Le ratissage international des applications et des sites Web suscite des préoccupations concernant la collecte de renseignements personnels auprès des enfants
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Commissariat à la protection de la vie privée du Canada02 sept, 2015, 10:55 ET
GATINEAU, QC, le 2 sept. 2015 /CNW/ - La majorité des applications mobiles et des sites Web observés dans le cadre du ratissage international pour la protection de la vie privée recueillent des renseignements personnels auprès des enfants - dont certains renseignements particulièrement sensibles - et les communiquent à des tiers.
Les résultats du troisième ratissage annuel du Global Privacy Enforcement Network (GPEN) montrent que nombre d'applications et de sites Web n'ont pas mis en place de mesures de protection adéquates pour limiter efficacement la collecte de renseignements personnels auprès des enfants et qu'ils redirigent ces utilisateurs vers d'autres applications ou d'autres sites ayant des pratiques de protection de la vie privée variables et renfermant parfois un contenu douteux.
Les ratisseurs ont examiné des applications et des sites Web ciblant expressément les enfants ou populaires auprès de cette clientèle.
« Les enfants représentent un segment vulnérable de la population et les entreprises devraient prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter de recueillir leurs renseignements personnels, affirme le commissaire Daniel Therrien. Nous sommes heureux de constater qu'à tout le moins, un nombre peu élevé - mais non négligeable - d'applications et de sites Web examinés ne recueillaient aucun renseignement personnel. Cela montre qu'il est possible d'offrir des produits attrayants et dynamiques qui connaissent du succès tout en étant adaptés aux enfants et rassurants pour les parents. »
Le ratissage a aussi permis de vérifier si les applications et les sites Web sollicitent l'intervention d'un parent et si les utilisateurs pourraient facilement supprimer l'information figurant dans leur compte personnel.
On peut trouver dans un billet de blogue affiché sur le site Web du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada plusieurs exemples distincts illustrant les observations formulées.
« Nous avons vu des exemples novateurs de mesures de protection, par exemple l'utilisation d'avatars et de noms d'utilisateur prédéfinis pour éviter que les enfants se servent de leur nom véritable ou d'une photo personnelle, explique le commissaire Therrien. Pourtant, trop de concepteurs recueillent des renseignements particulièrement sensibles auprès des enfants, comme des photos, des vidéos et le lieu où se trouvent les enfants, et permettent souvent que ces renseignements soient affichés, alors qu'il y a de toute évidence des façons d'éviter cette pratique. »
« Étant donné le nombre d'applications et de sites Web qui mentionnent la possibilité de communication d'information à des tiers, on peut se demander s'il est approprié de suivre des enfants, par exemple à des fins publicitaires, ajoute le commissaire. Cela soulève également une foule de questions sur les atteintes possibles à la réputation et au bien-être. »
Dans le cadre du ratissage, qui s'est déroulé cette année du 11 au 15 mai 2015, les 29 autorités participantes issues de 21 pays ont examiné 1 494 applications et sites Web. L'équipe de ratissage du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, qui comprenait plusieurs enfants, en a évalué 172. Un autre billet de blogue fait état des observations formulées par les jeunes ratisseurs, qui étaient accompagnés de leurs parents.
Cette initiative du GPEN a pour objet d'inciter les organisations à se conformer aux lois en matière de protection de la vie privée et à accroître la collaboration entre les autorités chargées de l'application de ces lois. Ce n'était pas une enquête et elle ne visait pas non plus à cerner de façon concluante des problèmes de conformité ou des infractions à la loi. Toutefois, les préoccupations soulevées au cours du ratissage donneront lieu à des mesures de suivi, par exemple des mesures ciblées de sensibilisation ou d'application des lois ou des interventions directes auprès des organisations.
En fait, le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a déjà préparé une activité en classe à l'intention des enseignants pour aider les élèves à se familiariser avec les politiques de confidentialité et les problèmes associés à la collecte de renseignements personnels en ligne. Elle comprend une fiche de conseils assurant une navigation sûre pour les enfants et leurs parents intitulée Conseils de professionnels : Protégez votre vie privée en ligne.
Le ratissage effectué cette année est la plus récente d'une série d'initiatives mettant l'accent sur la protection de la vie privée des jeunes. En mars, dans la foulée d'une enquête sur un site Web s'adressant aux enfants, le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a publié dix conseils sur ce sujet important à l'intention des organisations qui recueillent des renseignements personnels auprès des jeunes.
