCC. Pour faire diminuer l'usage de tabac, la SCC demande que tous les ordres de gouvernement mettent en œuvre un plan de lutte contre le tabagisme comprenant une hausse des taxes sur le tabac, un durcissement des lois et une amélioration des programmes. Les provinces devraient plus particulièrement s'assurer que le règlement qu'elles sont en train de négocier avec les fabricants de produits du tabac, dans le cadre des poursuites historiques intentées contre ceux-ci, contient des mesures importantes pour réduire l'usage du tabac. »
Si le cancer du poumon est principalement associé au tabagisme, rappelons que d'autres facteurs de risque tels que des expositions au radon (un gaz), à l'amiante, à la pollution de l'air et à certains produits utilisés en milieu de travail peuvent augmenter la probabilité d'apparition d'un cancer du poumon.
Femme d'affaire et survivante de deux cancers, Ysabel Viau a reçu un premier diagnostic de cancer du côlon en 2019. Une intervention chirurgicale et 8 cycles de chimiothérapie préventive plus tard, le cancer avait disparu. En juin 2020, un scan de vérification détecte une tumeur au poumon. Son dépistage précoce de cancer du poumon, distinct du premier, offre un pronostic encourageant. S'en suivent une nouvelle chirurgie, 10 autres cycles de chimiothérapie, 33 cycles de radiothérapie et 13 cycles d'immunothérapie, en pleine pandémie. Elle a gardé sa situation sous silence, car elle s'inquiétait de la réaction de ses clients et partenaires.
« Comme entrepreneure, j'aide les organisations à gérer les différences en milieu de travail. Alors j'ai finalement décidé de parler publiquement de mon expérience du cancer pour briser les tabous qui entourent le cancer au travail, » dit Ysabel. « Je suis en rémission des deux cancers les plus meurtriers au Canada. Grâce à la recherche, à l'évolution des traitements, à l'accès à l'information et à l'aide accessible pour les personnes atteintes, je suis ici aujourd'hui. Je suis fière de soutenir la lutte contre le cancer du poumon. Ensemble, nous pouvons sensibiliser davantage de personnes à la maladie et améliorer les soins contre le cancer par l'innovation. »
Depuis les 30 dernières années, les avancées en recherche ont aidé à prolonger la survie grâce à la détection précoce. Plus le cancer du poumon est détecté tôt, plus il est facile à traiter. C'est vrai également pour une récidive et la propagation de métastases. La SCC continue de soutenir les provinces et les territoires dans l'implantation de programmes organisés de dépistage du cancer du poumon pour les populations à haut risque au Canada.
Les personnes atteintes d'un cancer du poumon bénéficient aussi des progrès en matière de traitements, désormais plus précis, plus efficaces, avec moins d'effets secondaires néfastes.
« Pour le milieu de la lutte contre le cancer du poumon, c'est une période d'innovation et d'accélération dans tous les aspects de la recherche sur le cancer du poumon, et il y a bien des raisons d'être enthousiastes, dit Jennifer Gillis. Les chercheurs ont conçu des façons novatrices de déceler le cancer du poumon plus tôt et plus facilement, ont exploré des interventions chirurgicales moins invasives qui réduisent le temps de rétablissement, ont employé la radiothérapie ciblée stéréotaxique pour atténuer les lésions aux tissus sains et ont mis en œuvre des thérapies par médecine de précision et des immunothérapies qui amènent le corps à utiliser son propre système immunitaire. Ces avancées sauvent des vies. »
Il faut investir davantage dans la recherche afin de mieux comprendre l'ensemble des risques de cancer du poumon, des possibilités en matière de prévention et de détection précoce et des options de traitements plus efficaces pour le cancer du poumon.
« Le cancer du poumon est la première cause de décès par cancer au Canada, mais reçoit étonnamment moins de financement que les autres types de cancer, poursuit Jennifer Gillis. En investissant plus dans la recherche sur le cancer du poumon, nous pourrons acquérir des connaissances essentielles sur cette maladie et sa progression, qui nous permettront d'élaborer de meilleurs traitements pour les personnes qui en sont atteintes. »
Depuis 10 ans, la SCC a investi environ 47,3 M$ dans des recherches axées sur le cancer du poumon dans le cadre de programmes comme ses Subventions d'équipe Découverte, le plus vaste effort collectif jamais déployé au Canada dans le but d'améliorer les perspectives pour les cancers pour lesquels le taux de survie est faible. Accordées à des équipes de haut niveau réunissant des chercheurs, des cliniciens, des personnes ayant une expérience de cancer et d'autres spécialistes, ces subventions visent à trouver des façons novatrices de prévenir, de détecter et de traiter les cancers pour lesquels la survie est faible, tels que le cancer du poumon.
- La probabilité à vie d'avoir un cancer est de 45 %, et est similaire pour les deux sexes.
- Chez les hommes, les plus fortes baisses de l'incidence de cancer ont été enregistrées pour le cancer colorectal (−4 % par année depuis 2014), le cancer du poumon (−2,6 % par année depuis 2012) et la leucémie (−2 % par année depuis 2011).
- Chez les femmes, les plus fortes baisses de l'incidence ont été enregistrées pour le cancer colorectal (−3,1 % par année depuis 2014), le cancer de la thyroïde (−2,6 % par année depuis 2012) et le cancer de l'ovaire (−2,6 % par année depuis 2014).
