MONTRÉAL, le 5 déc. 2012 /CNW Telbec/ - Une nouvelle étude parue dans le site de la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) démontre que des feux de printemps de plus grande ampleur sont à prévoir dans les régions boréales au cours des prochaines années. Ces feux menacent les puits de carbone des écosystèmes forestiers et pourraient, par extension, contribuer à augmenter le réchauffement climatique.
Parmi la dizaine de chercheurs qui ont participé à cette étude, on retrouve de nombreux membres et collaborateurs de la Chaire industrielle CRSNG/UQAT/UQAM en aménagement forestier durable et du Centre d'étude de la forêt, incluant Yves Bergeron, professeur au Département des sciences biologiques de l'Université du Québec à Montréal et codirecteur de l'Institut de recherche sur les forêts de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue; Adam A. Ali et Christelle Hély, professeurs à l'Université Montpellier 2; Martin P. Girardin et Sylvie Gauthier, chercheurs à Ressources naturelles Canada; Aurélie Terrier, doctorante en sciences de l'environnement à l'UQAM; ainsi qu'Aurélie Genries et Olivier Blarquez, stagiaires postdoctoraux.
Évolution des feux de forêt
C'est en se penchant sur l'évolution des feux de forêt depuis la dernière glaciation que les chercheurs ont observé une corrélation entre les épisodes de climat chaud et les épisodes de feux de forêt. Pour ce faire, ils ont étudié les charbons présents dans les sédiments au fond des lacs de la forêt boréale coniférienne de l'est de l'Amérique du Nord.
Une telle étude permet de dresser une histoire régionale de la fréquence des feux, de l'ampleur moyenne des feux et de la biomasse brûlée sur le territoire d'étude. Ils ont comparé leurs résultats à des simulations numériques tirées d'un modèle climatique afin de fournir une compréhension des processus impliqués.
Une tendance à la baisse…
Dans la forêt boréale coniférienne de l'est de l'Amérique du Nord, le nombre de feux a, en fait, diminué depuis les 3 000 dernières années, de même que la quantité de biomasse brûlée. Des simulations des risques de feu indiquent une tendance à l'augmentation de l'humidité disponible dans cette région pour la même période.
Les chercheurs arrivent à l'évidence que la tendance à la baisse de l'activité des incendies de forêt a finalement été causée par la réduction constante de l'insolation estivale - énergie reçue sur une surface donnée dans un temps donné - en lien avec les changements orbitaux.
Mais des feux d'une plus grande ampleur
Par contre, l'ampleur des feux a augmenté. Pour expliquer ce phénomène, les chercheurs ont démontré que l'ampleur des feux est corrélée aux températures printanières moyennes.
Or, depuis 5 000 ans, ces températures ont augmenté d'environ 1 °C en lien avec l'accroissement de l'insolation printanière. Ce faible accroissement des températures est, toujours d'après les chercheurs, suffisant pour accroître d'un facteur de trois l'ampleur moyenne des feux printaniers.
Avec le réchauffement climatique anticipé, une augmentation des superficies brûlées aurait une incidence sur la planification des activités forestières et sur les coûts de suppression des feux par les agences de lutte contre les incendies de forêt. En outre, un plus grand nombre de communautés pourraient être touchées.
L'article publié le lundi 3 décembre 2012 dans le site Web de PNAS s'intitule Control of the multi-millennial wildfire size in boreal North America by spring climatic conditions.
SOURCE : UQAM
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Rose-Aline LeBlanc, conseillère en relations de presse
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