En juin, le commissaire Therrien a fait connaître ses priorités et ses stratégies en matière de protection de la vie privée pour les cinq prochaines années. Le plan d'action prévoit un renforcement de la protection de la vie privée des groupes vulnérables, par exemple les jeunes. Étant souvent les premiers à adopter les nouvelles technologies, les jeunes pourraient être plus à risque de nuire à leur réputation en communiquant des renseignements personnels en ligne.
En vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE), qui s'applique au secteur public fédéral, il faut obtenir un consentement valable pour recueillir, utiliser ou communiquer des renseignements personnels. À la suite de modifications apportées récemment à la LPRPDE, la loi précise désormais que le consentement de l'intéressé n'est valable que s'il est raisonnable de s'attendre à ce qu'un individu comprenne la nature, les fins et les conséquences de la collecte, de l'utilisation ou de la communication. Les organisations doivent donc accorder une attention particulière à la protection de la vie privée lorsqu'il s'agit des renseignements personnels d'enfants.
« Nous devons non seulement renseigner ce groupe vulnérable sur la protection de la vie privée en ligne et sur les dangers de la communication excessive d'information, mais aussi limiter les façons dont les renseignements personnels des enfants sont recueillis et les raisons à l'origine de cette collecte », ajoute le commissaire Therrien.
« Les enfants, les parents et les enseignants ainsi que les concepteurs d'applications et de sites Web ont tous un rôle à jouer. Les enfants doivent connaître et comprendre les questions de protection de la vie privée en ligne. Les parents et enseignants doivent être eux-mêmes sensibles à ces questions et transmettre leurs connaissances aux enfants. Et les concepteurs doivent reconnaître que les enfants font partie de leurs utilisateurs et mettre en œuvre des contrôles de vie privée efficaces pour les protéger. »
Points saillants du ratissage international
- Les deux tiers (67 %) des applications et des sites Web examinés recueillaient des renseignements personnels auprès des enfants, entre autres des renseignements particulièrement sensibles, par exemple des fichiers photo, vidéo ou audio (23 %), le numéro de téléphone (22 %) ou l'adresse (19 %).
- Près des trois quarts (71 %) des applications et des sites Web examinés n'offraient pas un moyen simple de supprimer l'information figurant dans le compte des utilisateurs.
- À peine le quart des applications et des sites Web examinés sollicitaient l'intervention d'un parent et seulement 14 % proposaient un tableau de bord parental où les adultes pouvaient régler les paramètres de sécurité et/ou de protection de la vie privée.
Points saillants du ratissage effectué par le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada
- Près des deux tiers (62 %) des applications et des sites Web renfermaient des liens redirigeant les enfants vers d'autres applications ou d'autres sites dont les pratiques de protection de la vie privée variaient. Les enfants étaient souvent redirigés au moyen d'une publicité ou de l'icône d'un concours qui semblait dans certains cas faire partie du site initial.
- Près des deux tiers (62 %) des applications et des sites Web mentionnaient également la possibilité de communication de renseignements personnels à des tiers.
- Les ratisseurs ont affirmé qu'ils seraient à l'aise à l'idée de permettre à un enfant d'utiliser plus des trois quarts (77 %) des applications ou des sites Web examinés qui ciblaient les enfants. Pour les sites Web populaires auprès des enfants, cette proportion chute cependant à 46 %.
À propos du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada
Le Parlement a confié au commissaire à la protection de la vie privée du Canada le mandat d'agir à titre d'ombudsman et de gardien du droit à la vie privée au Canada. Le commissaire est responsable de l'application de deux lois fédérales relatives à la protection des renseignements personnels : la Loi sur la protection des renseignements personnels, qui s'applique au secteur public fédéral, et la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE), qui s'applique aux organisations du secteur privé.
REMARQUE : Pour nous permettre de leur répondre plus rapidement, nous demandons aux journalistes de présenter leurs demandes par courriel.
Voir également :
Document d'information
Billet de blogue sur les tendances
Billet de blogue des enfants
Activité en classe pour les enseignants de 7e et de 8e année (1re et 2e secondaire au Québec) etConseils de professionnels : Protégez votre vie privée en ligne
Enquête sur Ganz
Collecte auprès des enfants? Dix conseils sur les services destinés aux enfants et aux jeunes
Ressources supplémentaires du Commissariat concernant la vie privée des jeunes
SOURCE Commissariat à la protection de la vie privée du Canada
Tobi Cohen, Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, Courriel : [email protected]
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