- La plus forte hausse de l'incidence chez les hommes a été observée pour le mélanome (+2,2 % par année depuis 1984).
- Chez les femmes, le cancer du col de l'utérus est maintenant celui dont l'incidence grimpe le plus rapidement (+3,7 % par année depuis 2015); il s'agit de la plus forte hausse de ce cancer depuis 1984. En 2023, on prévoit que 1550 personnes au Canada recevront un diagnostic de cancer du col de l'utérus.
- On prévoit qu'environ 1 personne sur 4 au Canada succombera au cancer.
- La probabilité de mourir d'un cancer est légèrement plus élevée chez les hommes (24 %) que chez les femmes (21 %).
- Chez les hommes, les cancers pour lesquels la mortalité a le plus diminué ont été, après le cancer du poumon, le cancer de la vessie (−3,4 % par année depuis 2016), le cancer du rein et du bassinet du rein (−3,1 % par année depuis 2014) et le mélanome (−2,6 % par année depuis 2013).
- Chez les femmes, les cancers pour lesquels la mortalité a le plus diminué ont été, après le cancer du poumon, le lymphome hodgkinien (−3,2 % par année depuis 1984), le cancer colorectal (−3,1 % par année depuis 2014) et le mélanome (−3 % par année depuis 2014).
Pour en savoir plus sur le cancer au Canada, visitez cancer.ca/statistiques. Pour obtenir de plus ample information sur le rapport 2023, consultez le rapport intégral, la fiche d'information générale ou la fiche d'information sur le cancer du poumon. Pour découvrir des statistiques sur plus de 20 types de cancer, consultez notre nouveau Tableau de bord des Statistiques canadiennes sur le cancer.
Nous reconnaissons respectueusement que de nombreux membres des Premières Nations, des Métis et des communautés autochtones urbaines ont un rapport sacré et symbolique avec le tabac traditionnel. Toutes les mentions du tabac dans ce communiqué concernent les produits commerciaux du tabac. Le travail de défense de l'intérêt public mené par la Société canadienne du cancer cible uniquement l'utilisation de tabac commercial.
« Pour transformer l'avenir des soins contre le cancer et améliorer les perspectives pour toutes les personnes confrontées à la maladie, y compris celles qui sont ou ont été touchées par un cancer du poumon, il est essentiel que les experts en santé aient accès à des renseignements exacts qui fournissent une image claire et à jour du fardeau que représente le cancer au Canada. C'est avec fierté que Statistique Canada contribue au rapport Statistiques canadiennes sur le cancer, qui analyse des données de santé de haute qualité provenant de notre Registre canadien du cancer afin de fournir un aperçu complet des tendances du cancer à l'échelle nationale. Les informations essentielles du rapport permettront de mieux comprendre les lacunes existantes au sein de la communauté du cancer et permettront aux professionnels de la santé, aux décideurs et aux chercheurs de mieux répondre aux besoins des personnes atteintes de la maladie. »
- Jeff Latimer, directeur général, Direction de la statistique de la santé, Statistique Canada
Le rapport Statistiques canadiennes sur le cancer a été préparé par le Comité consultatif des statistiques canadiennes sur le cancer en collaboration avec la Société canadienne du cancer, Statistique Canada et l'Agence de la santé publique du Canada avec les données sur le cancer tirées des registres provinciaux et territoriaux du cancer, par l'entremise du Registre canadien du cancer. Les données sur l'incidence du cancer et la mortalité par cancer sont issues du Registre canadien du cancer et de la Base canadienne de données sur l'état civil - Décès, respectivement, qui sont gérés par Statistique Canada. Les données proviennent des registres provinciaux et territoriaux du cancer et des registraires de l'état civil. Statistique Canada a réalisé la plupart des analyses liées à ce rapport, avec la contribution de l'Agence de la santé publique du Canada. La traduction française de ce rapport a été effectuée par l'Agence de la santé publique du Canada. La Société canadienne du cancer coordonne la production et la diffusion de cette publication et la finance grâce à des dons de charité. Depuis plus de 35 ans, cette publication fournit des renseignements qui orientent la prise de décision sur le soutien et les services requis et sur les recherches nécessaires. Elle aide aussi à mesurer l'impact de la prévention, de la détection précoce et du traitement. Pour de plus amples renseignements à propos des Statistiques canadiennes sur le cancer, visitez cancer.ca/statistiques.
La Société canadienne du cancer travaille sans relâche afin de sauver et d'améliorer des vies. Nous finançons les plus brillants chercheurs dans le domaine du cancer. Nous fournissons un réseau d'aide empreint de compassion à toutes les personnes atteintes de cancer, partout au Canada et pour tous les types de cancer. En tant que voix des personnes qui ont le cancer à cœur, nous travaillons de concert avec les gouvernements pour créer une société en meilleure santé. Aucun autre organisme ne fait ce que nous faisons pour améliorer des vies aujourd'hui et transformer l'avenir du cancer à jamais.
Ensemble, agissons contre le cancer. Appelez-nous au 1 888 939-3333 ou visitez cancer.ca dès aujourd'hui.
SOURCE Société canadienne du cancer (Bureau National)
Valérie Taillon, Gestionnaire des communications, Société canadienne du cancer, [email protected], 514 518-6295
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